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EAN : 9782375040522
216 pages
De Varly (13/06/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Dans son histoire, le féminisme a eu des adversaires bien identifiés : la misogynie, le conservatisme, le puritanisme, etc. Mais il semble que l'on assiste à l'émergence d'un autre adversaire, plus sournois et peut-être plus dangereux : la misandrie, autrement dit le sexisme contre les hommes. Car il y a bien deux sexismes.
Là où le féminisme demande que la valeur des femmes soit reconnue à l'égal de celle des hommes, la misandrie affirme que les hommes sont ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Misandrie, ce terme peu connu donc peu utilisé est le sexisme équivalent à la misogynie. Ce dernier discrimine les femmes alors que le premier s'attaque aux hommes.
Dans cet essai remarquablement documenté : Misogynie, misandrie, il y a deux sexismes, Patrick Guillot, déjà auteur de trois ouvrages - Quand les hommes parlent ; La cause des hommes. Pour la paix des sexes ; La misandrie. Histoire et actualité du sexisme anti-hommes – a réalisé un travail remarquable.
Le résultat est d'autant plus courageux qu'il va à contre-courant de la tendance qui s'affirme depuis quelques années : les femmes sont des victimes, les hommes des agresseurs.
Pour bâtir son essai, l'auteur n'a pas hésité à remonter loin dans le temps en commençant par la misandrie théologique, querelle interminable autant que stérile pour savoir quel sexe est supérieur à l'autre. Avec une infinie précision, Patrick Guillot cite ses sources, résume ses conclusions dans des tableaux clairs et précis. Il passe du messianisme féminin à la misandrie guerrière puis aborde les virginistes avant d'arriver à la misandrie victimaire qui triomphe dans la seconde partie du XXe siècle et aujourd'hui.
Patiemment, il reprend les poncifs véhiculés dans les médias comme « les hommes n'ont pas de sentiments », « les « valeurs » sont féminines exclusivement », « la misandrie n'existe pas », « les pères jouent un rôle mineur dans la procréation et dans l'éducation », « les pères n'aiment pas leurs enfants », « discriminer les pères est légitime », etc… Les exemples ne manquent pas et sont exploités par les misandres, qu'ils soient des hommes ou des femmes.
Tous les rouages de la société sont passés au crible, de la maternité à l'école, en passant par l'entreprise et la vie de famille. Il n'écarte pas, bien sûr, le problème des violences, qu'elles soient physiques ou sexuelles. Ses sources statistiques sont diverses, ne proviennent pas d'un seul pays et prouvent que les hommes sont aussi victimes de violences physiques et sexuelles, moins nombreuses mais réelles, ce qui est presque tout le temps occulté.
Au moment où l'inceste défraie la chronique, il faut savoir, hélas, que ce n'est pas une exclusivité masculine comme les infos diffusées quotidiennement l'affirment sans nuances. Patrick Guillot rappelle aussi que de nombreux enseignants ont été mis en cause par de fausses accusations, sans preuves, et qu'ils n'ont pas été soutenus par l'Éducation Nationale. Il ne faut pas déplorer alors la démasculinisation du métier. Il ajoute aussi, et c'est intéressant, que la raréfaction des hommes dans l'enseignement pose des problèmes d'identification aux jeunes garçons.
Patrick Guillot reprend enfin toutes les formules lapidaires comme « les hommes sont violents dans le couple », « les hommes battus n'existent pas » ou encore « les hommes ne changent jamais » puis il contredit l'écriture misandre de l'Histoire.
Qu'on ne s'y trompe pas, Misogynie, misandrie, il y a deux sexismes, ne s'attaque pas au féminisme mais rééquilibre judicieusement les deux sexismes alors que la misandrie, bien réelle, est injustement mise de côté. Si les femmes souffrent de la misogynie, il faut se battre pour la faire reculer et en cela notre société progresse tout de même. Mais ces conquêtes légitimes ne vaudront plus rien si l'autre moitié de la population souffre à son tour comme c'est le cas.
Que les sexes vivent en harmonie dans un profond respect mutuel, tel est le but recherché en obligeant la prise en compte de la misandrie. Il y a encore beaucoup de travail pour cela et cet essai y contribue courageusement.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La croyance en la spécificité et la consubstantialité masculine des violences sexuelles est désormais largement installée dans les esprits. Si elle ne fait en rien diminuer le nombre des délits, elle favorise toutes les affabulations. En effet, si tous les hommes sont potentiellement capables d’agressions, alors toute accusation portée contre un homme acquiert d’entrée une forte crédibilité. La présomption d’innocence disparaît.
C’est pourquoi l’on constate depuis trois décennies une véritable prolifération d’accusations mensongères, expression que l’usage raccourcit en « fausses accusations ». Au plan juridique, elles relèvent de la « dénonciation calomnieuse ». (page 157)
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Pourtant, l’antiféminisme est aussi ancien que le féminisme, et date de plusieurs siècles. Et les courants qui s’opposent au féminisme aujourd’hui sont les mêmes que ceux qui s’y opposaient déjà il y a plusieurs siècles : ce sont par exemple les adversaires de la mixité scolaire, du divorce, de la valorisation du corps, des méthodes contraceptives et abortives. Ils se rattachent pour l’essentiel, aux traditions intégristes des trois religions monothéistes : en l’occurrence, rien de bien nouveau. (page 117)
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Le féminisme authentique vise à obtenir pour les femmes les mêmes droits que les hommes, dans le cadre d’une société mixte. La plupart des courants misandres visent à obtenir pour les femmes des droits supérieurs à ceux des hommes, sans remettre en cause la mixité de la société et l’unicité du droit.
Mais la misandrie séparatiste refuse la mixité, parce que celle-ci implique des relations avec les hommes, qu’elle considère comme nocives, voire dangereuses, pour les femmes. Elle prône la séparation de celles-ci d’avec les hommes, partielle ou totale. Selon les cas, elle la prône dans le domaine du droit, de la sexualité, ou dans la société toute entière. (page 57)
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Son positionnement est une illustration parfaite de l’opposition entre féminisme et misandrie. À l’époque, après des décennies de faible accès des filles à l’école et leur séparation d’avec les garçons, la principale revendication féministe en matière scolaire est la mixité. Exerçant dans un contexte où la revendication a été réalisée, (Mary) Daly (1928-2010) prône l’inverse : le retour à une non-mixité et l’instauration d’un nouveau séparatisme, au profit du sexe antérieurement discriminé. (page 56)
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Et la tradition de l’attribution du nom du père n’est en rien un privilège masculin. C’est le choix raisonnable de renforcer symboliquement le lien père-enfant, afin d’équilibrer le lien charnel établi d’emblée entre ce dernier et la mère. Un lien fort avec le père est ce qui donne à l’enfant la capacité à se détacher de sa génitrice. La population semble d’ailleurs très bien le comprendre. La tradition s’est maintenue, puisqu’en 2014, soit sept ans après la promulgation de la loi, 83% des enfants nés dans l’année portent le nom de leur père, 10% le double nom et 7% le nom de leur mère. (page 91)
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