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EAN : 9782350873749
199 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (18/08/2016)
3.31/5   128 notes
Résumé :
À vingt ans, Lucie est avide de passion. Elle tombe amoureuse pour la première fois. En dépit des pleurs de sa famille, des reproches de sa meilleure amie, Lucie choisit de se consacrer entièrement à son Seigneur. Entre les quatre murs du couvent, elle résiste à toutes les brimades, guidée par sa foi. Seule la découverte d’un secret la fait chanceler : et si la pureté n’était pas là où elle le pensait ?

Née en 1974, Maëlle Guillaud est éditrice. Lucie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
3,31

sur 128 notes
POUR L'AMOUR DE ZEUS...

Qu'est-ce que la foi ? Qu'est-ce que la "vocation" ? Comment vivre enfermée vingt-quatre heures sur vingt-quatre entourée de ses semblables, auxquelles l'on ne peut parler autrement que pour, éventuellement, donner des ordres ou les recevoir, attribuer des missions, des tâches à accomplir ? Pourquoi imposer de véritables souffrances, à soi-même, à son corps, à son esprit mais peut-être plus encore, à ses proches, dont on décide de se détourner en toute connaissance de cause, comme s'ils avaient appartenu à une autre vie, à un autre soi-même aujourd'hui disparu ? Qu'est-ce qui fait tenir, même lorsqu'on prend peu à peu conscience des mensonges, des hypocrisies, peut-être même que tout cela n'est que supercherie, tromperie ?

C'est en quelque sorte à toutes ces questions que ce court premier roman de Maëlle Guillaud intitulé "Lucie ou la vocation" tâche de répondre ou, plus exactement, d'apporter des éléments de réflexion à travers le destin atypique d'une jeune femme d'aujourd'hui, Lucie (de «lux», la lumière. A noter que Lucifer a la même origine étymologique), étudiante dans l'un des hypokhâgnes les plus courues de la place de Paris mais qui semble de moins en moins y trouver son compte : «un tourment de chaque instant» nous précise la narratrice, et «elle hait la prépa» où tout n'est que compétition, course à l'échalote, «humiliations quotidiennes, moyennes négatives, manque de sommeil.»
Heureusement, il y cette amie, Mathilde, au parcours peu traditionnel, qui dit avoir connu la rue et qui affirme avoir entendu l'appel de la foi. Il y a aussi Juliette, l'amie de jeunesse, qu'elle voit moins depuis cette année, par manque de temps, mais qui est une fidèle.
Sans que le lecteur y soit le moindrement préparé, pas plus que cette Juliette, que sa mère ou sa grand-mère, Lucie décide assez brusquement de se retirer du monde, d'entrer dans un couvent - précisons que c'est au sein d'un ordre de type strictement contemplatif, même s'il n'est jamais précisément cité, presque totalement en retrait du monde, donc. Certains aspects de cette histoire n'auraient pu advenir au sein d'une congrégation de missionnaires - afin d'épouser son Seigneur.
Elle y rencontrera quelques soeurs, en particulier la révérende mère, soeur Marie-Thérèse, au pouvoir et à l'aura aussi magnétique qu'elle peut être d'une sévérité, d'une dureté, d'un manque absolu d'empathie totalement ahurissant. Sous son nouveau nom de Marie-Lucie, elle sera rejointe quelque temps après les débuts de son noviciat par son ancienne amie Mathilde, devenue Blanche-Marie. Celle-ci feindra de ne pas la reconnaître et appliquera à son égard le même silence absolu que la règle impose à toutes à l'encontre de chacune. On suivra donc l'évolution, lente et souvent douloureuse, de cette vie recluse, quasi carcérale (exception faite que le choix d'y entrer appartient à celles qui s'y trouvent), supposément toute tournée vers la foi - supposément car, en dehors des nombreux signes extérieurs de religion, on y trouve peu de témoignage, de moments vrais où la narratrice explique, approche de ce que peut être cette foi. La vision de celle-ci reste toute de surface et presque strictement liturgique -. On comprendra assez rapidement que, des trois voeux prononcés par toute nouvelle entrante, pauvreté, chasteté, obéissance, le plus important et surtout le plus difficile à suivre est le dernier. On y découvrira toutes les vexations, petites ou grandes, supportées "pour l'amour de son époux" (lire "Dieu") au fil d'une dizaine d'année en retrait quasi total du monde (une seule sortie : une visite médicale. Et encore, accompagnée). Obligation de manger des rations énormes d'une pâtée pas toujours ragoutante - parce que leur corps ne leur appartient plus, ne doit plus être rien - ; de prendre ces petites pilules quotidiennes, obtenues par mensonge en quelques minutes auprès d'un médecin naïf, et qui semblent être quelque anxiolytique léger ; de courber sans cesse l'échine devant les ordres, les humiliations, cette vie de misère - après tout n'ont-elles pas fait voeu de pauvreté et, plus encore, d'obéissance ? - qui est leur quotidien sans aucune rémission, les petites et grandes hypocrisies, aussi. de même que le constat que la trahison est tout aussi bien de ces murs que de ce monde extérieur craint et honni. de la soif de pouvoir, pourquoi pas, lorsque les soeurs apprennent que leur chère révérende mère, autocrate révérée, est parvenue au terme de son troisième mandat qu'elle ne peut renouveler.
Malgré les doutes, malgré les tentatives répétées de l'amie d'enfance, cette fidèle parmi les fidèles, dont l'athéisme irréconciliable se veut faire contrepoint à la foi aveugle de Marie-Lucie, malgré le désespoir tangible de sa mère, la jeune femme tiendra.
Un événement toutefois remettra en question cet engagement, événement aussi spectaculaire qu'inattendu, presque digne d'un roman policier, mais qui demeurera finalement confiné entre très peu de personnes : Marie-Lucie, la nouvelle mère supérieure son ancienne amie Blanche-Marie, la précédente et un jésuite, le père Simon, ancien ami du père défunt de Lucie, de plus en plus présent au fur et à mesure du roman. En quelque sorte, le lecteur sera le seul autre véritable témoin de cette tempête dans un verre d'eau (bénite), la communauté demeurant telle qu'elle est et a toujours été - un supposé, mais fallacieux, havre de paix, de sérénité et de prière - dans le giron protecteur de la Sainte Mère l'Eglise. Amen.

