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Critique de Wazlib


Puisque nous sommes sur un réseau littéraire, varions un peu les plaisirs et introduisons ce roman en parlant de son adaptation cinématographique. J'imagine ne pas être très original, tant le « Forrest Gump » de Zemeckis a impacté plusieurs générations d'êtres sensibles en manque de naïveté.
J'ai bien du mal à me rappeler de ma première rencontre avec Forrest. Je me souviens des nombreuses références, de la part de mes amis et de mon père, à ce film et le désintérêt absolu que cela me procurait. Je ne m'étais jamais trop penché sur l'oeuvre, qui semblait incroyablement simple, et n'avais encore jamais expérimenté de film ni de Zemeckis, ni avec Tom Hanks en premier rôle. Ce dont je suis sûr, c'est qu'en regardant pour la première fois « Forrest Gump », j'étais fermement convaincu que ça n'allait pas tellement me plaire. Je vous en ai déjà parlé : j'ai une aversion incompréhensible (et profondément idiote) pour toute oeuvre un peu connue. On ne maîtrise cependant pas ses instincts, et me v'là en train de lancer le film, probablement au début du lycée, pas motivé pour un sou.
Dire que « Forrest Gump » a changé ma vie n'est pas une hyperbole. J'imagine que dans toute vie un peu tournée vers l'art, certaines rencontres marquent au fer rouge. En roman, difficile de ne pas citer le recueil « Brume » qui m'a ouvert les horizons pourpres et grisâtres d'une littérature qui désormais me fait vivre ; pour ce qui est des comics, je me souviendrai toute ma vie de ma lecture « D'ici et d'ailleurs » des Thunderbolts à l'âge de 7 ans, ce qui est tout de même amusant au vu de l'aspect très offstream du run ; la musique fut probablement secouée par mon amour absolu pour Placebo, puis Deftones ; les séries par l'immortelle « F.R.I.E.N.D.S » que j'ai du voir au moins 20 fois depuis… Et les films, eh bien, par Forrest Gump.
J'en ai versé des torrents de larmes. de joie, de tristesse, d'incompréhension ; des larmes chaudes, amères, sincères. Cette histoire d'un « idiot », profondément naïf, traversant un demi-siècle en vivant sa vie comme personne ne l'a jamais vécue, avec une profonde sincérité et gentillesse, vivant des choses incroyables sans même s'en rendre compte, jugés par tous mais altéré par personne, et bien sûr cette histoire d'amour absolument magnifique avec Jenny. Je suis un grand romantique, et punaise, que nous étions au sommet avec ce film.
Alors je regarde encore régulièrement Forrest Gump, tous les ans, tous les deux ans, peu importe… J'en ai parfois besoin pour me convaincre que la vie est belle, que l'amour grandiloquent n'est pas une fiction, pour me redonner du courage, me faire avaler quelques injustices, me donner le l'espoir. Une chose est encore une fois certaine : j'en ai besoin. L'effet est systématiquement dévastateur, sorte de grande réinitialisation émotionnelle me remettant dans le droit chemin et me redonnant le sourire. Bref, un film que je ne regarde jamais accompagné, parce qu'il vient faire sonner une corde profondément personnelle et ouvre une fragilité que j'oublie quotidiennement.
Maintenant, on a compris que j'aimais (un peu) « Forrest Gump ».

La critique du livre sera donc assez simple : c'est une lecture extrêmement agréable, bien en-deçà de son adaptation. Pour ainsi dire, et puisqu'ici la critique sera nécessairement « comparative » (quelle malédiction pour notre cher Winston Groom !), le film a gardé ce qui était absolument bon dans le roman, a amélioré ce qui était moyen et s'est débarrassé de ses défauts.
Le bon : c'est ce personnage touchant, ingénu, menant sa barque avec espoir et parfois incompréhension, et traversant tous les grands évènements de ce siècle. Ce gars qui a profondément bouleversé la vie de tous ceux qu'il a croisés, souvent bien inconsciemment.
Le moyen : c'est la relation avec Jenny, ici bien terne en comparaison, qui reste évidemment un fend-le-coeur pour sa puissance d'évocation.
Les défauts : c'est le côté presque Roald Dahl des aventures de Forrest, complètement loufoques et penchant vers un absurde volontaire (disons qu'il devient quand même astronaute, puis perdu dans la jungle pendant 4 ans, etc…). L'auteur, évidemment, n'avait pas à souffrir d'une quelconque comparaison avec le film, et avait bien décidé de tourner son roman vers la satyre sociale et politique, loufoque. Ce qui en revient à dire que finalement, même avec leurs nombreux points communs, nous ne sommes vraiment pas en train de comparer les mêmes oeuvres : Zemeckis a naturellement gardé toute la satyre, et un peu d'absurde, sans jamais basculer dans le côté clownesque d'un personnage qui reste absolument touchant toute son histoire. de la même manière, notre brave Forrest enchaîne un peu les mésaventures sans vraiment se poser, rendant la lecture finalement peu immersive pour le lecteur. Enfin, notons que le travail des personnages secondaires est ici tellement moindre que je n'ose pas en parler plus (Lt Dan, Bubba, etc…).

Je serai éternellement reconnaissant envers Winston Groom pour avoir inspiré Zemeckis et son film. Et si j'ai adoré lire son roman, ici, la comparaison ne peut tenir décemment.
That's all I have to say about that.
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