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Le héros de L'homme sans maladie est un architecte suisse, donc neutre vis à vis des conflits qui agitent le monde. Lui, ce qu'il veut, c'est construire et donner un peu de beauté à l'environnement. Etre utile. Rapidement, ses théories vont pourtant voler en éclat. Missionné à Bagdad, il est pris pour un espion et torturé. le voyage suivant, à Dubaï, sera pire. Ce qui arrive au personnage d'Arnon Grunberg est énorme et surtout absurde. Une spirale sans retour qui le laisse d'abord hagard puis totalement apathique, enfermé qu'il est désormais dans l'univers qu'il s'est créé, extérieur à la réalité de ce qui l'entoure, soit le chaos moyen-oriental. La réussite du livre tient dans le décalage entre le drame qui se noue et les réactions surprenantes de sa victime. Comme si ce dernier pensait pouvoir se réveiller finalement de ce cauchemar, lui, le candide spectateur de sa propre déchéance. Kafka rôde dans les parages ainsi que L'étranger de Camus, dans cette dissolution de l'être de plus en plus distant de son sort. La lecture désarçonne car elle ne manque pas d'humour, très noir, mais elle ne séduit pas entièrement tant le discours du romancier se fait volontairement opaque quant au message délivré dans cette fable tragico-comique.


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Cette année, pour la deuxième fois, j'ai été jury du prix du roman Fnac et j'en suis enchantée car cela m'a permis de lire avant l'heure cinq romans de la rentrée de septembre 2014 et surtout de découvrir des auteurs français ou étrangers. C'est le cas ici avec la lecture de « L'homme sans maladie » de l'auteur néerlandais Arnon Grunberg.
Au départ, j'ai trouvé le titre intrigant et l'écriture assez fluide. Mais mon a priori positif s'est transformé en avis plutôt négatif.
Sam, jeune architecte d'origine indienne vivant en suisse, aimant ses proches et plutôt naïf décroche un contrat pour construire un opéra à Bagdad. Son séjour tourne vite au cauchemar quand il est pris dans un engrenage qu'il ne maîtrise pas et torturé. Libéré, il repart plus tard à Dubaï où il est pris pour un espion et condamné à mort.
Ce que je n'ai pas apprécié ce n'est pas l'histoire mais la façon dont elle est traitée : est-ce un livre sur la peine de mort et l'arbitraire ? Je n'ai rien appris et je ne comprends pas l'intérêt de raconter froidement la torture sans inciter à la réflexion sur le fond.
Et puis le rythme est déséquilibré : il y a un grand chapitre puis plusieurs petits et surtout 2 événements (Bagdad et Dubaï) sans lien.
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J'écoutais une émission de radio « les bonnes feuilles » en août une interview de l'auteur avec la lecture du début du roman et j'avais noté son titre. Alors vous imaginez ma joie lorsque je reçu ce livre dans le cadre de « Masse critique ».
C'est un livre que j'ai lu très rapidement mais dont j'ai du mal à parler. Pourquoi ? Parce que j'ai eu des surprises que je ne voudrais pas dévoiler aux autres lecteurs.
C'est un récit kafkaïen. le côté fataliste du personnage principal va le conduire à sa perte. On voit les rouages se mettre en place. On a presque l'impression qu'il cherchait une signification à sa vie.
Ce qui m'a plu dans la construction c'est le parallélisme qui se crée entre la soeur handicapée à qui on accorde pas la mort comme délivrance et son frère sans maladie qui va obtenir une délivrance qu'il n'avait pas conscience de rechercher.
Samarendra n'a rien avoir avec l'oncle Sam, il se croit suisse jusqu'au bout des ongles, il se croit neutre de par sa nationalité mais voilà il a un côté Indien assez prononcé ne serait-ce que physiquement. Il est enfermé dans un carcan dont son père avait essayé de se détacher de ses contraintes familiales.
Il est architecte, il bâtie des bâtiments symboliques et stratégiques, mais il le vit comme une extension de son psychisme et ne voit pas tout ce que cela implique.
Il fait confiance aux autres puisqu'on peut lui faire confiance.
J'ai eu de la peine pour ce personnage dans les derniers chapitres la chute finale est dramatique mais c'est le fait qu'on ne le croit plus qui m'a fait mal pour lui.
Un petit bémol, le début du roman laisse transparaître un certain humour, mais petit à petit on plonge avec le protagoniste dans un puits sans fond. le ton se fait plus grave au fur et à mesure que l'engrenage broie Samarendra.


Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je suis restée chamboulée après sa lecture : je ne savais pas quoi en penser... C'est un livre marquant en tout cas. le sujet, l'écriture très soignée, la construction particulière en font un livre qui se lit très rapidement et avec intérêt.

L'apparente neutralité du ton couplée à la passivité du protagoniste posent question : les événements s'enchaînent et la situation intrigue beaucoup. Pourtant, ce livre est l'occasion de réflexions, de réactions nombreuses. Les sentiments sont bien là, les personnages sont rendus très réalistes.

C'est en fait un moyen de souligner l'absurdité de l'existence, des choix de vie et des événements actuels. Ce livre est très relié à l'actualité et au monde contemporain, c'est une vision éclairante.

Je pense que cet ouvrage a malheureusement manqué de visibilité dans la Rentrée littéraire. Je le conseille vivement, il se lit très vite, il est très bien écrit et invite à la réflexion : c'est une lecture stimulante !
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Il s'agit du premier livre lu de cet auteur. le titre m'a évoqué l'ouvrage de Robert Musil, l'homme sans qualités. Comme Musil, Grunberg utilise la trame narrative du roman pour dresser un portrait de la société dans laquelle il vit, ici plus précisément le rapport entre l'occident et l'orient. L'auteur emprunte également à l'univers kafkaïen. Ce livre est donc moins un roman au sens traditionnel, la narration étant une métaphore de ce rapport occident/orient. de fait, la lecture de ce livre peut dérouter le lecteur car ce n'est pas tellement les personnages qui comptent mais ce qu'ils représentent. Ainsi, le personnage principal, Samarendra Ambani, est le représentant idéal de par sa nationalité suisse du monde occidental et de ses préoccupations ( rationalité, hygiénisme, individualisme). L'auteur montre à travers ce personnage que même si l'occident veut rester indifférent aux conflits ( = maladies) du monde, il ne peut y échapper par cette indifférence, cette neutralité car la complexité du monde finira par le rattraper par des détours inattendus comme ce qui arrive au personnage d'Ambani dans le roman.

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Ouf, terminé ! Si mon avis restait mitigé à mi-livre, il est définitivement négatif au terme du récit. Pas de trame. Pas d'homogénéité, pas de tension, pas de contenu, peu de style. C'est très dur, je m'en rends compte mais l'auteur ne va au bout de rien, il ouvre des portes et n'explore pas les pistes qu'il crée.

Par exemple, on a deux récits clairement distincts:Irak et Dubaï. le lien est faible pour ne pas dire inexistant. Chaque moitié se lit (quasiment) sans référence à l'autre moitié. D'où l'incompréhension finale du lecteur.

OK, l'écriture est fluide. Cela se lit vite, sans peine, sans vraiment même réfléchir ou fournir un effort. Mais cela vient aussi du propos assez creux. Et surtout de l'absence de tension.

L'impression très plate laissée par les première pages laisse la place à quelques améliorations, c'est vrai. Mais à peine. le propos se durcit. On arrive dans les déviances et les questions existentielles... mais sans vraiment que le roman décolle. Ce ne sont que des bribes de trames qui restent sans suite.

Je n'arrive pas à m'imprégner de l'atmosphère (indo-suisse) du roman. Aucune empathie. Aucune compréhension. Quel roman sans aura.

Si je n'avais pas pour principe de toujours terminer les livres commencés, de poursuivre un peu une lecture qui m'ennuie... j'aurais sans doute mis le livre de côté pour y revenir (ou pas) plus tard.

Reste une inconnue de taille. Sans dévoiler l'intrigue. Et si... et si tout cela était vrai (cf. le procès final)? Là, on pourrait avoir un réel sujet, entre vérités et faux-semblants. Il y avait une vraie perle à magnifier. Au lieu de cela, l'intrigue fait flop. Et il y avait de la matière: le sujet, les questionnements soulevés, les doutes existentiels, le contexte politique international, le rapport à soi et aux autres, la vie en société, les us et coutumes, le choc Orient/Occident.... tout cela appelait davantage de contenu, de fond, mais l'auteur semble plus intéressé par soigner son écriture que le propos. le sous-titre du livre est "Voyage en absurdie", j'ai plutôt l'impression que l'on se trouve dans "Martine découvre le monde". Finalement, je suis d'accord avec une réflexion du personnage principal... il n'a que ce qu'il mérite.

