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Critique de Marti94


Quand Hervé Guibert écrit "Mon valet et moi" il n'a que 35 ans mais s'imagine dans la peau d'un vieil homme de 80 ans. Et ce n'est pas par hasard qu'il évoque la déchéance physique ; il est atteint du sida et va mourir quelques mois après la publication de ce texte court.
Il est court mais d'une grande profondeur et d'un cynisme qui lui donne toute sa valeur.
Il s'agit d'une sorte de journal, celui du vieil homme qui raconte la fin de sa vie avec son valet. Ce dernier est un jeune homme qui a fait du cinéma à l'adolescence et qui n'avait plus de travail. Il a été recruté par le narrateur, ancien auteur de pièces de théâtre légères.
Mais le valet sous ses airs courtois est un voyou.
Il va congédier le personnel et gérer l'ensemble des affaires de ce vieux et riche dandy qui habite rue de Varenne dans un hôtel particulier parisien. D'ailleurs, l'octogénaire il lui a cédé sa chambre pour dormir sur le canapé du salon car c'est plus pratique.
On voit comment petit à petit l'emprise du valet sur le maître va être de plus en plus importante jusqu'à lui voler sa morphine alors qu'il ne peut pas se défendre.
On ne sait jamais de quel côté est la servilité et c'est ce qui est très impressionnant dans l'écriture d'Hervé Guibert.
Et puis ça ne l'empêche pas d'avoir de l'humour notamment quand il se moque de Marguerite Duras. Petite revanche peut-être alors qu'ils ont tous les deux un point commun, cette écriture minimale et pourtant très puissante.

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