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Critique de PhilippeCastellain


Un voile est tombé sur les écrits d'Hamsun, mais ils n'en brillent pas moins au travers. La médaille de son prix Nobel de littérature a été obscurcie par les mains entre lesquelles il l'a remise, mais le papier et l'encre durent plus que l'or.

Etrange texte, sans véritable début et sans vraiment de fin. Un homme recroise l'un de ses anciens compagnons de labeur. Il troque son costume élégant pour quelques habits d'ouvriers, et les voila partis. Dans les fermes et les domaines, ils louent leur force de travail. Pour faire quoi ? Tout ce qu'on leur demande de faire. Couper du bois, construire un mur, creuser un puit, tirer une canalisation… S'il y a besoin d'un maçon ils se font maçons, s'il y a besoin d'un laboureur ils se font laboureurs. Voir même accordeurs de piano. Ils dorment dans la paille, mangent avec les domestiques, baguenaudent avec les servantes. Quand il n'y a plus d'ouvrage, ils reprennent leur route, avec un compagnon ou un autre, jusqu'à une autre ferme…

C'est un écrit assez court, très brut. La liberté qui s'en dégage est étonnante. Rien ne retient ces hommes. Rien ne les entrave - ou presque. L'inquiétude de ne pas trouver de travaux en hiver. Quelques amours fugitifs. Ce peu d'argent péniblement gagné, aussi. Il pourrait donner des ambitions. Heureusement, il est vite dépensé. Parfois dans une machine à coudre pour une orpheline, sinon dans quelques bouteilles de vin.

Qu'importe.

On se prend à rêver. le confort, la sécurité, la peur du lendemain.
S'il était possible d'oublier tout cela, de le troquer pour une route et un horizon infini où rien n'est une destination et rien n'est un lien.
Comme les alouettes du ciel dont parlait Saint François d'Assise

Mais nous ne sommes que des citoyens du XXIème siècle. Nous avons besoin de notre douche chaude le matin, de notre café avant d'aller travailler, et d'une maison ordonnée et chauffée.
Et quelque part au fond de nous, de la foule, même…

Pour nous évader, nous avons nos livres.
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