AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dombrow01


Impressionnant. Si vous croyez avoir tout lu sur la 2ème guerre mondiale sans avoir lu les Carnets de guerre de Vassili Grossman, détrompez-vous. Grossman nous dit tout ce qui a permis aux Russes de tenir pendant le conflit, une combinaison de résilience, de sacrifice et de peur. Les armées soviétiques avaient des détachements qui suivaient les attaques et tuaient impitoyablement tout soldat qui battait en retraite. Un officier de l'armée rouge dit qu'il se considère comme mort depuis le jour où il a été affecté à Stalingrad. Donc il n'a rien à perdre puisqu'il est déjà mort.

On voit bien d'ailleurs que les deux armées étaient commandées par des fanatiques, puisque l'attitude d'Hitler de celle de Staline avaient beaucoup de points communs. Les deux étaient brutaux et jusqu'au-boutistes, ordonnant à leurs troupes de se faire massacrer jusqu'au dernier plutôt que de reculer.

Grossman se fait un devoir d'interroger tous les témoins possibles, qu'ils soient officiers, simples soldats ou civils pris au milieu des combats. le livre se présente souvent sous forme de petites phrases capturées sur le vif plutôt qu'un récit bien ordonné, mais qu'importe.

Le chapitre sur Treblinka est horrible, d'une part parce que l'auteur nous raconte l'étendue des horreurs qui s'y sont déroulées, mais aussi parce qu'il essaie d'expliquer rationnellement la raisonnement des bourreaux. Âmes sensibles s'abstenir ...

L'auteur porte un jugement très objectif sur les évènements, ce qui lui vaudra des ennuis avec la censure. Grossman dénonce l'horreur des massacres de juifs, mais ses reportages sur le sujet seront toujours censurés par le pouvoir soviétique. Lors de l'entrée de l'armée russe en Allemagne, il décrit comment les soldats héroïques de l'armée rouge se transforment en bandits, pillant tout ce qu'ils trouvent, détroussant les prisonniers de guerre juste libérés, allant même jusqu'à violer leurs compatriotes russes qui avaient déjà eu le malheur d'être emmenées prisonnières en Allemagne.

Ses Carnets de guerre nous apprennent aussi l'immense espoir d'une partie du peuple soviétique à la fin du conflit, lorsque beaucoup de gens croyaient en l'avènement d'une ère meilleure et la fin de la répression stalinienne puisque l'ennemi était vaincu. Il nous montre aussi le sort des malheureux Polonais qui n'ont échappé au nazisme que pour tomber sous le joug tout autant impitoyable des soviétiques.
Commenter  J’apprécie          74



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}