Il est des êtres étranges qui rôdent, invisibles parce que nos sens sont incomplets, des êtres présents ici et maintenant, menaçants.
Maupassant, contre et avec son époque, fasciné par le magnétisme, raconte des histoires bizarres où la folie s'invite à la table de la raison comme s'invite
le Horla dans la maison du fou. A la fin de la lecture, comme en ce moment, il y a cette impression de quelqu'un, derrière mon dos. On se met à y croire. Pourquoi ? La réponse est sans doute dans la construction du récit. Tout est fait pour que
la peur, petit à petit, inéluctablement, s'installe. Tous les narrateurs, au début, n'y croient pas, puis ils se résolvent à la folie, demandent même à être enfermés, protégés. D'où vient cette fascination pour l'inexpliqué, le surnaturel ? Je ne me sens pas l'envie d'y répondre maintenant, et doit bien admettre que je ne suis pas autant bousculé dans mon esprit fatigué que
Maupassant voudrait que je le sois.
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