Premier roman, donc. Et l'on serait tenté d'être convenablement bienveillant avec un texte en apparence plutôt bien goupillé. Mais c'est un peu là que le bât blesse. L'ensemble fait, en définitive, très "fabriqué". Il y a d'abord ce style, qui peut plaire, qui peut d'ailleurs avoir son efficacité lorsqu'il ne devient pas la règle, toutes ces enfilades de phrases blanches, sujet-verbe-complément, censées nous faire partager la sidération, la profondeur, les doutes, les craintes, les rêves, les enjeux (etc) du vécu et, parfois, des pensées profondes de cette jeune femme finissant tout de même par perdre de leur efficacité. L'utilisation quasi-systématique de cette rhétorique fini par ennuyer, par lasser.
Il y a aussi cette impression, au fil du roman, que les personnages semblent avoir été fixés dès nos premiers pas en leur compagnie, dans leurs manières d'être, dans leurs pensées, leurs certitudes - malgré des doutes chroniques peu efficaces en terme de réelle évolution intérieure - tandis que dix années se déroulent sous nos yeux.
Il y a enfin ce sentiment modérément agréable que, plus que de remettre en cause l'idée de dieu, de foi, de croyance, c'est avec l'institution catholique - dont il n'est pas question ici de prendre la défense - qu'il s'agit d'en découdre, et qui est le fruit d'une colère - personnelle ? - , insidieuse et très rentrée, de la jeune autrice. On le comprend d'ailleurs presque dès les premières pages. On le saisit en particulier à la lecture de ces moments de décalage narratifs, qui reviendront régulièrement, que sont les confessions - nommons-les ainsi - parfois presque enfantines dans leur tonalité, de la fidèle amie Juliette qui ne comprend pas l'engagement de Lucie, qui refuse de le comprendre, professant un athéisme sans grand contenu, moderne, facile, manichéen, revendicatif et même légèrement vindicatif, du moins lorsqu'il s'agit de l'appliquer à ce qui la touche de près. En parallèle, la foi humble, sincère et apaisée de Lucie en parait d'autant moins obnubilée par différence de point de vue qu'elle à à l'égard de son ancienne amie, Lucie souffrant en réalité bien plus de l'absence de lâcher prise de ses proches et de leur refus obtus d'admettre son choix de vie que de leurs antagonismes spirituels.

