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Critique de mesrives


Quelle bonne surprise que ces Vagabonds écrit en 1936 par Knut Hamsun mais qui aurait pu tout aussi bien s'appeler La saga d'Edevart et August les vagabonds.
Une lecture captivante où nous suivons les aventures des deux camarades, amis d'enfance, au gré de leurs déplacements saisonniers afin de subvenir à leurs besoins.
En effet , nous sommes en Norvège, fin 19ème, une période de vaches maigres.
Edevart et Knut évoluent dans une région où pour vivre et survivre il faut s'adapter : paysan, marin pêcheur, colporteur rien n'est jamais définitif.

A travers ce récit le lecteur devient le témoin d'une époque charnière, propice aux changements matériels et à l'appel de nouveaux horizons qui emportent des familles entières vers une nouvelle terre promise, l'Amérique.
Pour ceux qui restent sur le quai dans l'attente de recevoir de prochains échos de leurs migrants, il faut faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour continuer à vivre à Hammarøy dans la province du Nordland, à proximité des Iles Lofoten afin de ne pas crier famine.
« Norem avait aussi des choses à raconter sur les émigrants d'Amérique, les vagabonds. Beaucoup d'entre eux avaient écrit . Parmi les vieux qu'ils avaient laissés au pays, quelques- uns avaient aussi reçu de l'argent. Oui, cela n'avait pas mal tourné en Amérique pour ceux qui étaient partis : ils travaillaient dans les villes ou à la campagne et ne se plaignaient pas. Ils ne voulaient pas rentrer avant de s'être enrichis. Non ! Qu'auraient-ils fait ici ? Ils se rappelaient comme on avait du mal à emprunter une livre de café quand on était dans la gêne. Maintenant ils avaient toujours des dollars d'argent à faire sonner dans leur poche. »
A savoir qu'entre 1850 et 1920, plus de 800 000 Norvégiens ont ainsi émigré en Amérique.

Un tableau de la vie rurale, paysanne, entre terre et mer, au milieu des fjords norvégiens aux reliefs accidentés, dangereux (falaises, marais) .
J'ai particulièrement savouré des scènes magnifiques de pêche et de salage du poisson.
Une toile des valeurs paysannes où le labeur, la solidarité sont mobilisés et nécessaires pour faire face à la précarité , où l'esprit d'initiative est souvent récompensé.
Une galerie de portraits formidables au-delà de nos deux héros, Edevart et August où les femmes ne sont pas en reste.

Un récit très humain où nous partageons la malice, la joie, les malheurs et les amours de nos protagonistes.
Un récit où Hamsun célèbre l'errance, la fuite, le vagabondage qu'il connaît si bien.
Un récit où la nature, sur terre comme sur mer, est omniprésente.

J'ai vraiment été happée par ce titre déniché encore une fois dans une trocante de livre dont la date d'impression mentionne 1961.
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