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Critique de Silhat


Ce livre est le premier "Hamilton" que j'ai entre les mains, je ne jugerai donc pas en fonction de ses autres productions.

En terme d'écriture, la chose est plaisante, sans plus : cela se lit bien, sans être d'un style parfait, mais c'est, hélas, un peu le lot de la littérature de science-fiction. Au moins, vous ne serez pas arrêtés par des "abominations abominables et abyssales" (voire cyclopéennes) ou par des "abominations" (encore elles) tellement... "abominables qu'on-ne-peux-pas-les-décrires".

Côté idées, le premier tome est sympathique, les idées foisonnent et tout se mêle dans un joyeux fouillis qui semble être la marque de fabrique de l'auteur (à la lecture des autres critiques que j'ai parcouru). Bref, il faut tenir le temps que toute l'histoire se mette en place. Personnellement je trouve le procédé un peu trop poussé à l'extrême : deux ou trois histoires qui se rejoignent, pourquoi pas mais là, si on y rajoute la part "historique" suggérée, ça fait beaucoup.

L'aspect science-fiction est relativement maitrisé, avec toutefois un côté professeur donneur de leçon qui parfois est de trop (l'auteur se sent obligé de régulièrement nous préciser le fonctionnement interne de telle structure etc.). le tout cohérent dans le monde imaginé par l'auteur. Évidemment, on n'échappera pas aux deux ou trois contradictions qui font sourire si on les repère (du type "si untel possède telle capacité... pourquoi c'est-il compliqué la vie sur 20 pages pour résoudre tel problème ?") mais franchement, c'est chercher la petite bête.

Ma seule vraie critique concerne le mélange des genre science-fiction et fantasy. Ça pourrait être bien, ça pourrait être une bonne idée... ça aurait pu... Mais là, non. On voit où ça va aboutir (sauf si je me fait mener par le bout du nez, je le saurais à la lecture des deux autres tomes) et franchement, c'est mal mené (à mon avis), c'est peut-être l'idée de trop ici ?

Une deuxième critique... le suspens est en partie raté. Ce n'est pas un thriller où l'assassin doit être découvert à la dernière ligne, mais est-il nécessaire que la ligne principale de l'intrigue saute aux yeux à ce point dès la moitié du livre ? Encore une fois, je me fais peut-être avoir par l'esprit machiavélique de l'auteur... si c'est le cas je me prosternerai et fera un mea culpa retentissant, mais pour l'instant l'histoire est cousue de fil blanc.

Une dernière chose concernant l'ensemble du cycle... la longueur : trois volumes ! 600 pages chacun ? Sérieusement ? Pour le coup l'expression être payée à la ligne prend tout son sens. Je sais que c'est du "space-opéra" et que le genre veux ça mais tout de même, c'est soit trop soit trop peu : trop peu si on veux décrire tout un monde, tous les tenants et aboutissant d'une histoire complexe ; trop si on veux juste une histoire distrayante qui fasse tenir le lecteur jusqu'au bout.

Alors ? Si vous aimez la science-fiction, vous pourrez apprécier : la lecture est facile, les idées plutôt bonnes et bien construites. Par contre, je le déconseillerai fortement à quelqu'un qui n'est pas spécialement très attiré par le genre ou qui voudrait s'initier à ce type de littérature.
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