— Je suis aussi allé voir la police. Ils n’ont toujours rien sur la calèche.
— Ont-ils dit autre chose ? Je me demande toujours pourquoi nos agresseurs portaient ces stupides masques.
— Ils les ont sans doute tous achetés dans le même magasin. Peut-être que ça finira par leur jouer un mauvais tour et qu’ils s’en mordront les doigts.
Je ne pus m’en empêcher.
— Mordre… c’est une menace ou une promesse ?
— Nora, tu es la seule personne que je mordrai de ma vie. Et tu le sais très bien. (L’ombre d’un sourire passa sur ses lèvres.) Crois-tu vraiment que j’irais te tromper avec de vulgaires criminels ?
— Je trouve ça romantique. Suis-je donc folle à ce point ?
« Nous devons revoir presque toutes les lois de notre constitution, disait l’invité de l’émission qui passait à la radio. Prenez le mariage, par exemple. Un mort-vivant peut-il rompre les liens du mariage ? Quid du fameux “jusqu’à ce que la mort nous sépare” ? Les enfants de parents morts-vivants sont-ils légalement considérés comme orphelins ? Et, dès lors, l’État doit-il les envoyer dans des orphelinats ? Que faire de la notion d’homicide ? D’un point de vue technique, peut-on tuer quelqu’un qui est déjà mort ? »
- Je t'aime, Nora. Tu seras toujours magnifique à mes yeux, même lorsque je n'en aurai plus pour te contempler. Je conserverai le souvenir de ta voix, même lorsque mes oreilles auront disparu. Tu ne pourras pas me garder pour toujours, mais je te garderai jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de moi.
Je ressentis le poids des paroles de Hagens tandis que nous tournions pour monter sur le pont. "Un vivant coincé dans un cadavre."
Peut-être ma place était-elle là-dehors, avec eux. il n'y avait pas de différence entre un corps vivant et celui d'un mort, et il n'y avait aucune différence entre les milliers de zombies au cerveau en bon état qui manifestaient là et moi. Nous étions tous des survivants, et nous avions tous le droit de survivre le plus longtemps possible, et même de vivre le plus longtemps possible.
- Mordre... c'est une menace ou une promesse?
- Nora, tu es la seule personne que je mordrai de ma vie. Et tu le sais très bien. (L'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres.) Crois-tu vraiment que j'irais te tromper avec de vulgaires criminels?
-Je trouve ça romantique. Suis-je donc folle à ce point?
- Là encore, tu as raison. Il y a toujours cette option. C’est la pire option au monde, mais c’est la seule qui est toujours là quoi qu’il arrive. Alors il n’y a aucune raison d’y avoir recours tout de suite. (La lueur de la lampe de torche commença à s’affaiblir et je secouai celle-ci.) Ce qui pourrait en revanche disparaître, ce sont les occasions qui s’offrent à toi maintenant. Si tu tiens bon une heure encore, un jour de plus – si tu arrives encore à vivre une minute de plus, ne fut-ce qu’une bonne et honorable minute- ce sont de petites victoires. Et ces petites victoires t’ouvrent le monde.
- Seule ? Tu avais dans l’idée de sortir seule ? encore ?
- Oui, parce qu’il n’y a que comme ça que j’obtiendrai son attention. Parfois, Pam, il faut savoir enfreindre les règles pour obtenir ce dont on a besoin. Pas ce que l’on veut… ça, ça ferait de nous des enfants capricieuses. Non, pour obtenir ce dont on a besoin. Si tu ne veux pas venir, tu n’as qu’à le dire.