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3,58

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sarah Barry quitte son poste aux Ressources Humaines d'une grande entreprise pour se dédier à l'écriture. Elle se donne un an pour terminer son roman.

Sauf que, dès le début de son congé sabbatique, d'étranges symptômes apparaissent. Elle a sans cesse mal à la tête, perd ses cheveux et se sent épuisée. le contre-coup d'un burn-out ? Les manifestations d'une maladie ?

Elle a du mal à apprécier sa nouvelle « liberté » et son temps libre et regrette presque le temps où elle travaillait trop. Son mari, souvent absent, est plutôt prévenant quand il est là. Son fils, Lucas, a d'étranges comportements à l'école, à moins que ce ne soit ses migraines et sa fatigue qui lui jouent des tours.

Un texte haletant jusqu'au bout, sorte de thriller domestique dans lequel mari et enfant, fusionnels, se transforment en ogres, créatures affamées de sang et de lait chocolaté, au rythme des comptines enfantines.

On suit la dérive de Sarah et quelques indices, quelques silences, nous mènent sur une piste, peut-être pas la bonne. L'écriture d'Emilie Guillaumin est addictive, on veut vraiment comprendre la source du mal-être de Sarah, jusqu'à la fin, surprenante.

Une réflexion intelligente et un regard radical sur la maternité, les liens conjugaux et la « cellule » familiale. Un très bon roman, à la plume particulière et très évocatrice, où la métaphore est habilement filée tout du long.

Je recommande !
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Sarah se sent mal. Mal dans son corps, mal dans son couple, mal dans son rôle de Maman.
Prisonnière de sa vie, elle s'étiole, dépérit depuis qu'elle a pris un congé sabbatique pour se lancer dans l'écriture.

“Il faut que je fasse la mère de famille, la fée du logis, la maîtresse de maison” :
c'est ce qu'attendent d'elle son mari et son jeune fils, “les deux hommes de sa vie” entre lesquels elle se sent prise en tenaille.
Pierre la prend de haut, la dénigre.
Leur fils, Thomas, l'émeut autant qu'il ne la révulse, avec son étrange et dérangeante appétence pour le sang.
Tous deux prennent plaisir à entonner chaque jour une (affreuse) comptine dont les vers induisent chez Sarah un profond malaise.

« Le mariage peut être le siège de toutes les haines. »

Ce qui m'a séduite dans ce roman, c'est avant tout l'écriture poétiquement sombre, comme peuvent l'être un pantin désarticulé, une haleine fétide, une musique tonitruante, une voix de crécelle, le cadavre d'un lapin, une araignée qui court sur une plinthe vermoulue.

Et aussi, la solitude de Sarah face aux petites mesquineries que l'on se ridiculise à relever, à cette bulle qui se resserre inexorablement, à cet homme qui semble recouvrer vigueur et jeunesse alors qu'elle-même est en train de (dé)périr.

Je recommande !
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Gros, très gros coup de coeur. J'ai fermé la porte de mon bureau et j'ai lu presque tout l'après-midi. J'ai pris le risque de me faire surprendre par ma hiérarchie. Il y a chez Emilie Guillaumin du Highsmith, du Hitchcock et bien plus que ça, je me précipite sur le précédent.
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Peut-on réellement être heureuse, lorsqu'on se sent obligée de faire quelque chose que l'on n'a pas envie de faire ? Il ne s'agit pas de ces petites choses sans importance qui plombent le quotidien, c'est bien plus sérieux. Sarah fait un enfant pour faire plaisir à son mari, parce qu'il le lui demande. Sarah, elle, n'a aucune envie d'être mère. C'est par amour (on pourrait développer ici la définition de l'amour, mais je pense que tout le monde sait à peu près à quoi je fais allusion) qu'elle décide d'accéder à ce souhait. Et, pour ne pas le perdre. Très vite, cet enfant la dévore avec ses « Petites dents, grands crocs ». « Passé les quelques heures d'éblouissement, qui ont malgré tout suivi l'accouchement, je suis devenue une carapace sans chair, recouverte de vêtements, sous laquelle il n'y aurait eu que du vent. »

