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Critique de Filox


Jean-Claude Guillebaud se donne pour objectif dans son livre dans « Je n'ai plus peur » d'échanger des recettes de survie. Deux postulats de départ : Il y urgence de partager l'espérance tant sont puissants le cynisme, le relativisme mortifère « tout se vaut », et plus encore l'absence sidérale de simple curiosité et puis de réflexion sincère sur la genèse de nos propres opinions.
Pour que l'échange puisse avoir lieu avec les lecteurs, l'auteur commence par se livrer, et couche sur le papier son portait intime, il décrit en des termes forts son évolution, j'ai été en empathie pour lui mais aussi pour moi, sa lecture pousse les feux d'une introspection que je qualifierai de plus radicale que celle qui naît d'échos, de poussées d'émotions parfois vagues et qui très souvent s'estompent très rapidement dans l'échange auteur-lecteur.
Voilà pour l'aspect coeur, sur le fond du constat, quatre aspects structurants sont particulièrement développés :
- Au plan personnel, la recherche de la vérité pour soi, c'est-à-dire de trouver enfin l'idée pour laquelle je veux vivre et mourir
- Notre génération a pour tache de consister à empêcher que le monde se défasse versus « « de refaire le monde »
- Les simplifications infantiles et niaises du néolibéralisme, et de l'hubris « la toute puissance » sont à combattre sans quartier
- La vision cléricale de la science mérite d'être dénoncée
Pour les solutions, c'est-à-dire ce qu'il faut embarquer dans notre kit de survie, je me permets d'en dévoiler succinctement le contenu : en priorité il faut déconstruire l'obéissance à l'idéologie de la performance source de la peur de l'échec et s'éloigner des injonctions qui pour faire court on remplacé les interdits après 1968, et nous ont conduit à une frénésie sans fin d'évaluation comparative, par vraiment un progrès ! d'où un retour à la prééminence du jugement moral chez certains.
Pour sortir de cette implacable logique d'une servitude volontaire, en tout cas pour celles et ceux qui à ce point de leur vie ressentent l'existence de ses barreaux de leur cage plus ou moins dorée, la méthode introspective, dans ses limites, pourrait apparaître comme un mirage donnant une vision éphémère du chemin à prendre pour se libérer.
Jean-Claude Guillebaud nomme ses échecs véritables : laisser sans réponse un appel à l'aide, ne pas fortifier une sympathie prometteuse ou une amitié naissante, trop compter son temps. Pour lui, grand reporter, au front de plusieurs guerres, le retour de l'espérance s'est ouvert la voie par le fait qu'il n'a plus peur du dégoutant plaisir de la guerre. En effet, nous sommes tous capables de tout et donc du pire aussi.. C'est pourquoi les insoumis sont précieux, car ils nous aident à combattre ceux qui pensent et qui agissent en croyant que pour purger la société du mal qui l'habite comme un virus, il suffit d'éliminer l'autre.
Regarder cela en face, puis se laisser guider, peut nous permettre, pourquoi pas ? de (re)trouver la Foi, chrétienne, ce qui est une partie du chemin de JC Guillebaud, et en Humanité nous permettre d'arriver comme le disait Aragon « d'arriver où je suis étranger », en bon état de conscience, si ce n'est de comportement.. de très belles pages émouvantes en portent témoignage, dans ce très beau récit intime que propose JC Guillebaud. C'est une lecture apaisante, délicatement dérangeante, de celles qui font vraiment, sincèrement, réfléchir, c'est ce que je vous souhaite également !
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