Le destin se plaît parfois à changer les bosses sur notre chemin en tremplins.
J'observe la banlieue qui défile derrière la vitre. A cet instant précis, je ne désire rien de moins que déambuler quelque part parmi ces immeubles vertigineux dans une rue où personne ne connait mon nom.
Comme ma mère se tourne pour regarder par la fenêtre, j’étudie son profil et mon cœur se serre. Un an après la mort de mon père, ma mère avait déjà déménagé en Floride où elle s’était trouvé un petit ami.
Je me tourne vers la fenêtre sans répondre, clignant des yeux pour mieux retenir mes larmes. Dehors, les rues grouillent de passants qui profitent de ce bel après-midi d'été.
Au matin, alors que je me retourne et vois Dan dormir à poings fermés à côté de moi, une déferlante de culpabilité m'envahit. Mon estomac se noue, chose inhabituelle lorsque je suis auprès de lui, je me sens plus coupable encore.