« L’histoire d’un temps, et d’un parti, où le reniement de soi était souvent le prix à payer pour échapper à l’exclusion. » (p. 9)
Encore une fois, tu te trompes, je suis resté ce que j’ai été toute ma vie: un pédé.
– Qu’est ce que j’entends ? On ne dit plus pédé, on dit gay.
– Je préfère dire pédé. Quand j’entends pédé, j’entends un défi, une arrogance, tandis que je n’entends rien de tel dans le mot « gay ».
« La vraie question, ce n’est pas de savoir si c’est un coup de foudre, la vraie question, c’est de se demander s’il y aura un lendemain. J’ai envie de te répondre que oui, mais, tu le sais, nous sommes des clandestins et nous sommes condamnés à le rester. » (p. 141)
« Aragon est un égoïste. Mahé déteste les égoïstes. Ce sont des planches pourries. Sas doute, mais Mahé ne peut qu’aimer Aragon et être malheureux. » (p. 243)
Encore une fois, tu te trompes, je suis resté ce que j’ai été toute ma vie: un pédé.
– Qu’est ce que j’entends ? On ne dit plus pédé, on dit gay.
– Je préfère dire pédé. Quand j’entends pédé, j’entends un défi, une arrogance, tandis que je n’entends rien de tel dans le mot « gay ».
Autant dire que les héros vénérés ne seront bientôt plus que des traîtres, la présomption d’innocence n’ayant jamais existé au sein d’un parti dans lequel celui qui tient les rênes du pouvoir doit tuer tous les Brutus s’il veut continuer de régner sans partage.
Le Parti n’est pas qu’un idéal, pas qu’une vérité immuable, pas que l’expression de la transcendance historique, le Parti est aussi une famille où la critique du père, qu’il s’appelle Staline ou Thorez, est assimilé à une trahison méritant l’exclusion, le bannissement, ou la balle dans la nuque si l’on a la malchance de vivre de l’autre côté du Rideau de fer.