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Critique de Sachenka


Je commence cette critique de la Nuit Morave en toute humilité, sans avoir la moindre idée de ce que j'en écrirai. J'en suis encore en train d'absorber, d'essayer d'en faire un sens. Mon impression est positive (très positive) mais je ne sais pas pourquoi ni comment. Dans tous les cas, c'est le genre de lecture qu ne laisse pas indifférent, dans un sens comme dans l'autre…

C'est un roman trop difficile à résumer. Je pourrais parler de cet ex-auteur qui vit sur une péniche sur le bord de la rivière Morave, qui se jette dans le Danube quelque part en Serbie, de son obsession du silence, de son colloque en Espagne, d'une femme dangereuse qu'il a rencontrée, etc. Même des grenouilles ! Ou bien de ces gens qu'il a invités et auxquels il tient à faire écouter son monologue. Mais cela ne ferait aucun sens. Et j'écris cela sans penser à mal. J'ai apprécié ce roman… je crois. Il est sans doute trop pour pouvoir en parler mais j'ai l'impression que ce sera tout aussi difficile dans une semaine ou dans un mois, voire encore pire.

L'essentiel du roman réside dans son style, celui de Peter Handke. Il y a ce mélange de voix, car parfois l'ex-auteur cède subtilement la narration à ses convives, oui. Mais surtout cet envoutant voyage imaginaire aux accents réalistes, parce que le «maitre» raconte son parcours à ses invités autant qu'il médite à voix haute. Il nous entraine dans ses souvenirs incertains, dans ses pérégrinations étrangement poétiques, oniriques qui mêlent le présent et le passé, le réel et le surréel, le soi-intérieur et la perception qu'on a du monde extérieur. Et puis il y a cette façon de décrire, de raconter, remplie de comparaisons et de métaphores, le tout dans un vocabulaire plus-que-précis. le plus singulier, c'est que chaque fois que je commençais à perdre le fil ou à trouver l'histoire trop complexe, l'écriture me semblait devenir plus accessible et simple. Comme par magie !

C'est un roman hors catégorie. le plus proche qui me vient en tête, et de loin ni sans vraiment lui ressembler, est l'oeuvre de Javier Marias mais même cette dernière contenait une trame narrative qu'on pouvait suivre avec une aise relative.

La nuit Morave, c'est le genre de bouquin qu'il faut absolument lire à tête reposée et tranquillement. Non, il ne faut vraiment pas se presser. Mais, paradoxalement, il ne faut pas en étaler la lecture non plus sinon, quand on essait de reprendre le fil, on est perdu dans cette histoire qui n'en est pas vraiment une, qui ne semble avoir ni début ni fin. Je sais, je sais, ce que j'écris n'a aucun sens. Mais c'est ainsi. Bonne chance.
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