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Il avait suffi d'un roman, "Tess d'Urberville", pour faire de Thomas Hardy un de mes héros littéraires. Admiration qui avait été confortée par la lecture de "Remèdes désespérés". C'est donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans la lecture d'"une femme d'imagination", ravie de retrouver la plume de Hardy et curieuse de le découvrir en tant que nouvelliste.

J'ai retrouvé dans ces nouvelles tout ce qui m'avait séduite lors de mes précédentes lectures de l'auteur. L'écriture de Hardy est magnifique sans jamais être prétentieuse, simple et élégante.
La psychologie des personnages est fouillée et riche. Ils sont très vivants. Quelle finesse dans la caractérisation !
Hardy a un vrai talent de conteur. A chaque lecture, je suis épatée par sa capacité à créer du suspense à partir d'un petit rien.
De plus, il sait allier des intrigues prenantes à un propos fort. Hardy n'est pas un auteur lisse. Hardy est un grand pessimiste. S'il écrit bien des histoires d'amour, ce ne sont jamais des romances mièvres. D'ailleurs, chez lui, il n'y a pas d'amours heureuses. Ses personnages voient souvent leur destin s'assombrir suite à des concours de circonstances malheureux. Mais Hardy est aussi, l'air de rien, un rebelle, un révolté. Lorsque ce n'est pas le hasard qui s'acharne sur ses personnages, c'est le moralisme ambiant qui vient broyer leurs espoirs. Derrière les sublimes tragédies sentimentales, on lit une critique de la bienpensance toute en rigidité de la société de l'époque. Bien souvent, l'amour des protagonistes ne connait pas de fin heureuse parce qu'il se heurte aux convenances sociales et morales. Dans cette société étriquée, où l'épanouissement des individus et leurs sentiments importent peu, les femmes sont bien sûr les premières victimes, toujours soumises à l'autorité masculine, que ce soit le père, le mari ou même le fils.
Hardy, écrivain féministe ? Je le pense en effet. Non seulement, il dépeint très bien le carcan social et moral qui les emprisonne mais en plus il les met toujours au centre de ses récits. Ainsi, les 4 nouvelles qui composent ce recueil proposent de superbes portraits de femmes.
J'ai été particulièrement impressionnée par la nouvelle "le veto du fils", qui sonne très vraie et qui est d'une grande cruauté. Et j'ai été très émue par le récit qui donne son titre au recueil "une femme d'imagination" qui met en lumière la tristesse de la vie de femme dans le quotidien du 19ème siècle.

Décidément, chaque lecture de Thomas Hardy m'enchante. Qu'il soit romancier ou nouvelliste, son talent m'épate à chaque fois. Il n'est pas près de descendre du piédestal où je l'ai mis.

Challenge Multi-défis 2017 - 4 (un livre qui compte moins de 250 pages)
Challenge XIXème 2017 - 1
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Quatre histoires racontant les déboires amoureux de femmes « enfant » entourées d'hommes pitoyables : maris, enfant ou père ! J'ai adoré l'écriture, fine, rusée et me suis beaucoup amusée avec le ton moqueur du narrateur qui complète le panorama décrit de manière plutôt flatteuse dans un premier temps pour le rendre finalement caustique par l'ajout d'une petite question, l'air de rien, qui vient modifier tout le sens de la première idée. C'est sans doute pour cela que ces nouvelles sont reprises sous le terme de contes. Des contes à dormir debout ? Plutôt des contes à aimer debout, à rêver debout et à mourir seule. Ces histoires de femmes qui croient aux contes de fées, qui sont ballottées au gré du narrateur et de son imaginaire cruel, sont implacables et réjouissantes.
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Quatre nouvelles anglaises signées Thomas Hardy sont réunies dans ce recueil pour le plus grand bonheur du lecteur.

On découvre Phyllis dans la première nouvelle : le hussard mélancolique de la légion germanique. Elle est promise a homme assez distant quand elle tombe amoureux d'un soldat allemand. Choix difficile pour elle : écouter son coeur ou sa raison.

Ensuite dans le veto du fils, on fait la connaissance de Sophy, veuve qui souhaite se remarier mais son fils si oppose fermement.

Vient après le violoneux des contredanses, ou une jeune femme, Caroline tombe folle amoureux d'un violoniste.

Enfin Une femme d'imagination, c'est l'histoire d'Ella qui est folle d'un poète qu'elle ne connaît même pas et le destin fait tout pour les séparer.

