Les gens ne sont qu'à demi présents là où ils sont, de nos jours. Ils ont toujours au moins un pied dans le grand nulle part numérique.
Plus on vit longtemps, plus cela devient ardu. De saisir chaque instant lorsqu'il arrive. De vivre dans autre chose que le passé ou le futur. D'être réellement présent.
L'éternité, a dit Emily Dickinson, est composée d'instants présents. Mais comment habiter l'instant dans lequel on se trouve ? Comment empêcher les fantômes des autres instants d'y entrer ? En un mot, comment vivre ?
I am old.
That is the main thing to tell you. The thing you are least likely to believe. If you saw me you will probably think I was about forty, but you would be very wrong.
I am old - old in the way that a tree, or a quahog calm, or a Renaissance painting is old.
To give you an idea: I was born well over four hundred years ago on the third of March 1581, in my parents' room, on the third floor of a small French château that used to be my home.
Savez-vous comment on sait qu'un funambule est bon ? - Comment ? - Il est encore en vie.
Il tira sur sa pipe. « Je déteste écrire, lâcha-t-il dans une volute de fumée. C’est la vérité vraie.
– Vous le faites pourtant fort bien.
– Et alors ? Mon talent ne vaut pas un pichet d’ale. Il ne signifie rien. Absolument rien. Être doué pour écrire, c’est comme être doué pour s’arracher les cheveux. À quoi sert un talent qui vous fair souffrir ? C’est un don qui embaume jusqu’aux cieux, et il sent la fiente de renard. Mieux vaut encore être putain à la mitre du Cardinal que dramaturge. Ma plume est une malédiction. »
J’étais tombé sur un mauvais jour.
Je la désirais, au sens le plus fondamental du terme. Désirer, Desirare, c'est "regretter l'absence de".
" C'est vrai, ce que vous avez dit hier soir ? Que vous avez tué quelqu'un?
- Ah, oui. En effet. Dans en désert. En Arizona. Il y a bien longtemps. Ce n'est pas conseillé. "
Il rit, sans bien savoir si c'est une blague. (La réponse est non.)
On sait toujours, au fond, ce qui est bien ou mal pour nous-mêmes, où sont le nord et le sud. Il faut se fier à ça, Anton. Les gens peuvent te donner toutes sortes de mauvais itinéraires, t'envoyer dans je ne sais quel coin sombre. Mieux vaut s'en méfier.
Craindre le changement ne sert à rien, l'appeler de ses vœux non plus, du moins si l'on n'a rien à perdre. Le changement, c'est tout simplement la vie.
Il y a une obscurité qui borde toute chose. C'est une épouvantable extase.