AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de christinebeausson


Où se trouvent ces "anges de l'univers" ?
À l'hôpital psychiatrique de Kleppur, présenté comme un endroit où s'exerçait un supplice mental et spirituel pour ses patients.
Des recherches sur le net (forumpsy ) donne une version qui me laisse songeuse (*).
Mais ce livre ne se veut pas comme une déclaration de guerre contre l'establishment psychiatrique islandais.
Ce n'est pas un fait divers rapporté par une presse à scandale quelconque.
C'est une vision de l'intérieur, une tentative de laisser des malades mentaux nous parler de leurs histoires, ce qu'ils ressentent, comment ils vivent au milieu de notre monde.
Ce livre est une grande réussite car il nous fait comprendre comment sont vécus les traitements supportés par les patients, en nous faisant ressentir la douleur que nous leur faisons subir.
Ces anges de l'univers vivent dans un enfer quotidien et les portes d'entrée dans leur monde sont très étroites et nous laissent impuissants face à leur douleur et à leur mal-être.

(*)Brève histoire de la psychiatrie en Islande :
La psychiatrie hospitalière a commencé en Islande avec la construction de l'hôpital de Kleppur, près de la capitale Rejkavik , en 1907, soit environ 150 ans après les autres pays occidentaux et leurs premiers « asiles ». Avant les asiles, il n'y avait pas de « traitement médical » des personnes en souffrance mentale, en Islande comme ailleurs. Dans la plupart des lieux occidentaux de l'époque pré-asilaire, les « maisons de force » ont précédé les asiles.
L'évolution de l'asile (« lieu d'accueil charitable ») vers la psychiatrie (étymologiquement, « soin du psychisme »), n'a pas été la même en Islande que dans le reste de l'occident. Deux médecins eurent une influence considérable en Islande, aboutissant à une pratique très différente de celle du reste du monde occidental - y compris les autres pays nordiques souvent cités en exemple.
Les pratiques inspirées par Helgi Tómasson et imposées dans le principal hôpital, sont à l'origine de l'abolition officielle de la contention en psychiatrie, dès la fin des années 50, en Islande. Il a également banni la lobotomie et les électrochocs, qui n'ont également jamais été pratiqués.
En Islande, les médecins et infirmiers ne font jamais usage de la force, ils n'en ont pas le droit. Les islandais étant des hommes et des femmes comme les autres, il arrive, comme partout, qu'une personne en crise soit très violente. Les infirmiers sont organisés pour appeler des renforts, et en cas de besoin (personne armée, etc.) les médecins font appel aux renforts policiers qui, seuls, sont autorisés à faire l'usage de la contrainte, en tenant la personne pendant une intervention de courte durée.
« Sur le fait d'appeler des officiers de police dans les lieux de soin « pour aider les soignants à contenir un patient », il faut souligner que ceci arrive une fois ou deux par an en moyenne. A titre de comparaison, l'accueil des urgences de l'Hôpital Landspitali est surveillé par un officier de police chaque soir et les weekends.
Il faut aussi noter que l'Islande est un pays sans armée, et la police n'y est pas armée. L'opinion de la population et sa confiance dans la police est à plus de 80% positive, encore plus que dans les services d'urgences médicales.  La contention mécanique est catégoriquement non utilisée dans les établissements psychiatriques, et ceci repose sur des équipes soignantes spécialement formées à l'apaisement et la désescalade des situations. Si les méthodes « contrôle et maîtrise » ne suffisent pas, ou si il se trouve qu'un patient est armé, il n'y a que deux options : faire venir d'autres  infirmiers ou appeler la police, mieux entraînés à traiter avec la violence autant qu'à désarmer une personne.
Une volonté claire d'offrir aux patients et aux soignants la même sécurité que le reste de la population qui face à la violence doit appeler la police face à une situation qui devient incontrôlable. »
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}