Mis a part la troisième nouvelle que je n'ai que moyennement apprécié, les trois autres sont superbes. Attention tout de même, ne vous attendez pas a des happy ends, Thomas Hardy aime le tragique, la mélancolie, la morosité de certains destins. Malgré tout, son écriture est superbe et ce recueil est un vrai régal.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Jane Austen écrit des histoires qui finissent bien. Avec Thomas Hardy, le pire est toujours sûr: le sort du héros ne fait aucun doute, il meurt au dernier chapitre.
Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut ignorer cet auteur qui excelle à nous dépeindre ces fragiles créatures humaines qui s'efforcent d'échapper à leur condition, aux conventions, au poids d'une morne destinée, espérant un sort plus brillant que leur trompeuse imagination leur fait miroiter.

Si les fadaises des romans à gros tirages vous écoeurent, Thomas Hardy vous propose une cure de désintoxication qui purgera vos humeurs les plus noires.
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Premier contact avec Thomas Hardy avec quatre nouvelles qui content les destins amoureux malheureux et contrariées de femmes.
La grande qualité de l'écrivain, en dehors de son écriture, c'est la limpidité et l'authenticité avec lesquelles il met en scène les conditions extérieures qui poussent ces femmes à renoncer ou s'interdire ce bonheur - qui pourtant est des plus personnel ! Convenances sociales, honte ou "mauvais timing", la façon dont Hardy capte ces instants est d'une justesse vraiment étonnante.

Malgré tout, je suis restée un peu sur ma faim car je pense que son talent d'écrivain trouve bien mieux sa place dans ses romans que dans les nouvelles.
Pour vérifier cette hypothèse, pas le choix : il faudra lire !



Challenge solidaire 2019
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Dans ce recueil, nous découvrons quatre nouvelles de Thomas Hardy. Quatre destins de femmes du 19e siècle, quatre destins finalement tragiques.
Dans la première, le hussard mélancolique de la légion germanique, Hardy nous conte la rencontre amoureuse entre une jeune fille menant une vie recluse et un soldat en garnison. le devoir l'emportera, et la fin sera tragique.
Dans le veto du fils, Hardy nous raconte le refus absolu du fils quand sa mère souhaite se remarier, considérant le prétendant au dessous de sa classe sociale.
Le violoneux des contredanses relate la passion d'une femme pour un musicien sans trop de scrupules, et ses malheureuses conséquences.
Enfin, dans la dernière nouvelle, Une femme d'imagination, l'auteur met en scène une femme mariée qui se passionne jusqu'à se rendre malade pour un poète qu'elle ne connait que par les mots.

A travers ces courtes histoires écrites simplement, mais d'une façon magnifique, l'auteur pointe du doigt la condition féminine de cette fin de 19e siècle, ce carcan social qui brise toute aspiration au bonheur, qui rejette tout essai de s'envoler ailleurs.

Une fois de plus, Thomas Hardy a su m'emporter avec ses mots, une très belle lecture.
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Encore saisissantes, ces petites histoires, autrement dit c'est une fois de plus que j'ai été conquise par les talents de bon narrateur de Thomas Hardy et de sa plume à la fois captivante et troublante! Il nous dresse dans ce recueil de quatre nouvelless les portraits de femmes qui, de différente manière vont connaître une histoire d' amour dont la marque de l'impossibilité va non seulement bouleverser leur vie et égarer leur esprit mais aussi les conduire à leur perdition. A côté de cela, il y a le portrait des hommes dont la nature chevaleresque, altruste les dispose dans une fidélité infaillible, cela fait penser au personnage de Gabriel Aok dans Loin de là foule déchaînée et à celui de l'homme au rouge dans le retour au pays natal....
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Il s'agit d'un petit recueil de quatre nouvelles, 150 pages en tout. Quatre destinées de femmes, et comme toujours chez Hardy, un destin, une fatalité, s'abattent sur les protagonistes et précipitent un drame, une marche vers le tragique. Mais Hardy analyse, met à nu les ressorts du tragique, et il ne s'agit plus de dieux vengeurs, d'une fatalité inscrite fatalement dans la nature des hommes contre laquelle on ne peut rien, mais plutôt de mécanismes sociaux, de représentations, de hiérarchies, qui broient les individus alors que le bonheur pourrait être possible, car les personnages y aspirent.

Ainsi, Sophy, l'héroïne du deuxième récit, « Le veto du fils » a fait un mariage au-dessus de sa condition. Après la mort de son mari, elle pourrait se remarier avec son premier soupirant, et retrouver un sens à sa vie, terriblement vide. Mais son fils ne le lui permet pas, car il considère le prétendant d'un milieu trop en dessous de ses propres ambitions sociales.

