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Critique de traversay


Le héros de L'homme sans maladie est un architecte suisse, donc neutre vis à vis des conflits qui agitent le monde. Lui, ce qu'il veut, c'est construire et donner un peu de beauté à l'environnement. Etre utile. Rapidement, ses théories vont pourtant voler en éclat. Missionné à Bagdad, il est pris pour un espion et torturé. le voyage suivant, à Dubaï, sera pire. Ce qui arrive au personnage d'Arnon Grunberg est énorme et surtout absurde. Une spirale sans retour qui le laisse d'abord hagard puis totalement apathique, enfermé qu'il est désormais dans l'univers qu'il s'est créé, extérieur à la réalité de ce qui l'entoure, soit le chaos moyen-oriental. La réussite du livre tient dans le décalage entre le drame qui se noue et les réactions surprenantes de sa victime. Comme si ce dernier pensait pouvoir se réveiller finalement de ce cauchemar, lui, le candide spectateur de sa propre déchéance. Kafka rôde dans les parages ainsi que L'étranger de Camus, dans cette dissolution de l'être de plus en plus distant de son sort. La lecture désarçonne car elle ne manque pas d'humour, très noir, mais elle ne séduit pas entièrement tant le discours du romancier se fait volontairement opaque quant au message délivré dans cette fable tragico-comique.


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