AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jg69


jg69
20 septembre 2016
Une plongée dans l'appel de la vocation

Maëlle Guillaud aborde un sujet délicat dans ce roman qui parle de foi et de vocation.

Lucie, 19 ans, vit comme un enfer sa classe préparatoire hypokhâgne. Elle se sent appelée par Dieu et trouve un sens à sa vie en rentrant dans les ordres, elle va vivre en retrait du monde, coupée de sa famille et de sa meilleure amie Juliette.

Lucie intègre une Congrégation, devient Soeur Marie-Lucie et fait voeu de silence, de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.
Dans ce couvent "cage de verre" aux multiples dysfonctionnements Lucie va devoir lutter contre ses doutes, elle va se sermonner à chaque pensée impure et interprèter tout comme une épreuve. Lucie va devoir tout accepter dans cette vie recluse entre femmes où l'amitié n'existe pas. La perte d'identité, le corps qui s'épaissit car il faut se gaver de nourriture lourde et grasse et garder un poids minimum, les médicaments distribués comme des bonbons... Sans compter les brimades, les humiliations, les manipulations, la guerre des égos, les luttes de pouvoir qui rythment le quotidien des soeurs dans une ambiance carcérale étouffante. Au fil des pages, on va suivre tous les questionnements de Lucie.

La mère de Lucie, pourtant croyante, vit avec douleur la séparation avec sa fille imposée par le couvent. Une des règles de la Congrégation est de garder distance avec "sa famille d'avant".

Juliette, la complice dont Lucie était inséparable, ne comprend pas son amie et assiste impuissante à ce qu'elle considère comme un abandon mais elle tient à maintenir le lien avec elle avec 3/4h de visite par mois au parloir. Juliette passe par tous les sentiments, colère, jalousie, tristesse et considère Lucie comme une victime qui a été envoûtée par une sorte de secte. "Je hais l'Église, je hais le cardinal et je la hais, elle, qui accepte de s'humilier devant Lui. le don de soi au Seigneur est effroyable et irréversible. Je chavire. "»

Ce livre, qui n'est absolument pas un pamphlet contre la religion, questionne sur l'enfermement, sur l'embrigadement, sur les limites, jusqu'où peut-on aller pour vivre sa foi tout en restant fidèle à soi-même? mais parle aussi d'amitié.

L'écriture fluide de Maëlle Guillaud rend la lecture de ce roman très agréable. Les phrases sont courtes et le propos est bien documenté. le sujet délicat est traité de façon très sensible, très élégante et juste. J'ai trouvé la fin très belle... Cette auteure a réussi à me captiver avec un sujet qui est loin de mes préoccupations.

Encore une belle découverte grâce aux 68 !

Ce roman fait partie de la première sélection du prix du Style 2016
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}