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Critique de frandj
Enfant, Alex Haley avait entendu parler d'un de ses ancêtres, arraché de sa Gambie natale pour devenir esclave aux Etats-Unis: un souvenir très fragmentaire, pieusement transmis de génération en génération. Adulte, l'auteur a eu la lumineuse idée d'effectuer des recherches détaillées; il a ainsi retrouvé la trace de Kounta Kinté, débarqué à Annapolis le 29 septembre 1767 puis affecté dans une plantation de Virginie. Bien entendu, il était impossible à Alex Haley de connaitre avec certitude le détail de l'existence de Kounta Kinté. Mais, sur la base d'une documentation précise, il a reconstitué ce qu'a été le cours de la vie de "l'Africain".
Ce récit est à la fois poignant, captivant, choquant. L'esclavage est, actuellement, une pratique interdite et oubliée (sauf dans quelques pays sans foi ni loi...). Donc il nous est difficile d'imaginer très concrètement ce qu'étaient la capture, le convoyage, l'asservissement d'un Noir par les Blancs; son passage de l'état de liberté à l'esclavage lui était imposé par des pratiques d'une brutalité inouïe, destinées à briser sa volonté et sa dignité - s'il ne mourrait pas des mauvais traitements. Pour ces malheureux, tout était radicalement nouveau: le pays, les gens, le mode de vie, la langue parlée, la religion… sans parler du travail forcé, dont ils n'avaient pas la moindre idée. Alex Haley nous met en empathie avec Kounta Kinté et nous "vivons" en quelque sorte ce qu'était la vie d'esclave qui, jusqu'ici, restait abstraite dans notre esprit. de plus, il a peint le magnifique portrait d'un jeune homme contraint de subir, mais qui ne perd ni son identité ni sa fierté. Dans la suite du roman, Alex Haley nous décrit la destinée des descendants de "l'Africain". On quitte alors peu à peu le domaine de la (cruelle) épopée. Mais il est intéressant de voir cette lignée - sans doute représentative des Noirs aux USA - assimiler progressivement les valeurs américaines, puis obtenir l'émancipation et enfin bénéficier d'une certaine promotion sociale… pour en arriver après sept générations à l'auteur lui-même !
Ce livre ne présente pas des qualités littéraires spéciales, mais son sujet est exceptionnellement intéressant et le récit est très habilement mené. C'est pourquoi je lui attribue sans hésitation cinq étoiles.
Ce récit est à la fois poignant, captivant, choquant. L'esclavage est, actuellement, une pratique interdite et oubliée (sauf dans quelques pays sans foi ni loi...). Donc il nous est difficile d'imaginer très concrètement ce qu'étaient la capture, le convoyage, l'asservissement d'un Noir par les Blancs; son passage de l'état de liberté à l'esclavage lui était imposé par des pratiques d'une brutalité inouïe, destinées à briser sa volonté et sa dignité - s'il ne mourrait pas des mauvais traitements. Pour ces malheureux, tout était radicalement nouveau: le pays, les gens, le mode de vie, la langue parlée, la religion… sans parler du travail forcé, dont ils n'avaient pas la moindre idée. Alex Haley nous met en empathie avec Kounta Kinté et nous "vivons" en quelque sorte ce qu'était la vie d'esclave qui, jusqu'ici, restait abstraite dans notre esprit. de plus, il a peint le magnifique portrait d'un jeune homme contraint de subir, mais qui ne perd ni son identité ni sa fierté. Dans la suite du roman, Alex Haley nous décrit la destinée des descendants de "l'Africain". On quitte alors peu à peu le domaine de la (cruelle) épopée. Mais il est intéressant de voir cette lignée - sans doute représentative des Noirs aux USA - assimiler progressivement les valeurs américaines, puis obtenir l'émancipation et enfin bénéficier d'une certaine promotion sociale… pour en arriver après sept générations à l'auteur lui-même !
Ce livre ne présente pas des qualités littéraires spéciales, mais son sujet est exceptionnellement intéressant et le récit est très habilement mené. C'est pourquoi je lui attribue sans hésitation cinq étoiles.
