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Critique de Stockard


Pénible ! Ouais c'est ça, c'est pénible de devoir dire qu'on n'a pas aimé un livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique et qu'on a donc – par définition – choisi. Parmi des centaines de titres, deux ou trois (j'essaie toujours d'être raisonnable) retiennent votre attention, vous recevez un de ceux sélectionnés avec minutie pour finalement vous retrouver avec une erreur de casting. La guigne !
Exactement ce qu'il m'est arrivé avec ce Blood of the Virgin. Pourtant quel objet ! Vu de l'extérieur, une finition aux petits oignons, belle couverture solide, dos toilé : pas d'erreur possible c'est signé Cornélius, ça se voit au 1er coup d'oeil. Non, c'est plutôt quand on ouvre ce bijou que le doute grandissant quant au plaisir de lecture à venir se fait sentir.

L'histoire en elle-même n'est pas folichonne mais malgré tout se suit sans déplaisir :
Seymour jeune homme d'origine irakienne, 27 ans (il en paraît une bonne cinquantaine mais bon, on nous dit qu'il a 27 ans donc il a 27 ans. Sans compter qu'il m'a fait penser à Bob de Bob's Burgers tout du long – ce qui, je le précise, n'est pas péjoratif, loin de là. Fin de la digression) le jeune Seymour donc, fraîchement papa, fan de séries B (ou Z ? jamais bien saisi la différence) tente de faire son trou dans le Hollywoodland des années 70. Simple monteur au début du récit mais lorgnant avec insistance du coté de ce saint Graal qu'est l'american dream auquel chaque gourdichon croit avoir droit, il vise plus haut en écrivant des scenars à trois sous la brouette sur son temps libre et coup de bol, on lui propose justement de réaliser une de ses daubes (un truc à sortir en direct to video et qui ne sera visionné que par les amateurs du genre qui, après « le Clandestin » de Greydon Clark, n'ont de toute façon sûrement plus goût à la vie). Mais bon, c'est Hollywood hein, que ce petit immigré n'aille pas se figurer qu'il est autre chose qu'un simple pion rêvant d'étoiles parmi des milliers d'autres, rien ne va donc se passer comme il l'espérait et son nom qu'il imaginait sûrement nominé et re-nominé lors de prestigieuses cérémonies risque plus certainement de s'attarder dans l'oubli.

Bon, pas de quoi en tomber du lit mais pas spécialement inefficace non plus et puis toutes ces obscures références au grindhouse et au cinéma de genre pré-70's, c'est goûtu quand même.
Malheureusement, sorti de là rien n'a réussi à m'accrocher, à commencer par les personnages, en majorité (non, tous en fait) antipathiques, même le bébé de Seymour qu'on voit pourtant peu arrive à irriter à travers l'unique répertoire qui lui est confié (et dans lequel il excelle) : hurler en permanence, partout, tout le temps. Vraiment son seul fait d'arme à ce lardon.
Et leurs tronches ! Parce que j'ai vraiment trouvé le graphisme catastrophique. M'a fait penser à ces petits dessins crayonnés vite fait mal fait quand on est au téléphone et que la convers' se prolongeant au delà du raisonnable, on se demande comment on va réussir à pouvoir raccrocher sans sembler manquer de respect. Honnêtement, certains personnages font peur.
En fait, je n'ai tout simplement pas été réceptive au talent de Sammy Harkham et vu l'accueil critique réservé à ce Blood of the Virgin, il y a de fortes chances que je sois bêtement passée à côté de l'oeuvre. Si besoin en est de m'en convaincre, rappelons encore que ce comics est sorti chez Cornélius (en les remerciant au passage), éditeur chez qui on trouve des auteurs comme (au hasard) Fanny Michaëlis, Charles Burns, Daniel Clowes, Adrian Tomine, Chester Brown, Yoshiharu Tsuge, Robert Crumb... pour ne citer qu'eux. C'est dire le sérieux de la maison.
Tant pis pour moi, c'est râlant mais ça arrive (mais c'est râlant quand même).
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