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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Ce livre, lu pour un partenariat avec le Livre de Poche m'a à la fois fascinée et révulsée. Je dis pourquoi.

Du fond de sa prison, Flannery, réécrit pour nous son journal. En effet, deux ans avant, Adam State, un lycéen est retrouvé assassiné dans le coffre d'une voiture une semaine après une grande soirée donnée le soir d'Halloween. le journal débute le 1er septembre (et se termine le 4 novembre), jour de la rentrée des classes dans un lycée de San Francisco.

Très vite, nous comprenons qu'il doit nous donner une idée sur la culpabilité de Flannery qui aimait Adam State d'un amour non réciproque. Elle nous explique l'amitié qui liait “à la vie, à la mort”, les huit amis composant le “Cercle des huit” dont elle était une des têtes “pensantes”. Une certaine élite du lycée, des étudiants intelligents, promis à un grand avenir. L'élitisme de ce Cercle fait que n'y entre pas qui veut. Lors du procès on a parlé de secte satanique. Beaucoup de choses incroyables ont été dites à propos d'eux. A nous de nous faire notre opinion dans ce journal logorrhéique d'une enfant perdue qui se prend pour un grand écrivain en devenir… La révélation finale devrait (procédé littéraire connu) nous ramener tout de suite au début du livre et excuser Flannery, l'excuser sans pour autant la disculper, et peut-être lui trouver des circonstances atténuantes. Je n'ai eu à aucun moment une once de sympathie pour elle ou un de ses petits camarades. Je n'aime pas être prise en otage par un auteur.

C'est aussi une réflexion sur la manipulation. Celles des médias qui se sont emparé de cette affaire, tout en mettant en avant la puissance des shows télévisés à heure de grande écoute et les donneurs de leçons qui y décortiquent pour nous la “vérité” ! le but de ce journal est de rétablir la vérité. Qui dit vrai ? Flannery, jeune alcoolique dans le déni mais douée d'une intelligence rare et qui elle aussi nous manipule dans ce journal ? Ces mêmes médias qui ne reflètent pas complètement l'histoire qu'ils ont étiquetée “satanique” ? Qui croire (et qui est crédible) ? Les psys télévisuels ou cette jeune fille, cliché parfait d'une jeunesse dorée et paumée et qui vit un peu hors des réalités ? Qui ne résout ses problèmes qu'en avalant une gorgée d'alcool tout au long de la journée. Ou en s'affamant pour être plus désirable que la copine ! Que dire de ces longues et interminables pages, nous retraçant la soirée du drame où il n'est question que d'alcool, de bagarres, de maison mise à sac et de vomis ici et là ? ” Elle avait du vomi sur le menton, et son nez coulait abondamment, produisant comme de la mozzarella” (p. 419) (appétissant non ?) Sans vous citer non plus les innombrables gargouillis gastro-intestinaux que l'héroïne-auteur aimerait voir retranscrits si son journal sortait en livre audio ! Et je ne vous parle pas du style, il n'y en a pas. Ou alors c'est un brouillon mal recopié, mal écrit de toute façon qui nous oblige à suivre de perpétuelles digressions, nous téléporte en arrière, en avant, jusqu'à l'écoeurement… Par ailleurs la façon dont l'héroïne (l'auteur) nous prend sans cesse à témoin est insupportable, c'est du racolage littéraire “facile” : “Je ne peux pas sombrer dans la fange du présent ; je dois au contraire chercher toujours plus loin dans le passé et brandir chaque jour de l'année écoulée à la lumière, afin d'éclairer la vérité à vos regards. Écoutez-moi bien.” Page 146. Je vous laisse apprécier le “à la lumière“, suivi de “afin d'éclairer vos regards”. Je n'ai pas trouvé une seule phrase digne d'être citée !

Alors oui, j'ai été fascinée que l'on puisse tenir sur 474 pages avec une telle “courante”, fascinée par le fait que ce livre ait été comparé à L'Attrape-Coeurs ou au Cercle des poètes disparus, tant il ressemble plus à un script qu'à un roman. L'héroïne nous dit à un moment sans douter de rien : “Je suis une écrivain, donc je chéris la structure narrative plus que tout”, eh bien heureusement ! Sinon il se serait agi d'une simple prise de notes ! La critique d'Augustin Trapenard, en quatrième de couverture me vantait le livre ainsi : ” L'attrape-coeurs avec un détour par le Cercle des poètes disparus, revu et corrigé par Buffy et Rosemary's Baby” ! Je n'y ai rien trouvé des quatre ! Pour la petite histoire, ce livre écrit en 1999 a été refusé 37 fois avant de trouver preneur en 2001… Je ne suis pas la seule à ne pas avoir aimé.
Lien : http://leslecturesdasphodele..
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