De ce texte, on ressort mal à son aise. Non de ce qu'on suppose déjà : qu'à l'instar de toutes les autres institutions humaines, un couvent n'échappe pas à la règle, connaissant son lot d'hypocrisie, de compromission, de violence, d'enjeu de pouvoir. Que l'Eglise est un sacré bazar, et que les dogmes sont de véritables étouffoirs. Mais l'on ne sent ici qu'un traitement du fait religieux glissant à la surface des choses, nous présentant des personnages assez monolithiques, évoluant psychologiquement très peu (sans même mettre trop l'accent sur l'inouïe naïveté et la maturité plus adolescente qu'adulte des deux amies, chacune à leur manière). Aucun véritable enjeu théologique ni métaphysique, aucune réflexion réellement profonde sur ce que peut être l'idée de divinité, de foi ou de ce qui peut amener à penser que tout ceci ne sont que pures inventions humaines. On en restera donc à une sorte d'anticléricalisme mou, épidermique, facile et incomplet face aux enjeux actuels que ces engagements jusqu'au-boutistes peuvent revêtir d'extrémisme, d'exacerbation, d'explosion de violence (contre soi ou contre autrui) dans d'autres cas de retour à une forme supposée pure de religiosité, de dogme, de spiritualité dont le jésuite de l'histoire nous rappelle d'ailleurs qu'elle est une vision toute rhétorique, intellectuelle et tellement éloignée de la vie vers quoi elle est censée se porter. Un premier roman qui ne manque cependant pas d'intérêt mais qui souffre d'une certaine forme d'incomplétude ainsi que de quelques coupables penchants. C'est imparfait : c'est humain...

[NB : ouvrage lu dans le cadre de la participation à une sélection pour un prix de lecteurs.]
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C'est désormais sous le nom de soeur Marie Lucie que Lucie se fait appeler. Elle vient d'entrer dans les ordres... Et pas dans la plus légère des congrégations : lors de ses voeux, elle accepte la pauvreté, le silence et l'obéissance. Et il lui en faudra du courage pour accepter toutes les humiliations, l'abandon de soi, la rupture avec une vie qui n'était pas si triste et solitaire, la dureté d'une mère supérieure machiavélique... du courage ou de la foi ? Car là est le coeur de ce roman : jusqu'où peut on aller pour l'amour de Dieu ?
Maëlle Guillaud réussit avec ce premier roman à nous envoûter. Elle dépeint avec justesse ce monde clos des congrégations religieuses, soumet son personnage à tous les questionnements sur la foi et l'amour du Tout Puissant en nous laissant spectateur d'une vie difficile et sans appui. Un roman fort et très bien écrit !
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En voilà un que j'ai accueilli avec une petite grimace et refermé quelques heures plus tard, tout étonnée de la façon dont il m'a embarquée et gardée jusqu'à la fin. La grimace c'était bien sûr pour le thème, la religion, un sujet qui est loin de me passionner, bien au contraire. Je ne peux qu'être admirative du tour de force réussi par Maëlle Guillaud de me faire aimer ce livre.

Il faut dire qu'elle s'y prend bien. En proposant un traitement équilibré des différents points de vue, en évitant tout jugement de valeur mais en apportant un éclairage sans concession sur la réalité de la vie des recluses, en n'oubliant pas que ceux qui entrent en religion sont avant tout des humains non dénués de faiblesses.

La jeune Lucie choisit donc un beau matin d'épouser Dieu et d'entrer dans les ordres ; elle abandonne ses études en prépa à Normale Sup, son amie Juliette et toute sa courte vie antérieure qui ressemblait à celle de n'importe quelle jeune fille plutôt jolie et intelligente. Est-elle influencée par son amie Mathilde qui choisit la même voie ? Est-elle fragilisée par le décès accidentel de son père adoré ? Cherche-t-elle à fuir les difficultés rencontrées dans ses études ? Toutes ces questions, Juliette, sa meilleure amie s'en fait le porte-voix, elle qui ne comprend ni la religion, ni la foi, ni le choix de Lucie... Athée et sceptique, le personnage de Juliette contribue à l'adhésion du lecteur qui se trouve, comme moi, dans le même état d'esprit.