Lorsque Thomas naît, l'équilibre familial est évidemment bouleversé, rien de surprenant au final : le couple conjugal s'efface peu à peu pour devenir le couple parental. le problème, c'est que rapidement les liens entre Pierre et son fils prennent toute la place. Une complicité intense voit le jour. Et Sarah, qui n'a été finalement qu'une poule pondeuse, se sent rejetée, car elle est mise de côté. « J'avais mis au monde un enfant, et ce qui aurait dû me combler me dépouillait au contraire de tout ce qui composait ma personnalité. J'avais cessé d'être Sarah, la fille, la femme, la cousine, la collègue, l'amie, l'amoureuse. Ne restait qu'une énigme. Une enveloppe à remplir. Une ombre à apprivoiser. Et je ne m'en sentais pas la force. J'étais piégée. Thomas était devenu ma prison. » Pierre et Thomas créent ensemble de petits rituels, comme il est normal d'en mettre en place avec son enfant. Dans une situation classique, chaque parent a le sien. Ici, on ne parle que des rituels entre père et fils. Parmi ces habitudes, il y a cette petite comptine très irritante, qui même moi à fini par m'exaspérer.

« Petit chat, petit loup,

Petit tigre, petit ours,

Petites dents, grosses dents,

Petites griffes, grosses pattes.

Petite souris, petites pattes,

Petit chiot, petits crocs. »

La petite ritournelle vient et revient au gré des pages, et à tendance à rendre dingue l'esprit le plus équilibré. Sarah épouse et mère comblée ? Il y a clairement quelque chose qui a échappé au plus grand nombre, à son mari surtout qui fait comme si, ne semble ni la voir, ni l'entendre. On peut difficilement être comblée lorsque l'on n'est pas en accord avec ses propres choix, ni décisionnaire de ses propres projets de vie. le seul vrai choix de Sarah est de quitter le service RH pour lequel elle travaille dans une grande entreprise, afin de s'accorder une année sabbatique pour écrire. Pour avoir été mère au foyer, avec mes trois enfants, je savais d'avance que cette décision était pourrie. Croire qu'être à la maison peut permettre de se dégager du temps et de s'affranchir des corvées, ou de l'enfant à élever, est pure illusion.

D'autant que Sarah, piégée par la domesticité, elle voudrait « foutre le camp à l'autre bout du monde », voit rapidement sa santé se dégrader.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce roman, c'est qu'il arrive un moment où le lecteur ne sait plus distinguer le vrai du faux. Il est dans la tête de Sarah puisque le récit est à la première personne du singulier. Les seuls moments où l'on a tendance à croire ce qu'elle vit, proviennent de ses carnets qui apparaissent dans le récit en italique avec une date. Pour le reste, on ne sait pas vraiment si Sarah imagine des choses ou si elle les vit réellement. On ne sait pas non plus si son état de santé se dégrade vraiment, ou si elle a l'impression d'étouffer. Les relations avec son mari sèment le doute. Un jour, il a l'air adorable, la fois d'après il est odieux. « J'ai parfois l'impression que Pierre se sert de mon corps, de mon vagin, comme d'une main géante qui le masturberait. En réalité, nous ne faisons pas l'amour, Pierre se branle dans mes orifices, jusqu'à ce que son sperme se répande dans mes entrailles. » Les pistes sont brouillées, les faits s'entremêlent, la réalité et la fiction ne font plus qu'un.

« Petites dents, grands crocs » et le récit d'une femme en perdition, qui se noie. Il est impossible de trouver une raison rationnelle à cet état de fait. Si ce n'est une dépression post-partum, la pression familiale d'un époux parfois pervers narcissique, ou de réels problèmes de santé. (même si l'on a du mal à croire qu'une carence en fer puisse provoquer de tels états : une fatigue inhabituelle, des maux de tête, une chute de cheveux.)

