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Critique de Tesrathilde


Le résumé nous annonce qu'il prend pour références majeures Chesterton, Lovecraft et Rosny Aîné – des trois je ne connais que Lovecraft ; le roman m'a donné sacrément envie de fourrer mon nez dans du Rosny Aîné (qui a écrit la Guerre du Feu + un nombre dingue d'autres trucs que je ne connais pas du tout), et en regardant sur Internet je lis que G. K. Chesterton a créé le personnage du Père Brown (présent dans 115°), qu'il a utilisé dans une série de romans policiers. Cependant il semblerait que son oeuvre soit très proche du catholicisme, dont il a longuement fait l'apologie, du coup je suis moins sûre de le lire un jour parce que je n'aime pas beaucoup ça.

Le texte démarre sur les chapeaux de roues avec le Père Brown et Billy, un jeune orphelin de Cornouailles qui lui sert de guide dans les contrées sauvages locales, qui se font attaquer par une espèce de crapaud géant de fumée. Les lecteurs attentifs noteront que toutes les références à Tsathoggua présentes dans le récit sont au départ à relier à Clark Ashton Smith, père de la créature, et non pas à Lovecraft qui a simplement repris le nom. N'ayant pas lu les textes originaux sur Tsathoggua, je suis plus ou moins incapable de vous dire ce qui relèverait de Lovecraft ou de Smith, à moins que l'on ait peut-être affaire à une reprise du Mythe de Cthulhu (création syncrétique principalement posthume au Maître de Providence et à ses amis écrivains).

Ils sont vite rejoints par le trio d'aventuriers de Rosny – Hareton Ironcastle, sa fille Muriel, et son neveu Sidney Guthrie, et vont ensuite se lancer tous ensemble dans une campagne de jdr à la chasse aux monstres. Énigmes, prophéties, artefacts, péripéties, ennemis collés aux basques, magie : j'ai trouvé à peu près tous les éléments auxquels je m'attendais, et peut-être un certain nombre que je n'attendais pas. L'ensemble est efficace à défaut d'être subtil, mais cela n'entrait pas dans mes attentes considérant la présentation de la collection. Cela n'empêche pas quelques réflexions pleines de cohérence ou de réalisme de temps en temps – tout n'est pas toujours évident, il y a un quota de difficultés ou de questionnements qui m'a paru acceptable, malgré les raccourcis je crois inhérents au genre qui restent présents, et quelques facilités scénaristiques malgré tout. J'ai aussi noté quelques maladresses ou hésitations de style qui m'ont fait me demander s'il s'agissait d'un premier roman – et il semble que oui, mais c'est loin d'être catastrophique ! On s'amusera des nombreuses références aux cultures anglaises, françaises et américaines (on les trouvera un peu lourdes parfois aussi), à d'autres oeuvres littéraires, ou de la présence d'un personnage curieusement nommé Melchior Meredith entre autres swahili, grec ancien ou vocabulaire technique et nautique quand il ne part pas en échappées lyriques.

Si l'originalité manque certainement un peu, c'est souvent le souci avec les reprises ou les pastiches me direz-vous, je ne me suis pas ennuyée du tout et j'ai tout à fait tiré distraction de ma lecture, m'arrêtant ici et là sur des descriptions que je trouvais particulièrement réussies, souriant parfois lorsque certaines scènes me paraissaient un peu tirées par les cheveux, ou happée dans ma lecture lorsque des nouveaux éléments se dévoilaient. Seule manquait peut-être un peu l'émotion, mais là encore compte tenu du genre, de mes attentes et de la longueur du livre, peut-être était-il difficile que je m'attache tout court aux personnages et à leurs déboires, donc je ne me considère pas comme déçue.

Une bonne pioche pour un premier roman qui reprend beaucoup de clichés de genre dans une aventure épique tout à fait sympathique.
Lien : https://croiseedeschemins.wo..
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