AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 5Arabella


Il s'agit d'un petit recueil de quatre nouvelles, 150 pages en tout. Quatre destinées de femmes, et comme toujours chez Hardy, un destin, une fatalité, s'abattent sur les protagonistes et précipitent un drame, une marche vers le tragique. Mais Hardy analyse, met à nu les ressorts du tragique, et il ne s'agit plus de dieux vengeurs, d'une fatalité inscrite fatalement dans la nature des hommes contre laquelle on ne peut rien, mais plutôt de mécanismes sociaux, de représentations, de hiérarchies, qui broient les individus alors que le bonheur pourrait être possible, car les personnages y aspirent.

Ainsi, Sophy, l'héroïne du deuxième récit, « Le veto du fils » a fait un mariage au-dessus de sa condition. Après la mort de son mari, elle pourrait se remarier avec son premier soupirant, et retrouver un sens à sa vie, terriblement vide. Mais son fils ne le lui permet pas, car il considère le prétendant d'un milieu trop en dessous de ses propres ambitions sociales.

Ce sont les hommes eux-mêmes qui se créent leurs enfers personnels, et le regard des autres, les normes en vigueur asphyxient. Les femmes en sont encore plus victimes que les hommes, bien plus jugées, bien plus dépendantes. Et lorsqu'elles sont d'un milieu plus aisé, elle s'ennuient tout simplement, n'ayant pas d'activités gratifiantes qui leur soient ouvertes. D'où tout un travail d'imagination, qui devient morbide, et pousse au drame.

Hardy est aussi efficace dans ces textes courts que dans ses grands romans, et c'est toujours un plaisir que de lire sa belle plume et suivre ses intrigues parfaitement agencées.
Commenter  J’apprécie          223



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}