Puis arrive la fin, et là c'est un énorme choc. Jamais je n'aurais pu imaginer ce que Emilie Guillaumin propose ici. C'est absolument terrifiant et totalement crédible. Cette fin clôture admirablement bien une plongée en enfer, entre rêves et réalité, où l'on ne sait plus très bien qui, de l'un ou de l'autre, est vraiment psychologiquement malade… Jusqu'à cette toute dernière phrase qui vous percute avec la violence d'un 38 tonnes. En refermant le livre, j'étais sonnée. Littéralement sonnée. Je ne suis pas forcément adepte des fins, j'aime plutôt décortiquer le chemin proposé par l'auteur pour nous y amener. Ici, non seulement le chemin est énigmatique et opaque, mais la chute est impossible à oublier.

Du grand art, du début à la fin !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Sarah est une épouse comblée, son mari est tout ce qu'elle pouvait espérer, les mois suivants la naissance de leur fils avaient été un peu compliqué d'autant que ce désir de parentalité était surtout celui de son mari. Cependant, ce rôle elle l'a apprivoisé mais quelques années plus tard elle qui a une belle carrière de DRH souhaite faire une pause pour écrire un roman. Seulement les mois passent et à part quelques confessions sur son mal-être, Sarah n'arrive pas à écrire car en effet plus le temps s'écoule plus la femme à l'air de s'enliser dans son rôle de mère et d'épouse jusqu'à n'être plus que l'ombre d'elle -même....

Je ne m'attentais pas à cela en lisant ce roman. Effectivement, l'autrice pose un regard sans concession sur la maternité et la place de la femme dans la société à travers le personnage de Sarah mais c'est avant tout un thriller psychologique qu'elle nous offre. le dénouement que je n'ai pas vu arriver laisse planer un léger doute mais que plusieurs éléments distillés  au fil des pages  nous permettent de nous faire notre opinion. Un sentiment d'oppression nous habite tout au long de cette lecture et l'utilisation de la première personne du singulier pour la narration, nous permet de nous mettre à la place Sarah, de vivre ces mois avec le même malaise qu'elle. La plume est efficace, envoûtante, elle crée une tension qui s'accentue au fil des pages et nous happe littéralement. 

Un roman brillant qui m'a laissé sans voix! L'autrice dépeint à la perfection la mal-être grandissant de cette femme et nous offre un dénouement qui va  vous mettre K-O. 
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Percutant.

Ce livre ne vous laissera pas de glace.

On suit le quotidien de Sarah depuis la naissance de son fils et l'arrêt de son travail pour une année sabbatique.

Tout se passe dans sa tête on la voit disparaitre peu à peu et devenir parano. Mais l'est elle vraiment ? Elle s'isole de plus en plus, se met à dormir toute la journée, maigrir à vue d'oeil et on a comme l'impression que toutes les personnes autour d'elle se voile les yeux ou ne veulent pas voir. Une belle métaphore du mariage et de la maternité ;)

Plusieurs hypothèses se présentent à nous : dépression post partum, mari qui la délaisse ou pire l'empoisonne, son enfant est il un vampire ? En bref, comme elle vous serait totalement perdu jusqu'à cette fin inattendue et qui m'a prise par surprise.

Je ne vous recommande pas de lire ce livre seul dans votre lit le soir car vous allez le regretter ;)

C'est un page turner qui une fois ouvert est impossible à lâcher surtout grâce à la plume de l'auteur qui en peu de mots sait installer une ambiance et décrire finement les relations entre les personnages.

Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi bon.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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J'ai vécu ce roman de manière viscérale. Quel coup de poing. Et comment en parler sans trop en dire? Si ce n'est que tellement de femmes peuvent se reconnaitre dans ce personnage principal qui, décidant de prendre un congé sabbatique pour un projet personnel se retrouve insidieusement rongée par son quotidien. Il y a une tension permanente dans cette histoire et j'ai oscillé entre questionnement et colère. Comment sauver Sarah?
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Sarah et Pierre sont les parents d'un garçon de six ans prénommé Thomas. Depuis quelques temps, Sarah se sent sombrer dans les méandres de son cerveau. Elle subit un isolement progressif, tiraillée entre une fatigue insurmontable, une frénésie d'oublis, un sentiment oppressant de ne plus maîtriser grand chose.
Est-ce l'année sabbatique qu'elle vient de s'octroyer pour écrire un livre qui l'angoisse? La pression qui retombe? Sa vie de mère qui a annihilée ce qu'elle est réellement ?

