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Critique de Foxfire


J'abandonne, je jette l'éponge. Par respect pour Babelio et Albin Michel qui m'ont permis de le lire gracieusement, j'aurais aimé aller au bout du roman mais c'en était trop. Après avoir subi 220 pages (sur 340) je n'ai pas pu aller plus loin. "Dans la cage" est un très mauvais roman, à tout point de vue, que ce soit l'intrigue ou le style il n'y a rien à sauver.

L'histoire de Daniel aurait pu m'intéresser. Un type bien qui gagne sa vie en se prenant des coups dans la gueule dans des combats de free fight, des caïds de bas étage et leurs sbires brutaux... Voilà qui est très classique mais qui est le terreau idéal à un bon roman noir. Je trouve que les sports de combat sont extrêmement propices à développer des intrigues intéressantes dans ce registre. Il y a dans ces sports une dramaturgie et une violence qui leur confèrent une essence tragique, contexte idéal pour un roman noir. Hélas, l'intrigue de "dans la cage" est totalement inintéressante. Cela ne tient pas au manque d'originalité du thème ni au fait qu'il ne se passe pas grand chose. Une intrigue classique et maintes fois vue ne me dérange pas en soi, après tout, beaucoup de romans noirs racontent la même histoire. Encore faut-il bien la raconter, ce qui n'est pas le cas ici. L'intrigue est très mal menée. A aucun moment, on ne sent la moindre tension. Je n'ai rien non plus contre les romans où il ne se passe pas grand chose, j'aime les récits d'atmosphère, particulièrement dans le roman noir. Mais Kevin Hardcastle ne sait pas créer une ambiance. Pas de noirceur, pas de moiteur, pas de tension oppressante, pas de mélancolie, juste de l'ennui. Lenteur n'est pas le mot juste pour évoquer le roman de Hardcastle, parfois la lenteur c'est bien. Vacuité totale et vide intersidéral me paraissent plus appropriés. Rarement je m'étais autant ennuyée lors d'une lecture. Quand je dis qu'il ne se passe rien, je ne parle pas seulement d'action mais aussi d'émotions, de sensations, de psychologie. Daniel va à la salle de sport. Daniel va au boulot. Daniel boit une bière. Voilà à peu près à quoi se résume "dans la cage". Cela aurait pu illustrer de façon émouvante la vie vaine et triste du prolo américain qui n'a d'autres choix pour s'en sortir que de donner des coups ou en recevoir.Mais pour que ce propos apparaisse vraiment, il faut qu'on soit touché. Et pour ça il faut un beau personnage. Raté ! Daniel est un personnage plat, fade, creux. Comme tous les autres personnages d'ailleurs, très mal caractérisés, dont les émotions et pensées sont si mal retranscrites qu'ils laissent totalement indifférents.

Mais le pire c'est l'écriture affligeante. Kevin Hardcastle ne sait tout simplement pas écrire. Je ne suis pas hostile à une écriture simple, faite de phrases courtes et percutantes mais là, c'est une écriture simpliste et non pas simple. La brièveté des phrases ne rend pas le récit plus efficace, le texte n'a aucun impact et aucun dynamisme. La plupart du temps, l'auteur se contente de pondre une phrase du type "sujet-verbe-complément". Pas ou peu de description de l'environnement, pas d'emploi d'images, pas de changements de rythme, tout le récit a la même tonalité plate et soporifique. J'ai rarement vu un auteur avec si peu de style. Quant aux dialogues, ils sont déplorables et vides. A se demander si "dans la cage" a été écrit par un humain ou par une machine. Je vous invite à lire les citations postées par les babeliotes et qui sont sans doute les meilleurs passages du roman. C'est dire...

Une intrigue plus que faible, des personnages inexistants, une écriture laide et sans personnalité, voilà en résumé ce que je pense de ce "dans la cage". Je me demande comment un livre aussi mauvais a pu être publié.
Amateurs de romans noirs, ne vous laissez pas abuser par la 4ème de couverture qui convoque Donald Ray Pollock et Craig Davidson ni par le bandeau avec un compliment dithyrambique de John Irving (soit Hardcastle est son cousin, soit il était bourré quand il a lu le livre), "dans la cage" est un mauvais roman et Hardcastle n'a rien d'un écrivain.
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