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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les Dalton...
Il n'est pas ici question des quatre bandits idiots, en pyjamas rayés jaune et noir, qui ont fait rire des générations d'amateurs de Bd.
Ici, point de Lucky Luke, Joly Jumper ou Rantanplan...
Don Hansen vous entraîne sur les traces des célèbres hors-la-loi, Grattan, Bill, Bob et Emmett Dalton.
Ce roman est basé sur des faits réels et notamment sur les souvenirs du seul survivant de la fratrie, Emmett, qui, après avoir purgé 14 ans de prison, sera gracié et finira sa vie à 66 ans à Hollywood.
Nous suivons l'épopée de ces bandits, que rien ne semblait prédestiner à la délinquance, puisque à l'origine, ils étaient Marshall adjoint (comme avant eux leur frère Franck, lâchement abattu par des contrebandiers).
Et justement, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Quitte à risquer sa peau, autant que ça en vaille le coup, le salaire de misère octroyé par rapport aux risques encourus incite à voir ailleurs.
Il y a plein de métiers honnêtes et rémunérateurs, pourtant, nos quatre lascars préfèrent attaquer des trains pour en dévaliser les fourgons ou braquer des banques.
Pendant deux ans ils vont faire régner la terreur, pourchassés, ils réussiront longtemps à échapper à leurs poursuivants.
Mais voilà, et c'est peut-être là qu'est née la réputation qui leur est faite dans la célèbre bande dessinée, un jour ils décident d'un dernier coup.
Fini, craché, juré ils vont partir en Amérique du Sud.
Ils décident donc de braquer... deux banques.
Les banques de Coffeyville, leur ville, celle qu'ils connaissent par coeur et où tout le monde les connaît.
Grat, Bob, Emmett et deux complices, armés jusqu'aux dents se partagent la tâche.
Cela finira dans un bain de sang.
Des morts dans les deux camps.
Un seul survivant dans le clan Dalton et une photo devenue célèbre, celle de ses deux frères et leurs complices morts et exposés...
Un roman aux odeurs des westerns qui ont bercé mon enfance, sauf que là, les personnages ne sont pas fictifs et que peu ou prou les faits relatés, même romancés, doivent être assez près de ce qui se déroula réellement à l'époque.
D'ailleurs, Hansen a choisi la voix d'Emmett pour la narration, qui d'autre que la légende vivante pour donner un accent de vérité à son récit...
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Le 5 octobre 1892, un nuage de poudre et de poussière flotte au-dessus de la rue principale de Coffeyville. Des maisons sont saccagées, leurs façades lardées d'impacts de balle, des chevaux morts gisent sur le sol, des cadavres sont affaissés sur le bord des trottoirs. A l'extrémité de la rue, Emmett Dalton s'apprête à prendre la fuite sur sa monture caracolant de terreur. Au dernier moment, il jette un coup d'oeil par-dessus son épaule et voit Bob, son frère Bob, effondré au milieu du trottoir et perdant son sang par une demi-douzaine de blessures. Emmett oublie alors le butin que la bande des Dalton vient de dérober aux deux banques de Coffeyville, il oublie sa propre sécurité, il oublie tout à l'exception de son frère si admiré et si jalousé en train d'agoniser. Il fait volte-face, lance au galop son cheval dans une tentative futile de relever Bob, de le hisser sur sa monture et de prendre la fuite, mais les balles le fauchent avant même qu'il ait eu le temps de faire trente mètres. le dernier frère Dalton survivant s'effondre dans la poussière et les habitants, massés derrière leurs fenêtres, hurlent de joie et se précipitent en jubilant dans la rue. Ce jour-là, au prix d'une douzaine de cadavres et d'une frousse bleue, Coffeyville vient de rentrer dans l'Histoire.

Est-ce que j'aurais l'air très bête, si je reconnais qu'il y a moins de deux ans et avant ma petite crise monomaniaque « le western, c'est trooooop cool », j'ignorais complétement que les frères Dalton avaient réellement existé ? Et qu'ils n'étaient pas quatre couillons complétement incompétents aux mentons en forme de brique, mais de vrais tueurs, des bandits redoutés et admirés – les deux vont souvent de pair dans l'Ouest américain – dans tous les Etats-Unis ? Mais les Daltons n'étaient pas seulement des tueurs, ils étaient également de très jeunes hommes qui, n'ayant même pas dépassé la vingtaine, ont cru voir dans le vol à main armée un moyen d'échapper à leur condition misérable de fils d'agriculteur et d'acquérir une célébrité inespérée.

« Je serai aussi réputé que Jesse James et quand je serai mort, on me volera mes vêtements, on vendra mes pistolets aux enchères et des inconnus se recueilleront sur ma tombe. » prophétise avec une exaltation morbide Bob Dalton, le chef de la bande, à sa compagne Eugenia Moore alors qu'il vient à peine de débuter sa carrière de desperado. Mais à quel prix cette lugubre renommée, ces quelques instants de jouissance éphémères et sauvages ? La haine universelle, la traque constante, les longues périodes de dissimulation dans des ranchs branlants, les nuits passées à tressaillir frileusement au moindre bruit de sabots, au moindre cliquetis de révolver…