Très vite, Lucie fait l'expérience de la dureté de l'enfermement, de l'ambiance mortifère qui règne dans l'enceinte, de la terreur que fait régner la mère supérieure. Une ambiance de femmes avec son lot de jalousies, de mesquineries, de contraintes et d'humiliations. Lucie plie mais ne rompt pas. Même lorsqu'elle met à jour de curieuses pratiques et en vient à douter du bien-fondé de son choix. S'engage alors un violent rapport de forces dont l'extérieur n'a absolument aucune idée, Lucie ne laissant rien paraître, pas même lors de ses rares entrevues avec Juliette.

L'auteure parvient à créer régulièrement la surprise, quitte à emprunter (avec succès) au polar. Que savons-nous de la réalité d'un couvent ? de ce qui se passe derrière ses lourdes portes ? En quoi serait-ce différent d'un autre lieu de travail ? Les notions de pouvoir, d'ambition, d'appât du gain sont les mêmes que dans une entreprise classique... Les manoeuvres et autres stratégies de conquêtes également. Des notions qui peuvent même être accentuées par le contexte d'enfermement. La violence des rapports en est décuplée.

Ce roman est celui de l'ambiguïté. Des sentiments de Lucie, du comportement des institutions religieuses, des perceptions du lecteur face à l'idée qu'il se fait de la religion. C'est bien d'avoir osé un tel sujet, surtout au 21ème siècle où le problème de la vocation est moins évident qu'à l'époque où l'on entrait de façon presque automatique au couvent dans certaines circonstances. C'est bien aussi de le tenir jusqu'au bout. Et de continuer à surprendre jusqu'à la fin.

