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Critique de Alexielle63


Quatre nouvelles où l'on ressent la bienveillance de l'auteur envers ses personnages, notamment les femmes, dont il relate, d'une plume exaltée, passionnée, fluide et alerte, la condition d'épouse, de mère ou de fille assujetties aux désidératas des hommes qui décident de leur vie à leur place.

Dans le Hussard mélancolique de la légion germanique, le narrateur fait revivre une époque révolue à travers les souvenirs-confessions de Phyllis Grove, recueillis par le narrateur, celle des Hussards d'York, légion germanique au service du roi George III. Une histoire aux forts accents romantiques dans laquelle on se prend immédiatement d'affection pour Phyllis, partagée entre son union programmée avec un homme qu'elle connait à peine, Humphrey Gould mais lui permettrait une ascension sociale de par son statut et entre son amour réel pour l'officier allemand Matthäus Tina. C'est sans doute celle qui m'a le plus émue, avec la seconde.

Le Véto du fils s'ouvre sur la vision d'une coiffure de femme élaborée, compliquée et d'une élégance rare, celle de Sophy, épouse du pasteur, Mr Twycott, dans une chaise roulante.
Suit un deuxième « tableau » : Sophy est désormais veuve, seule avec son fils de 13 ans, Randolph, destiné à suivre les pas de son père. Pour cela, il va dans un des collèges les plus huppés de la capitale et refuse qu'elle refasse sa vie avec son courtisan de jeunesse, Sam, qu'elle retrouve alors. Encore une histoire d'amour contrarié, voué à l'échec, auquel on fait obstacle.

La troisième, le Violoneux des contredanses, est celle qui m'a le moins plu. le début est un peu poussif. L'exposition universelle de 1851 y prend une grande place, sans doute par exigence du destinataire de la commande faite à l'auteur d'où ce début très descriptif, où les personnages m'ont semblé effacés, presque éclipsés par le décor. J'ai eu plus de mal à m'attacher à eux et notamment à Caroline Aspen, la femme de cette nouvelle, envoûtée par Wat Ollamoor et les sons qui sortent de son violon au point de ne plus pouvoir arrêter de danser. Ned, le fiancé éconduit, m'a davantage touchée.

Enfin, dans Une Femme d'imagination, Mrs Ella Marchmill, en séjour avec son mari et ses trois enfants dans la station balnéaire de Solentsea, tombe amoureuse du mystérieux locataire qui loge à l'année dans la maison qu'ils viennent de louer et a quitté les lieux afin de leur en laisser la jouissance exclusive. Elle découvre qu'il n'est autre que Robert Trewe, poète dont elle apprécie les oeuvres et avec qui elle se trouve régulièrement en compétition et en accord sous son identité de John Ivy, étant obligée de se faire passer pour un homme afin de voir ses propres poèmes publiés, comme les soeurs Brontë à l'époque. Cette nouvelle m'a paru plus piquante que les autres, l'auteur faisant preuve d'une douce ironie mais là encore, toute en bienveillance. On peut sans doute aussi voir des points communs entre cette figure de poète imaginaire et l'auteur lui-même, comme un clin d'oeil à son lectorat, notamment dans leur pessimisme et jusque dans leur portrait physique.

Une première rencontre avec l'auteur réussie et qui m'a donné envie d'en lire beaucoup d'autres.
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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