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Critique de argali


Ce récit est avant tout celui de la lutte d'un homme contre l'autoritarisme.
Orphelin de mère très jeune, le fils du capitaine ne pourra jamais compter sur l'amour paternel, pas même sur sa considération. Très vite, il sera envoyé en pension et confié à sa grand-mère le reste du temps. Arrivé en fin de vie, encouragé par sa fille, il confie ses souvenirs à son magnétophone. du haut de son appartement, solitaire, il contemple Istanbul, aussi belle qu'indifférente et se raconte, puisant son inspiration dans le soleil levant sur le Bosphore. le fil est un peu décousu, un souvenir chassant l'autre, et on a quelques fois du mal à suivre. Mais n'en va-t-il pas de même de tout récit d'une personne âgée ?

La plus grande partie se déroule au lycée Galatasaray d'Istanbul que le Général de Gaulle visitera lors d'un voyage officiel. La dure vie de l'internat est adoucie par les amitiés nouées et les bêtises d'adolescents. En parallèle à ses souvenirs personnels, le narrateur relate la radicalisation de la politique et les changements qu'elle apporte au pays. Sans jamais nommé l'autorité turque actuelle, Nedim Gürsel l'égratigne dès qu'il peut. le personnage du Premier ministre qui énerve tant le narrateur en raison de son omniprésence sur les chaines turques est le double littéraire du président Erdogan.

A travers l'histoire d'une famille à la dérive, Nedim Gürsel nous raconte la Turquie contemporaine, déchirée entre modernité et tradition, orient et occident. le journaliste devenu vieux a la voix de l'auteur, exilé à Paris depuis que ses écrits lui ont valu plusieurs procès en Turquie.

Ce roman oscillant entre nostalgie et ironie est à la fois un récit émouvant sur la vieillesse, la mort, la solitude et une histoire riche mêlant avec finesse le passé et l'avenir.
Un ouvrage que je ne peux que vous conseiller, non seulement pour l'écriture de l'auteur mais parce que l'actualité rejoint une fois de plus la fiction.


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