Ce sont les hommes eux-mêmes qui se créent leurs enfers personnels, et le regard des autres, les normes en vigueur asphyxient. Les femmes en sont encore plus victimes que les hommes, bien plus jugées, bien plus dépendantes. Et lorsqu'elles sont d'un milieu plus aisé, elle s'ennuient tout simplement, n'ayant pas d'activités gratifiantes qui leur soient ouvertes. D'où tout un travail d'imagination, qui devient morbide, et pousse au drame.

Hardy est aussi efficace dans ces textes courts que dans ses grands romans, et c'est toujours un plaisir que de lire sa belle plume et suivre ses intrigues parfaitement agencées.
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Une femme d'imagination et autres contes est ma première lecture de Thomas Hardy et elle fut un véritable coup de foudre dès les premières pages !
Dans ces quatre contes, Thomas Hardy nous plonge dans le destin de quatre femmes amoureuses au XIXe siècle: Phyllis, Sophy, Caroline et Ella. Quelques soient les conditions sociales ou l'âge de ces femmes, elles souffrent de la toute puissance masculine qui leur impose des unions ou leur interdit des amours. Cette Angleterre du XIXe siècle est faite par les hommes, pour les hommes et les femmes n'ont que la place qu'ils veulent bien leur concéder. Elles ne disposent ni de leur vie, ni de leur personne.

Dans le hussard mélancolique de la Légion germanique, Phyllis se retrouve confrontée à un choix cornélien. Elle est déjà fiancée à un bon parti mais elle aime en secret un soldat étranger qui lui propose de fuir. le véto du fils conte la vie de Sophy, tyranisée par son fils qui s'y entend pour faire du chantage à sa mère et pour lui pourrir la vie. Quant à Caroline, elle ne contrôle plus son corps et son âme lorsqu'elle entend la musique d'un mystérieux violoniste dans le Violoneux des contredanses. Dans Une femme d'imagination, Ella s'égare en tombant amoureuse d'un poète dont elle n'a vu que le portrait et dont elle lit la poésie. La première et la dernière nouvelle furent celles qui me touchèrent le plus.

homas Hardy a dû être une femme dans une vie antérieure pour aussi bien comprendre et exprimer les tourments, les sentiments et les maux de ses héroïnes. Les quelques pages de chaque conte sont aussi denses et riches que le serait un roman et rien ne manque à notre lecture. Cette richesse contenue dans quelques pages m'a rappelé la force des nouvelles de Stefan Zweig.

L'écriture de Thomas Hardy est sublime et la traduction de Magali Merle est plus que réussie. La plume de Thomas Hardy est distinguée et fine comme s'il effleurait avec beaucoup de tendresse et de douceur ses héroïnes devenues de fragiles figures de porcelaine qu'il ne voudrait surtout pas abîmer.

Ces contes sont des pépites d'or et l'on reste sans voix devant tant de beauté.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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Une jeune fille plus ou moins abandonnée par son fiancé s'éprend d'un jeune lieutenant. Une veuve infirme voudrait se remarier, mais se heurte au refus de son fils. Une jeune femme ne sait pas résister aux mélodies jouées par un violoniste sans scrupule. « Les accents suppliants qu'il tirait de son instrument formaient comme un langage capable de déchirer de douleur le coeur d'un montant de porte. » (p. 54) Une épouse s'éprend d'un poète qu'elle n'a jamais vu et fait de naître de cruels soupçons chez son époux. « Elle paraissait destinée à ne pas rencontrer l'homme auquel elle était désormais toute entière attachée et dont elle admirait désespérément le talent rival. » (p. 90)

Il serait vain de vouloir résumer ces histoires : mieux vaut en retenir l'esprit général. Ces quatre nouvelles – ou contes comme l'indique le titre – présentent des personnages aux vies mornes. Les portraits sont d'autant plus poignants que les destins sont tristes. Compassion ou pitié, difficile de faire la différence. Outre les protagonistes éprouvés par l'existence, la société ou la malchance, il y a des personnages secondaires qui sont autant de victimes collatérales sous la plume d'un auteur qui ne cache pas son désespoir.

De Thomas Hardy, je préfère grandement les romans. Je garde un souvenir précieux et précis de Tess d'Urberville, de Loin de la foule déchaînée et de Jude l'obscur, mais ces courtes histoires sont une belle expression du talent infini de ce grand auteur anglais.
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