Comme dans son autre western, « L'assassinat de Jessy James par le lâche Robert Ford », Ron Hansen se livre à une analyse acérée et subtil de la figure du héros américain, vu sous l'angle du grand banditisme. Il explore la psychologie de ses personnages avec la finesse d'un chirurgien et la rigueur d'un historien, parvenant à donner à son roman un puissant parfum de vraisemblance, renforcé par le style employé, facile d'accès mais d'une sécheresse presque journalistique. Cette sécheresse a pour inconvénient d'instaurait une certaine distance entre le lecteur et les personnages – distance peut-être volontaire d'ailleurs, les frères Dalton n'ayant rien d'enfants de choeur, même si le narrateur Emmett Dalton s'avère assez attachant de par son jeune âge et sa franchise. Ni morale, ni jugement, ni remords hypocrites dans cette épopée sanglante et violente : simplement le témoignage sans fioriture d'une époque disparue où des gamins presque sans expérience nourrissaient les fantasmes des temps à venir en abattant, volant et terrorisant leurs compatriotes. Un bon western, brutal et abondamment documenté.
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Tout le monde connait l'épopée sanglante des Dalton qui ont rendu célèbre la ville de Coffeyville. Et pour ceux qui ne connaitraient pas, et bien maintenant il y a le roman de Hansen.

Ron Hansen est celui qui a écrit L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Je n'ai pas encore eu l'occasion de me procurer le roman mais l'adaptation cinématographique m'avait emballée. Cet écrivain qui est également professeur semble être tenu en haute estime, étant même comparé à John Steinbeck. Je ne peux guère juger sur un seul livre mais la qualité de sa prose me donne bien envie de le suivre. Se serait-il lancé dans la réhabilitation des hors-la-loi ?

Mais revenons aux Dalton. le roman débute un peu comme Little Big Man, de Thomas Berger. Nous sommes à Hollywood en 1937. Un homme de soixante-cinq ans a préféré délaisser la soirée donnée en son honneur pour se réfugier dans son bureau. Plutôt grincheux, il fait fuir un jeune journaliste venu lui poser quelques questions sur son glorieux passé. Ce vieux bougon n'est autre que l'unique rescapé des frères Dalton, Emmett. C'est lui le narrateur de ce fabuleux retour dans le passé, dans l'Ouest mythique mais déjà déclinant où les bandits étaient célèbres, à la fois craints et admirés, à l'instar des frères James.

Voilà que sous la plume de Ron Hansen, les Dalton se métamorphosent. Loin de l'image de brutes assoiffées de sang, la clan se présente comme des individus pratiquement normaux, en tout cas banals, qui firent le choix de fuir une vie pauvre et médiocre par une voie qu'ils pensaient plus facile : le vol.

Bob, Bill, Grat et Emmett, hors-la-loi fameux, firent leurs débuts dans la vie comme Marshalls. Mais risquer sa vie pour un maigre salaire finissait par dégoûter n'importe quel représentant des forces de l'ordre. C'est presque naturellement que les Dalton se tournent vers la carrière de bandits. Même s'ils n'ont pas un fonds mauvais, ce ne sont pas des enfants de choeur non plus. Hansen restitue fort bien cette époque troublée : les ranchs minables, les petites villes poussiéreuses où il ne passe rien, l'insolente opulence des uns face à la pauvreté des autres...

Le parcours des Dalton n'a rien de romantique. Entre deux hold-up c'est l'éternel jeu du chat et de la souris avec les représentants de la loi : les chevauchées éffrénées dans le froid, sous la pluie ou bien en pleine chaleur. la poussière qui s'insinue partout, les difficultés à se ravitailler, les blessures à soigner plus ou moins bien... Bill a une famille, Bob a une maîtresse digne d'intérêt, débrouillarde, intelligente et indépendante, Eugenia Moore, qui passe le plus clair de son temps à changer d'identité, tandis qu'Emmett courtise la jeune Julia, Si l'Ouest n'était pas un rêve facile pour les hommes, il l'était encore moins pour les femmes.

Le clan ne se compose pas uniquement de la fratrie mais d'autres gars, des réguliers pour la plupart. Alors évidemment, malgré le réseau d'amis ou de connaissances toujours prêts à aider les bandits en cavale, malgré les caches et les alibis, on se doute bien que dévaliser les banques et attaquer les trains sont des activités nécessairement temporaires. A l'occasion d'un mémorable face à face, digne des plus grands westerns, le clan Dalton est décimé par une foule de citoyens en colère venus prêter main forte aux forces de l'ordre. Seul rescapé, Emmett qui après avoir purgé une peine de prison finira honorable citoyen à Hollywood. Mais quelle vie en fin de compte... Un homme qui a connu la dernière Frontière, un monde désormais révolu, représentant de cet Ouest mythique qui ne cesse de fasciner ses contemporains, et dont le nom est entré dans L Histoire. Ron Hansen a magnifiquement su retranscrire cette époque charnière de l'histoire des Etats-Unis à travers le destin singulier de célèbres bandits.

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Le narrateur de ce roman n'est autre que Emmett Dalton lui-même, dernier des fameux frères qui ont fait partie de la légende de l'Ouest.
Hansen s'appuie sur les écrits d'Emmett pour nous livrer un western de grande qualité dans lequel le lecteur est transporté dans cette époque pas très lointaine, aux côtés d'hommes rudes, qui mène une vie difficile à laquelle ils semblent attachés de manière inéluctable.
A plusieurs reprises, Bob et Emmett parlent d'abandonner leurs conditions de bandits pour se remettre dans le rang et vivre paisiblement en compagnie de leurs femmes.
Mais leur sort semble régler d'avance et les coups s'enchaînent, d'attaques de trains en traffics variés, jusqu'au fameux double braquage de Coffeyville qui coûtera la vie au gang.
Comme dans son roman "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", Ron Hansen rend ses personnages attachants, ne jugeant personne. On se rend d'ailleurs compte que personne n'est tout à fait blanc dans cette société.
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