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Critique de Derfuchs


Grisham réalise, ici, un grand livre dans la simplicité qui le caractérise. Les premières pages sont horrifiques, les dernières aussi. On n'aime pas ce Cayhall, on le hait, la détestation s'incruste dans la peau, dans l'intellect page après page et puis cette transformation, cet amour impossible de deux êtres diamétralement opposés remet en question une position aussi tranchée. La peine de mort remplace-t-elle la mort de deux chérubins ? le sang appelle-t-il, systématiquement, le sang ? La haine développe-t-elle, uniquement, des sentiments de haine ? Les passions engendrent-elle, exhaustivement, des exactions de régimes morts et, espérons-le, enterrés ?
Notre monde est-il aussi dégueulasse que ces journaleux de basse-cour veulent nous le laisser entendre ? Les vautours volent-ils toujours chez les hommes ? Et, merde, sommes nous des zombies, des mutants, des indifférents ?
Il existe des plumes plus percutantes que celle de Grisham, il existe des plumes plus apaisantes que celle de Grisham. Il n'existe pas de plume aussi calme et tranquille que la sienne pour dénoncer l'abomination du système de son pays avec autant de force et de puissance sous-jacentes.
Grisham avance tel un rouleau compresseur, avec régularité, redondance. Vous avez pas compris ? On remet une couche, puis une autre et une autre encore, en couleur, cette fois, vous y arriverez bien, dépêchez-vous y a que cinq cents pages, j'fais pas dans le bouquin à tiroirs, moi !
Il est de ceux qui remettent en cause, par leurs livres, le fonctionnement et l'obsolescence d'un système qui, s'il n'est pas toujours corrompu est rattrapé par le pouvoir, le fric, le carriérisme. Je passe aux actus, c'est bon pour les sondages !
Et il y a le sud, le temps étouffant, la sueur à la chemise, le pantalon qui colle, l'apathie, la nonchalance, les gens scotchés au bitume, le fleuve qui déroule ses méandres avec lassitude et mélancolie au son d'un vieil air de blues black, savez celui que vous aimez bien, le sax qui chiale, le banjo qui triomphe...
Le passage du cimetière où Lee, la tante, raconte le Klan à Adam et la finale entre le grand-père et le petit-fils sont des morceaux d'anthologie littéraire à enseigner dans les écoles.
Les personnages, l'intrigue, la construction du livre, son découpage, me rappellent cette chanson de Brassens :
tout est bon, y a rien à jeter...

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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