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Critique de sabine59


Roman autobiographique, roman d'initiation, roman de la passion dévorante, roman qui creuse l'abcès du secret pesant sur une famille juive...Oui, tout cela à la fois!

L'auteur, Philippe Grinberg en fait, psychanalyste de formation, ressentait fortement, enfant, une présence:" Fils unique, j'ai longtemps eu un frère" , écrit-il , au début du livre. Cette première phrase semble paradoxale mais éclaire toute l'histoire.

Ce frère, ou plutôt demi-frère, c'était Simon. Au coeur du drame qui se révélera ensuite au grand jour, il y a ce couple solaire et sensuel: Maxime et Tania. Mais Hannah sera toujours entre eux, fantôme du passé qui erre dans leur présent et les culpabilise à jamais:" Les deux amants n'osent plus se toucher.Il leur est devenu impossible d'écarter l'image des absents, de s'aimer dans ces lieux hantés."

On suit le parcours de Philippe-François, son cheminement initiatique vers la vérité, comme une enquête qui le fera s'ouvrir au monde et élargira sa conscience .

Au-delà de l'émotion très forte que provoque en nous cette chronique familiale terrible ( notamment la décision d'Hannah concernant le sort de son fils...) , ce roman juste et profond, porté par une belle écriture , montre combien ce qui a été vécu et n'a pas été avoué pèse sur la génération suivante. Il explique la nécessité d'exhumer ce qui est caché pour enfin pouvoir vivre.
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