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Critique de Jepeuxpasjailecture


Sur conseil de Mon.univers.livresque (je vous invite à faire un tour sur son compte Instagram et Babelio), j'ai acheté cet essai de Joumana Haddad qui nous livre le fruit de sa réflexion sur ce qu'est «la femme arabe».
Joumana Haddad est née dans les années 70 au Liban, à Beyrouth. Petit rappel historique, car ça me semble très important, la guerre civile du Liban s'est déroulé de 75 à 90. Elle n'avait donc que 4 ou 5 ans lorsque les affrontements ont débuté. Elle le dit elle-même cette guerre lui a volé son enfance et sa jeunesse, et lui a laissé une peur, la peur d'un bruit, celui du sifflement.
Son texte est divisé en plusieurs parties à travers lesquelles elle mène une réflexion sur la femme «arabe» qu'elle est devenue, sur son pays et sa ville natale, sur le positionnement du corps dans sa société.
Dès les premières lignes j'ai ressenti de la révolte dans ses mots, dans son expression. L'introduction a faillit me rebuter car je ne suis pas une grande fan des crises de colère. Mais j'ai bien fait de continuer car dès la première partie intitulée « Femme arabe lisant Le Marquis de Sade » j'ai été captivée. Moi aussi j'ai lu Le Marquis de Sade, à un âge certes différent du sien (j'étais ado) et je me suis retrouvée dans les propos de Joumana Haddad.
Elle exprime son engouement et sa passion pour la littérature qui est devenue une véritable addiction dès son plus jeune âge et dont elle a fait son métier. C'est dans la bibliothèque de ses parents qu'elle a trouvé du réconfort. C'est à travers des oeuvres qu'on peut considérer comme inappropriées pour une enfant, qu'elle s'est forgée.
C'est une voix forte qui s'élève au Liban, la voix d'une femme, écrivaine, qui n' a pas peur d'appeler un chat un chat. En 2009, elle lance un magasine JASAD (corps en arabe). Véritable pari dans une société où la femme et son corps sont volontairement camouflés. L'objectif est de mettre le corps en avant, de le montrer tel qu'il est et non pas caché derrières des métaphores et des allégories.
C'est une belle découverte très inspirante. Son propos sur la condition féminine est interrogateur et accusateur à juste titre. Elle exprime un véritable ras-le-bol des clichés de ce que doit être une femme, de comment elle doit se comporter et surtout de ce qu'elle n'aurait pas le droit de faire. Dans J'ai tué Schéhérazade, elle balaie tout du revers de la main.
L'un des points qui m'a le plus étonné c'est qu'elle n'ait jamais quitté Beyrouth, ville avec laquelle elle n'est pourtant pas tendre dans ce livre. Elle explique d'ailleurs, recevoir de nombreuses insultes et menaces (surtout depuis que JASAD existe). Au contraire, elle semble avoir pris la décision de lutter sur sa terre natale en essayant d'insuffler une nouvelle énergie par les mots.
J'ai sélectionné trois passages qui m'ont touché que vous retrouverez dans les citations ;)
Lien : https://www.jepeuxpasjailect..
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