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Critique de itculture


Depuis 15 ans, ce livre attendait sa lecture. Pour un pavé de 1200 pages, le covid devait s'installer dans notre vie avec la cohorte de toutes les interdictions qui nous sont imposées pour que je m'y plonge.
D'après les historiens et les romanciers, c'est un des plus grands livres du siècle. Grossman, juif russe né en 1905, fut pendant longtemps un écrivain et un journaliste communiste d'une orthodoxie absolue. Correspondant de guerre, il avait couvert la bataille de Stalingrad, et à ce titre, il décrit parfaitement la monstruosité des combats qui ont duré 6 mois, fait 800 000 victimes russes, et 400 000 allemands (voir son livre « Années de guerre »). Lorsqu'il entreprend cette fresque consacrée à la bataille de Stalingrad en 1952, Vassili Grossman n'est plus le même homme. Il a assisté au déchaînement de l'antisémitisme dans son propre pays, (sa mère en fut victime), entendu les procès, analysé le stalinisme. Frappé par la convergence de deux systèmes politiques opposés : nazisme et communiste qui aboutissent à créer des camps de concentration/goulag ; gestapo/KGB ; et un nationalisme d'état, il utilise la forme d'un roman avec des personnages fictifs pour analyser et accuser la politique répressive et meurtrière menée par Staline. Saisi par le KGB, mais paru en 1980 en Europe, ce livre n'a survécu que par miracle.
Il dénonce les famines des années 1920 et 1932 en Ukraine, les arrestations arbitraires, les camps de prisonniers, les procès de 1937 où Staline a décapité l'ancienne garde des militaires de la première heure lors de la révolte d'octobre, fidèles à Lénine, l'antisémitisme sournois qui va s'amplifier après la guerre. La vie et la liberté sont de plus en plus précaires, personne n'est à l'abri d'une dénonciation. La méfiance devient un mode de vie.
La lecture est ardue, je me suis souvent perdue dans les personnages et effectué de nombreux retour en arrière. Mais ce livre est indispensable. Il est devenu l'introduction à un autre pavé qui fait suite : « le livre noir du communisme » qui illustre absolument les pages de ce roman.
« La vie devient impossible quand on efface par la force les différences et les particularités » p32.


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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