J'ai enfin le sentiment que le mode utilisé pour le récit n'est pas le bon. Je n'éprouve aucune sympathie ou empathie pour le personnage principal. Son destin, à ce stade, m'importe peu et en tant que lecteur je ne ressens aucune tension. Et j'ai besoin de cette tension pour éprouver quelque chose. Pour m'intéresser au propos. L'usage d'un narrateur omniscient, externe, extérieur, déteint sur le lecteur. Cela fonctionne à quelques reprises, mais pas souvent. Il y a tant de ficelles d'écriture, par exemple éviter le roman purement chronologique, émailler le récit des lettres de la Croix-Rouge, se positionner dans la tête de Nina dont le revirement scatologique est tout à fait ridicule à mon sens... Mais ce n'est que mon avis.
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Un architecte suisse Sam, d'origine indienne part à Bagdad pour s'occuper de la construction d'un opéra.
Rien ne se passe comme il le voudrait. Il rentre chez lui complètement déconfit.
Mais il va recommencer avec un autre contrat à Dubaï et se retrouve à nouveau confronté à la corruption, à l'insécurité...
Ce pauvre Sam est le Candide de notre époque. Il est gentil, sans arrière pensée.
Beau style.
J'ai bien aimé le côté drôle et caustique à la fois, de l'écrivain. Il critique de façon détournée nos démocraties confrontées aux violences des pays où règne le totalitarisme.
Mais une chose est dommage : Sam n'est pas attachant.
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Étrange personnage lunaire... Pris dans les mensonges et les facilités, il ne rentre décidément dans aucune case.
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Dans L'Homme sans maladie, Arnon Grunberg nous raconte l'histoire de Samarandra Ambani, un jeune architecte suisse (et donc neutre au sujet des différents conflits qui agitent le monde) aux origines indiennes, plutôt naïf et un poil fataliste. Son seul but dans la vie est de construire de beaux bâtiments, d'embellir le monde par l'architecture. Il vit avec sa compagne, a une soeur lourdement handicapée qui aimerait beaucoup en finir avec la vie et dont il s'occupe, avec leur maman, dès qu'il le peut. Lorsqu'il est contacté pour la construction d'un opéra à Bagdad, c'est l'euphorie. Il se rend seul en Irak sans inquiétude, à l'inverse de ses proches et particulièrement de son amie... Sur place, il est accueilli par plusieurs hommes déclarant être gardes du corps qui le conduisent jusqu'à l'endroit où il est censé résider durant son séjour. Évidemment, tout ne va pas être simple et les choses vont se compliquer... Après de nombreuses péripéties que, pour des raisons évidentes, je ne vous raconterais pas, il rentre à Zurich où il se remet tranquillement de ses émotions. Il reprend son travail d'architecte avec son associé et à force de travail il se voit proposé une nouvelle mission à l'étranger : la construction d'une bibliothèque ainsi que d'un bunker à Dubaï...

Je dois avouer que c'est un roman qui m'a surprise et plutôt décontenancé. Dans un premier temps, le récit et son personnage principal m'ont plutôt fait sourire tant les situations décrites et les réactions tout à fait inattendues de Samarandra peuvent être absurdes. Les difficultés qu'il rencontre durant ses voyages ne sont en fait pas vraiment drôles, elles sont plutôt dramatiques et ferait paniquer plus d'une personne, ce qui n'est pas son cas du tout, c'est comme s'il était totalement déconnecté de la réalité et de l'instant présent. Puis, à la fin de ma lecture, je me suis demandée où voulait en venir l'auteur, ce qu'il souhaitait nous dire à travers ce livre, et je n'ai pas trouvé la réponse à cette question ce qui est plutôt dommage...
C'est une lecture que je qualifierais d'étrange et d'originale, qui a manqué un peu de sens, mais elle fut tout de même prenante. J'ai eu, sans arrêt, très envie de savoir quelle nouvelle aventure (si on peut parler d'aventure) allait arriver à Sam. Au final, c'est un bilan en demi-teinte que je dresse, je n'irais pas jusqu'à déconseiller L'homme sans maladie, cependant, je ne le conseillerais pas non plus spontanément.
Lien : http://desflaneriesetdesmots..
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Absurde et touchant. Drôle et bien écrit. Un livre pas commun.
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