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Critique de christinebeausson


Début de l'histoire …
En août 1788, Louis XVI convoque les états généraux ( organe de consultation non utilisé depuis 1694) …
Sont concernés, les notables (1139 pour être précis) des trois ordres : le Clergé, la Noblesse et le tiers état …
Ils sont chargés des doléances de tous les Français mâles de plus de vingt-cinq ans.

Le scénario …
Essayer de nous montrer comment est née la « Révolution », présentée comme un rouleau compresseur conduit par de simples gens en abordant sa complexité qui brasse à la fois les problèmes soulevés par les impôts, la faim, les barrières de l'octroi, les intrigues …
Il mélange les faits réels et les phantasmes imaginaires qu'a retenu l'Histoire sans oublier les exactions commises par certains sans-culottes (pillages, décapitations hâtives, injures, violences …) et les actions malfaisantes menées par les troupes royales, la noblesse et Louis XVI.

Les personnages …
Un certain Jérôme Laigret, pamphlétaire signant dans le journal le Lys Ardent (qui existe encore et se fait toujours le chantre du royalisme), et écrivain contre révolutionnaire navigant dans le cercle du roi …
Augustin Bernard François le Goazre de Kervélégan (1), avocat, franc-maçon, représentant du Tiers-Etat, un des membres de ce qui fut appelé le club breton (2) …
Et les oubliés de l'Histoire, ceux dont les noms n'ont pas laissés beaucoup de traces, seule, Louise-Renée Leduc (3), alias Reine Audu, fruitière de son état, « reine des Halles », femme de coeur ayant participé à la prise des Tuileries est restée connue …
Les têtes tombent et se laissent promener pour une longue procession dans les rues de Paris, celles du gouverneur De Launay (4), du prévôt Flesselles (5).

Reste à parler des dessins …
Ils troublent, demandent une attention soutenue, ils sont souvent brouillons, fouillis, incertains, nous pauvres lecteurs coincés dans des bulles trop petites peinons à reconnaître les différents intervenants mais il nous reste l'effet de bordel … avec la foule compacte, écrasée ensevelie sous des monceaux de détails.
Lecture ardue, à l'étroit dans le volume …
Mais les faits rapportés sont eux même un fatras de petits événements qui ont abouti à créer une grande page de notre histoire comme certaines pages sublimes nous montre ce que la grande histoire a retenu … la Révolution !

(1)
Augustin Bernard François le Goazre de Kervélégan (1748-1825) est un avocat devenu par la révolution française un parlementaire durant la révolution et l'empire.
Député la même année aux États de Bretagne, il se montra, en 1788, un des plus ardents défenseurs des intérêts populaires contre le parlement de Rennes dans la question des grands bailliages, qu'il alla lui-même soutenir à Versailles. Cette attitude énergique le rend très populaire, et dès la fin de l'année 1788, il prend en main la cause des revendications du tiers état. Il réclame pour cet ordre un député par 10 000 habitants, un nombre de députés égal à celui des deux autres ordres réunis et le vote par tête. La copie de ces motions est adressée par la communauté de Quimper à toutes les communautés de Bretagne.

(2)
Le Club breton est un groupe de députés de Bretagne aux États généraux, puis à la Constituante, qui avaient l'habitude de se réunir au café Amaury à l'angle de l'avenue de Saint-Cloud et de la rue Carnot à Versailles, pour « débattre à l'avance les sujets qui devaient être traités aux États généraux » touchant à la Bretagne ou à d'autres sujets. Il trouve son origine, longtemps avant la réunion des États généraux de 1789, dans le mouvement de la fronde parlementaire qui fut particulièrement radicale au parlement de Bretagne. Son influence fut hors de proportion de sa taille, et des enjeux strictement bretons puisqu'il devint la société des amis de la Constitution, futur club des Jacobins, installé à Paris, lors du transfert de l'Assemblée Nationale.
La Bretagne fut la province dont les cahiers de doléances contenaient les demandes de réforme les plus élaborées, incluant notamment :
* la séparation des pouvoirs ;
* le vote par tête ;
* le droit de faire des lois et de voter l'impôt ;
* l'égalité devant la loi et l'impôt ;
* l'abolition de la féodalité, des trois ordres, des juridictions spéciales, des intendants ;
* la création d'une constitution ;
* la limitation du pouvoir du roi ;
* la gratuité de la justice ;
* la création d'écoles de campagne ;
* l'entrée aux universités par concours ;
* la soumission du clergé à l'impôt ;
* la liberté de la presse...

(3)
Louise Reine Audu, surnommée la Reine des Halles, est une femme française, fruitière à Paris et figure de la révolution. Elle est connue pour avoir participé à la marche des femmes sur Versailles et à la prise des Tuileries.
Le 5 octobre 1789 En cette fin d'été, la moisson a été faite, mais le blé n'est pas encore battu et Paris manque de pain. Des incidents éclatent devant les boulangeries ; les files d'attente s'exaspèrent ; des attroupements de femmes se multiplient. Un cortège de plusieurs milliers de personnes part pour Versailles et envahit l'Assemblée nationale. Cela au moment même où les députés délibèrent de l'attitude du roi, qui refuse de promulguer les décrets de l'Assemblée. L'émeute des " poissardes " et le refus provisoire du roi se conjuguent étrangement pour faire de ce 5 octobre une journée menaçante.

(4)
Jacques de Flesselles, (1730-1789), est un administrateur français qui fut le dernier prévôt des marchands de Paris. Intendant en Normandie, en Auvergne et à Lyon, avant de devenir prévôt , il fut tué d'un coup de pistolet, puis décapité et sa tête promenée au bout d'une pique, juste après la prise de la Bastille.

(5)
Bernard-René Jourdan, marquis De Launay (1740-1789) est le dernier gouverneur de la Bastille. Fils d'un précédent gouverneur, il est commandant de sa garnison le 14 juillet 1789, au moment de la prise de la Bastille, ce qui conduit à son lynchage et fait de lui une des premières victimes de la révolution française.
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