"It's Not Summer Without You" (2010) s'est refermé que je ne peux résister à celui qu'en vérité je visais depuis le début : "We'll Always Have Summer" (2011).
Ici, aucune comparaison possible. La saison 3 ne se bingewatch pas encore. Bien qu'une certitude m'assaille déjà, elle s'éloignera encore bien plus. Et plus j'avançais dans les chapitres, plus je le souhaitais.
Ellipse temporelle, tout le monde est à la fac. Belly et Jeremiah sont un couple durable. Conrad est en exil sur la côte opposée. Tout se passe relativement bien. Ce ne sont que les premiers chapitres, alors forcément tout va se casser la gueule. Mais comment ?
Par la déception la plus totale ! La trahison innatendue. L'infâme péché de la chair sème la zizanie et tout vole en éclat. Notre (plus honnêtement mon) idéalisation d'un personnage jusqu'ici irréprochable, ou presque, dans sa positivité, sa vitalité, son aspect plus sécurisant "déchoit". Parce qu'il déçoit, parce qu'il chute de ce piedestal usurpé, parce qu'il est ce choix à défaire.
Et si la révélation prend de court (alors que somme toute classique), c'est aussi parce que
Jenny Han se garde bien d'explorer en profondeur les états d'âmes de tout autre personnage que Belly. A trop être focalisée sur celle-ci, on en adopte les oeillères, la naiveté et... les blessures.
Peut-être aussi souhaitait-elle casser l'image parfaite que s'est construite Belly de chacun des deux frères. Après la douche froide servie par Conrad, au tour de Jeremiah de la confrontée à une réalité qui brise ses attentes de petite fille espérant un amour pur, exemplaire voire idyllique.
Partant de ce point de rupture, le récit s'enlise dans un mariage-sparadrap qui ne peut aller que dans le mur. Personne n'y croit, pas même le lectorat. Et les quelques soutiens acquis paraissent l'être plus par dépit que réél engouement. Où est passé l'amour ?
Alors l'intangible, l'insaisissable Conrad prend enfin voix. (Trop tard ?) Et comme Belly n'a plus que ses noces en têtes, fuyant toujours plus la réalité de son coeur embrouillé, d'autres voix peuvent s'élever enfin à l'instar de Laurel, Taylor ou Steven. Tous s'expriment, même les morts et même le monde qui n'a plus d'yeux que pour son petit ventre plat ! Et de narratrice quasi-exclusive, Belly doit devenir auditrice pour que tout se résolve en quelques pages...
Comme l'enfance, les étés ont une fin et celle-ci est parfois amère à l'image de ce dernier tome. Finalement, la voix de Susannah, inextricablement liée à Cousins Beach, vient apaiser une tension cette fois trop factice. La fin relève l'ensemble, notamment par cette réponse adressée à Susannah grâce à laquelle on renoue avec l'émotion des débuts. Il n'empêche que la conclusion est littéralement expédiée...