Étrangement elle n'arrive pas à se raccrocher à ses deux hommes qui vivent une complicité assourdissante à se fredonner des airs à longueur de journée. GRANDS CROCS, PETITS DENTS
Mama, mommy, mama, donne-moi..

À MANGER!
À MANGER!
Du bon, du gras, du lait !
Du bon, du gras, du lait !
Sinon je vais te MANGER
Sinon je vais te DÉVORER

Le sang coule entre ses jambes, à la chasse quand Pierre cherche du gibier, au foot quand Thomas chute. le sang et son odeur de métal…

Nous voyons Sarah sombrer avec effarement, cherchant à comprendre si la folie la gagne ou autre chose ? La tension monte, la construction du roman ne laisse rien au hasard et nous laisse dans une attente angoissante quant à l'explication de cet état de léthargie grandissant. le doute est entretenu à chaque page, nous devenons tout aussi confus que Sarah et notre lecture nous emmène sur des pistes, bonnes ou mauvaises.

C'est un livre sur le couple, sur la maternité. Ce qu'est l'un avec ou sans l'autre. Ce que la maternité induit sans pour autant être inné, le débordement qu'elle peut provoquer jusqu'à s'étaler sur le couple. Comment continuer à s'aimer quand le curseur est porté sur cet être qui vient se glisser entre le couple?
Un roman où la montée en puissance est une déflagration 💥 une réussite !
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C'est un livre qui dérange de pr son écriture tranchante, son sujet mais agréable à lire.
Sarah mariée, un enfant, heureuse prend une année sabbatique pour écrire son roman. Ce qui devait être une parenthèse agréable se transforme en un cauchemar
L'atmosphère à la maison devient lourde et pesante. Elle confie à son journal intime sa dépression, son sentiment de sombrer dans la folie. Elle se surprend à se méfier de son mari et même de son fils. Paranoïa dépression, en tout cas personne de son entourage s'inquiète
L'auteur sait installer une ambiance pesante avec ses mots.
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▪️Un avis qui se veut court car moins vous en saurez plus vous pourrez savourer…
Sachez que ce livre pris dans son ensemble est juste diabolique et que, une fois la dernière page fermée, le titre prend alors tout son sens !

Ayant adoré le livre précédent de Émilie Guillaumin , L'embuscade, je me devais de lire ce dernier-né.
Une lecture totalement différente; signe que l'auteure sait se renouveler..
Et si j'ai eu malgré tout un peu de mal avec sa plume et une narration parfois à mon sens nébuleuse j'ai malgré tout dévoré ce roman en quelques heures.

Touchée en plein coeur par Sarah, une femme qui excelle dans son job mais qui veut se réaliser d'une toute autre façon en prenant une année sabbatique pour écrire …
Cependant ce qui devait être un rêve, va vite devenir cauchemardesque..
Vous assistez alors impuissant à sa descente aux enfers ..
Un mari qui brille plus Sarah s'éteint..
Un enfant qui s'éloigne plus Sarah dérive..
S'installent alors un mal-être psychologique mais aussi physique..

Une intrigue qui s'apparente à un huis clos familial glaçant où le bonheur ne tient plus que par un fil ..
Au bord de la rupture et c'est la chute vertigineuse !

Émilie Guillaumin va vous surprendre et nous offre un livre psychologique très noir qui est tout simplement machiavélique.
Si vous décidez de le lire, lisez le jusqu'au bout ! Il ne peut pas souffrir d'un abandon … tant dans son ensemble sur les derniers chapitres il prend tout son sens.
J'ai été bluffée, surprise et donc j'ai adoré!

Sarah Barry, épouse et mère en apparence comblée, a quitté les RH d'une grande entreprise pour s'accorder une année d'écriture. Mais alors qu'elle dispose enfin du temps nécessaire, le piège de la domesticité semble se refermer sur elle.
Cela commence par une fatigue inhabituelle, des chutes de cheveux, et puis il y a ces maux de tête lancinants.
Quand il n'est pas en voyage d'affaires, son mari la couve, la chahute, la questionne. Entraînant leur fils dans ce manège qui ne tourne plus très rond.
À moins que ce ne soit elle qui fantasme ?▪️
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