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Critique de Sachenka


Jim Harrison, c'est le genre d'auteur qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Et son roman Dalva permet de le démontrer à la perfection. Je ne suis pas un grand fan mais cette oeuvre déroutante et originale a réussi à me séduire. J'avise d'emblée que ceux qui s'attendent à un roman conventionnel (pour ne pas dire traditionnel), avec un début, un milieu et une fin – pourquoi pas un schéma narratif, pendant qu'on y est ! – seront déçus. Dalva, c'est un tourbillon qui peut paraître difficile d'accès. Pour être complètement franc, il y avait des moments où je ne comprenais pas tout, où je peinais à suivre les méandres de la narration, les péripéties des personnages et leurs divagations. Et je ne revenais pas en arrière pour essayer de comprendre. Je me laissais mener par le flot, par le tourbillon, sans trop savoir où il allait m'apporter. En ce sens, je peux comprendre ceux qui n'ont pas aimé et les critiques négatives qu'ils ont laissées.

De la même manière, je trouve difficile de résumer Dalva, du moins de manière complète, sans dénaturer l'oeuvre. Il y a bien cette jeune femme qui a donné son nom au roman, qu'on pourrait qualifier de protagoniste. On y raconte son histoire d'amour avec Duane, puis elle cherche à trouver un sens à sa vie, à retrouver son fils. Mais, à travers des retours en arrière, des ellipses et autres moyens littéraires, son histoire est tellement diluée qu'elle devient difficile à suivre. Par exemple, à un moment, elle passe la narration à Michael, un universitaire-historien qui entre en contact avec Dalva parce qu'elle a en sa possession le journal de Northride, son arrière-grand-père pasteur envoyé en mission auprès des Sioux. Ce journal, c'est l'occasion pour Harrison de raconter l'histoire des relations entre Blancs et autochtones dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Une histoire mouvementée et turbulente. Mais c'est du Harrison tout craché, un individu haut en couleurs, passioné – et passionant ! –, prêt à tout abandonner sur un coup de tête. Et ses personnages ne pouvaient que lui ressembler… Trop, peut-être ? Tous ces passages où il est questions des fantasmes et habitudes sexuelles de Michael ne me semblaient pas nécessaires.

Dalva, Duane, les guerres de Corée et du Vietnam, un enfant mis en adoption, les Sioux, Northride, Crazy Horse, les colons scandinaves, le déracinement, les traditons perdues, celles qu'on souhaite maintenir, etc. La quantité astronomique d'information, certains y voient une richesse, une profondeur, un univers bien documenté et décrit ; d'autres s'y perdent. C'est difficile, voire insurmontable, de retenir tout ça !

Ainsi, au lieu d'essayer de retenir toutes ces informations, j'ai préféré porter mon attention sur les thèmes abordés. Il y avait ces Amérindiens (il est surtout question des Sioux mais d'autres nations autochtones sont également abordées), farouches et libres… Oui, de grands amateurs de liberté. Quand on pense à eux, c'est souvent négativement ou pour les plaindre mais il y a eu de ces relations qui étaient positives, des amitiés, des heureuses découvertes, une désolation face aux politiques oppressives des Blancs, etc. Ça donne un brin d'espoir. Dalva est aussi un roman sur l'Ouest américain, la nature et les grands espaces, sur le questionnement identité, la recherche de liens significatifs, la quête du sens de la vie. En ce sens, c'est un roman universel.

Bref, une lecture assez intéressante mais qui demande courage et patience.
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