Un premier roman qui ne choisit pas la facilité, une auteure qui mène bien sa barque et que l'on suivra avec intérêt dans les années à venir.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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" Ce livre nous interroge sur nos limites, sur jusqu'à nous sommes prêts à aller pour vivre notre vie comme nous l entendons ou comme elle est dictée par un engagement. ..
En effet, je trouve que renoncer à sa famille,à ses amis est un choix dur, atroce qui m'arracherait le coeur. Je me pose la question de savoir si je serais vraiment prête à tout sacrifier au nom d'un idéal, d'une personne, un boulot et je ne pense pas. En effet, qui si ce n'est nous même, peut décider de l'orientation à donner à notre vie? le renoncement à nos habitudes , nos repères est une décision difficile à prendre mais Lucie a réussi à surmonter cela... Malgré ses doutes, ses peurs qu'elle a combattu à la force de son caractère, elle a découvert d'autres choses, une vie totalement différente, d'autres facettes d'elle-même,. LE dépassement de soi et de ses limites est souvent positif, encore faut il pouvoir faire céder ses propres barrières. Se lancer des petits défis quotidiens est un bon entrainement selon moi!
"Il fait écho à notre douloureuse actualité bouleversée par certains au nom d'une vocation ou d'une foi les entrainant parfois à franchir les limites légales."
(effectivement mes propos ne sont pas clairs donc je vais reformuler le tout différemment)
Ce texte fait écho à notre quotidien où des centaines de personnes se battent tous les jours, souvent seules de leurs côtés pour combattre une maladie, un fléau climatique, une injustice, qu'elles soient ou imprégnées de foi . D'autres sont prêts à sacrifier leur vies, à se dépasser afin d'aider les autres et ce courage, cette bravoure est à saluer et à faire croitre. Mais la foi ou tout autre idéal ne peut pas non plus tout justifier et tout légaliser: les limites judiciaires doivent être respectées (c'est bien les seules.. après franchir nos limites personnelles est propre à chacun-e)" Ce livre nous interroge sur nos limites, sur jusqu'à nous sommes prêts à aller pour vivre notre vie comme nous l entendons ou comme elle est dictée par un engagement. ..
En effet, je trouve que renoncer à sa famille,à ses amis est un choix dur, atroce qui m'arracherait le coeur. Je me pose la question de savoir si je serais vraiment prête à tout sacrifier au nom d'un idéal, d'une personne, un boulot et je ne pense pas. En effet, qui si ce n'est nous même, peut décider de l'orientation à donner à notre vie? le renoncement à nos habitudes , nos repères est une décision difficile à prendre mais Lucie a réussi à surmonter cela... Malgré ses doutes, ses peurs qu'elle a combattu à la force de son caractère, elle a découvert d'autres choses, une vie totalement différente, d'autres facettes d'elle-même,. LE dépassement de soi et de ses limites est souvent positif, encore faut il pouvoir faire céder ses propres barrières. Se lancer des petits défis quotidiens est un bon entrainement selon moi!
"Il fait écho à notre douloureuse actualité bouleversée par certains au nom d'une vocation ou d'une foi les entrainant parfois à franchir les limites légales."
(effectivement mes propos ne sont pas clairs donc je vais reformuler le tout différemment)
Ce texte fait écho à notre quotidien où des centaines de personnes se battent tous les jours, souvent seules de leurs côtés pour combattre une maladie, un fléau climatique, une injustice, qu'elles soient ou imprégnées de foi . D'autres sont prêts à sacrifier leur vies, à se dépasser afin d'aider les autres et ce courage, cette bravoure est à saluer et à faire croitre. Mais la foi ou tout autre idéal ne peut pas non plus tout justifier et tout légaliser: les limites judiciaires doivent être respectées (c'est bien les seules.. après franchir nos limites personnelles est propre à chacun-e)
" Ce livre nous interroge sur nos limites, sur jusqu'à nous sommes prêts à aller pour vivre notre vie comme nous l entendons ou comme elle est dictée par un engagement. ..
En effet, je trouve que renoncer à sa famille,à ses amis est un choix dur, atroce qui m'arracherait le coeur. Je me pose la question de savoir si je serais vraiment prête à tout sacrifier au nom d'un idéal, d'une personne, un boulot et je ne pense pas. En effet, qui si ce n'est nous même, peut décider de l'orientation à donner à notre vie? le renoncement à nos habitudes , nos repères est une décision difficile à prendre mais Lucie a réussi à surmonter cela... Malgré ses doutes, ses peurs qu'elle a combattu à la force de son caractère, elle a découvert d'autres choses, une vie totalement différente, d'autres facettes d'elle-même,. LE dépassement de soi et de ses limites est souvent positif, encore faut il pouvoir faire céder ses propres barrières. Se lancer des petits défis quotidiens est un bon entrainement selon moi!
"Il fait écho à notre douloureuse actualité bouleversée par certains au nom d'une vocation ou d'une foi les entrainant parfois à franchir les limites légales."
(effectivement mes propos ne sont pas clairs donc je vais reformuler le tout différemment)
Ce texte fait écho à notre quotidien où des centaines de personnes se battent tous les jours, souvent seules de leurs côtés pour combattre une maladie, un fléau climatique, une injustice, qu'elles soient ou imprégnées de foi . D'autres sont prêts à sacrifier leur vies, à se dépasser afin d'aider les autres et ce courage, cette bravoure est à saluer et à faire croitre. Mais la foi ou tout autre idéal ne peut pas non plus tout justifier et tout légaliser: les limites judiciaires doivent être respectées (c'est bien les seules.. après franchir nos limites personnelles est propre à chacun-e)

" Ce livre nous interroge sur nos limites, sur jusqu'à nous sommes prêts à aller pour vivre notre vie comme nous l entendons ou comme elle est dictée par un engagement. ..
En effet, je trouve que renoncer à sa famille,à ses amis est un choix dur, atroce qui m'arracherait le coeur. Je me pose la question de savoir si je serais vraiment prête à tout sacrifier au nom d'un idéal, d'une personne, un boulot et je ne pense pas. En effet, qui si ce n'est nous même, peut décider de l'orientation à donner à notre vie? le renoncement à nos habitudes , nos repères est une décision difficile à prendre mais Lucie a réussi à surmonter cela... Malgré ses doutes, ses peurs qu'elle a combattu à la force de son caractère, elle a découvert d'autres choses, une vie totalement différente, d'autres facettes d'elle-même,. LE dépassement de soi et de ses limites est souvent positif, encore faut il pouvoir faire céder ses propres barrières. Se lancer des petits défis quotidiens est un bon entrainement selon moi!
"Il fait écho à notre douloureuse actualité bouleversée par certains au nom d'une vocation ou d'une foi les entrainant parfois à franchir les limites légales."
(effectivement mes propos ne sont pas clairs donc je vais reformuler le tout différemment)
Ce texte fait écho à notre quotidien où des centaines de personnes se battent tous les jours, souvent seules de leurs côtés pour combattre une maladie, un fléau climatique, une injustice, qu'elles soient ou imprégnées de foi . D'autres sont prêts à sacrifier leur vies, à se dépasser afin d'aider les autres et ce courage, cette bravoure est à saluer et à faire croitre. Mais la foi ou tout autre idéal ne peut pas non plus tout justifier et tout légaliser: les limites judiciaires doivent être respectées (c'est bien les seules.. après franchir nos limites personnelles est propre à chacun-e)


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"Il ne faut pas vous en faire, au Carmel, ce sont les trente premières années qui sont les plus difficiles." Alain Cavalier (Thérèse). 

