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Critique de Meygisan


Ce tome 2 s'inscrit logiquement dans la lignée du précédent. L'intrigue ne progresse malheureusement que peu, au profit des interractions entre personnages et interrogations existentielles. Pierre Grimbert excelle dans les descriptions des psychologies de ses personnages. À cette image d'ailleurs, l'introduction concernant Zejabel est magnifique et ouvre magistralement ce volume. Ce personnage sera en quelques sortes au centre de l'intrigue de ce tome puisqu'elle va concerner à la fois son passé, les événements qui l'ont conduite auprès des héritiers, et l'actuelle histoire dans laquelle elle est directement impliquée. ce n'est d'ailleurs pas sans me déplaire car ce personnage féminin fort gagne en profondeur et en caractérisation, et obtient un statut et une place imortante dans le récit,autant sur la forme ( elle intervient de nombreuses fois en mettant ses talents d'assassin et de guerrière au service des héritiers) que sur le fond, puisqu'elle incarne à elle seule le lien entre les deux générations.
Si le récit n'avance guère sur la forme, si ce n'est quelques révélations bien anodines qui ne bouleversent pas tant que cela l'idée qu'on peut se faire de l'histoire, il gagne en revanche en multiples interrogations et réflexion sur le fond. En effet, Pierre Grimbert interroge ici notre capacité à surmonter un deuil, individuellement et collectivement. La perte de leurs parents, la quasi incertitude concernant leur survie ainsi que leur sort, plongent les héritiers dans un doute profond et une faiblesse certaine. En témoigne les quelques affrontements avec leurs assassins mystérieux qui tournent bien souvent à l'avantage de ces derniers, malgré les compétences guerrières évidentes des héritiers.
Au final on pourra regretter les longueurs concernant les réflexions excessives des personnages, qui s'éternisent et qui n'avancent pas. On atteint finalement une espèce de stase qui n'est brisée que par la venue brutale d'un revirement. le style de l'auteur n'est pas s'en rappeler ses expériences d'écrivain pour jeune public. Les considérations matures de ses personnages se heurtent quelques fois avec des réactions très enfantines, ce qui peut laisser le lecteur quelque peu perplexe. Mais on peut également interpréter ces "incohérences" comme autant de difficultés pour un jeune adulte à quitter l'univers bien protégé de l'enfance pour la réalité moins joyeuse du monde adulte. de mon point de vue, je préfère y voir une volonté de l'auteur de nous confier les difficultés liés à ce passage délicat, où bien souvent le jeune adulte est coupé de ses parents, livré à lui même loin du cocon familial rassurant. Plusieurs descriptions d'états d'âme en atteste à l'image de la relation entre Zejabel et son fils, ainsi que de l'éloignement palpable que ressentent les deux Wallos.
Pour toutes ses raisons, j'apprécie l'écriture de Pierre Grimbert. Pourtant son habitude de constituer parfois des paragraphes entiers sous formes interrogatives ( il n'est pas rare de lire 4 à 6, ou plus, questions, pour traduire les réflexions des personnages), rendent le tout lourd, surtout qu'il n'apporte jamais de réponses. de ca fait, j'ai pratiquement le sentiment de lire un roman pour ado ou jeunes adultes, et je ne parviens pas à me positionner, ce qui me laisse un léger goût de frustration, car certaines situations et événements mériteraient d'aller carrément plus loin, tout comme certaines réflexions, qui sont, soit trop approfondies, soit poussées trop loin inutilement.
Pour finir, le plaisir et l'intérêt sont tout de même toujours présents, sans doute lies de près au style fluide, simple, et pratiquement naïf de l'auteur. Les tomes se lisent facilement et vite, et l'histoire reste très accessible et pas encore ennuyeuse.
Confirmation dans les prochaines tomes...
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