Voilà le décor est planté......

Lucie, étudiante en khâgne, rend visite depuis plusieurs mois à une communauté de religieuses avec Mathilde, une amie de promotion. La jeune fille pleine de doutes sur son avenir, ses capacités et les enjeux entre étudiants, rêve de grandeur, d'amour absolu, de passion. 

Elle fait le choix de se consacrer à cet idéal, le Christ (mais le choix de la religion catholique est-il délibéré de la part de l'auteure ?), son Modèle, son Amour, elle qui a tant souffert de l'absence de son père décédé dans l'ascension d'une montagne, sa passion à lui, dont elle garde très peu de souvenirs à part le vide qu'il a laissé.

Mais Lucie devenue Marie-Lucie au sein de la congrégation va se voir confronter à un monde clos bien loin de ce qu'elle imaginait..... Tâches ingrates, répétitives sans intérêt autre que l'humiliation, l'oubli de soi, jusqu'à son apparence. Elle va aller de désillusions à ambition, de souffrance à envie de liberté. Mais Lucie est une soumise, elle ne se révolte pas, elle accepte, comme un long chemin de croix toutes ces déconvenues pour aboutir, pense-t-elle au Graal de l'Amour Suprême.

Sur 10 ans nous la suivons sur cette lente intégration, semée d'embûches et elle devra au final faire à nouveau un choix : écoutera-t-elle la raison, la passion ou son coeur ?

Fais donc ce dont tu as profondément envie ! La vie est courte, elle ne doit pas être une punition.(p200)
J'ai tout de suite été attirée par ce livre pour débuter ma participation au Prix Meilleur Roman Points 2018 et je suis en fin de compte assez déçue par ma lecture. Il s'agit en fin de compte d'une sorte de polar religion/manipulation psychologique. 

Bien sûr il y est question de la vie communautaire religieuse mais sous un aspect presque sectaire où les intérêts ne sont pas religieux même s'ils en sont le prétexte mais j'espérais un récit sur l'entrée en religion d'une jeune femme, son parcours, ses désillusions certes mais aussi ses joies, son isolement, son intégration ou non au sein de la communauté.

Le récit se fait à deux voix : Lucie mais aussi Juliette, son amie d'enfance qui n'accepte pas la perte de son amie, son éloignement et ne comprend pas ses choix. Elle fera son possible pour, non seulement, restée proche d'elle et ne pas rompre le lien qui les unit mais aussi lui ouvrir les yeux.

Les relations entre les différents personnages, essentiellement féminins : Mathilde, Soeur Marie-Thérèse, Juliette, Lucie, sa mère et sa grand-mère, ainsi que le père Simon, éminence grise, manipulateur, comptant sur la foi des ouailles mais aussi sur leurs côtés plus sombres : ambition, rancoeur, jalousie, pouvoir, pour déplacer ses pions.

Je n'ai pas été convaincue par les ressorts de l'histoire. Lucie rentre dans les ordres par amour du Seigneur mais surtout par l'attrait de la sérénité des lieux où elle se rend régulièrement en observatrice. Elle cherche un refuge, une douceur, une sécurité qui la protègent de la dureté de ses études et de la compétition mais aussi peut-être pour y trouver une image paternelle qui lui manque, un guide....

Le basculement dans une sorte de thriller psycho-manipulation sectaire ne m'a ni convaincue, bien que possible, ni émue, ni passionnée. Etait-il nécessaire d'en arriver là alors que le début du récit sur sa vocation, ses doutes sur ses choix, sur le regard de ses proches, son engagement paraissait intéressant et original car peu traité à mon avis, la suite et fin se révélant décevantes, cousues de fil blanc et dignes d'une série B, fort convenue dans le genre et je n'ai eu qu'une envie c'est d'en sortir.

Les deux voix, celle de Lucie pénétrée de l'amour qu'elle ressent et celle de Juliette, qui tout au contraire ne voit que la perte d'identité de son amie et son renoncement auraient mérité une meilleure exploitation  avec un effet de miroir dans les attentes, les doutes, les questionnements d'une novice face à son amie qui est son opposée. Une partie de roman est intéressante mais pourquoi l'avoir fait basculer dans une manipulation aussi grossière, qui n'apporte rien et à laquelle on n'adhère que difficilement.

Se lit facilement, écriture agréable, fluide. les chapitres courts, alternant les deux amies, mais on referme le livre en se demandant quel était le but de l'auteure ? Assimiler la religion à une manipulation psychologique à des fins crapuleuses....... Oui mais alors de manière plus subtile, insidieuse. On ne comprend pas qu'une étudiante brillante accepte toutes ces brimades, ces comprimés, ces étouffements alimentaires et psychiques sans révolte.

Un premier roman, pour moi peu convaincant, ayant choisi un final un peu en queue de poisson, comme si elle avait eu l'idée du sujet mais pas la façon d'en venir à bout


Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La congrégation serait-elle comme l'ogre des contes qui dévore ses enfants ? Disparaissent-ils ainsi du jour au lendemain ? Qu'a-t-elle bien pu faire pour mériter d'être ainsi effacée ? Sœur Marie-Lucie est convaincue qu'elle ne verra plus Sœur Marie-Agnès. Elle donnerait tout pour savoir où elle est passée, ce qui lui est arrivé. La formule préférée de son professeur de philosophie d'hypokhâgne lui revient à l'esprit : «Apprenez à chasser vos fantômes»... Elle aimerait tant y parvenir, mais dans le royaume du Seigneur, elle a la désagréable impression de vivre entourée de spectres.
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- Comme un ami parle à un ami, j'ai confié à Dieu mes doutes et j'ai compris que tant qu'on n'a pas pris conscience de l'amour qu'Il nous porte, le Lui rendre semble impossible. Pourtant, il faut chaque jour essayer. Vivre cet amour, c'est s'abandonner comme un enfant dans les bras de son père. C'est accepter d'être tout petit en Sa présence.
Lucie acquiesce. Elle ne s'est jamais sentie aussi démunie, aussi fragile.
- Accepte la démaîtrise.
Elle fronce les sourcils.
- Tu dois lâcher prise, oser adopter une attitude déroutante dans notre société où tout est planifié. Probité et vertu sont les maîtres mots. Le zèle sincère d'une âme qui se cherche... Cela requiert un grand courage, et un esprit libre.
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Comment peut-on se laisser porter par des formules pareilles, que le cardinal débite d’une voix monocorde ? Je n’ose imaginer depuis combien d’années il fait son numéro. Et l’envoûtement fonctionne depuis plus de deux mille ans ! Envoûtement, c’est le bon terme. Un profond recueillement semble émaner de toute l’assistance. Cette secte a merveilleusement réussi. Et dire qu’elle arrive à s’emparer de jeunes filles en quête d’absolu. Les sœurs, en se relevant, me tirent de mes pensées. Le cierge toujours en main, elles quittent en procession la basilique. Ma gorge se serre. Je regarde Lucie suivre ses sœurs. Elle suit Mathilde au lieu de rester à mes côtés. Ma Lucie, qui t’éloignes de mois, tu vis un commencement. Tout ce que tu as vécu avant ce moment précis n’a plus aucune importance à tex yeux. Je chavire. Ce sanctuaire est un tombeau.
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Lucie acquiesce. Elle ne s’est jamais sentie aussi démunie, aussi fragile. – Accepte la démaîtrise. Elle fronce les sourcils. – Tu dois lâcher prise, oser adopter une attitude déroutante dans notre société où tout est planifié. Probité et vertu sont les maîtres mots. Le zèle sincère d’une âme qui se cherche… Cela requiert un grand courage, et un esprit libre. Oser ? C’est la conduite à tenir, se dit-elle. – La juste attitude, poursuit le jésuite, est d’abord nourrie de prières. Elles t’aideront à trouver la volonté divine.
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Christophe Colomb partait à la recherche des Indes, et qu'a-t-il découvert ? L'Amérique ! Partir à la recherche de Dieu aboutit à une découverte tout aussi imprévisible !
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