AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dvall


Je remercie NetGalley et les Editions 10/18 pour ce Service Presse. Je voulais découvrir la plume de Jim Harrison et je crois avoir pu me faire une petite idée de son style et de ses thèmes de prédilection au terme de ces 940 pages ! Car ce ne sont pas trois nouvelles que contient ce recueil, comme je le pensais initialement, mais neuf novellas longues comme de petits romans. Lecteurs, soyez donc avertis, ce sont trois livres en un que vous tiendrez entre les mains !

Neuf novellas en apparence indépendantes, même si un personnage récurrent, Chien Brun, se retrouve dans trois d'entre elles. le style de Jim Harrison alterne entre le corrosif et le lettré, le pudique et le lubrique, réellement caméléonesque puisqu'il campe tour à tour une nymphette indépendante et faussement naïve avec un frère en prison et trois amants énamourés, un supposé métis indien looser et satyrique mais attachant (le fameux Chien Brun), un universitaire déchu et dépressif retrouvant goût à la vie en s'improvisant apprenti cowboy, quatre anciens amis activistes révolutionnaires convergeant pour sauver un cinquième compagnon de sa geôle mexicaine, trois bourgeoises républicaines cinquantenaires partageant le même amant, et une épouse fugueuse nostalgique et rêveuse en plein bilan de la cinquantaine. Jim Harrison n'oublie pas de se portraiturer lui-même dans un récit aux accents autobiographiques, de l'enfance aux angoisses d'écrivain. le tout dans une ambiance et un style très faulknériens, une inspiration que l'auteur ne renie aucunement.

Ces novellas sont de véritables chroniques sociales américaines, enracinées dans la terre et les moeurs, et à l'acuité remarquable. La façon (parfois non consensuelle) dont Jim Harrison croque ses personnages féminins, fait état d'une réelle volonté de dépeindre le coeur et l'âme des femmes, avec une pudeur et une sensibilité admirables (notamment dans « La femme aux lucioles »). Mais il ne faut pas se leurrer, le stupre n'est jamais loin chez Jim Harrison, surtout quand Chien Brun est dans les parages ! Ses personnages masculins sont souvent guidés par leurs hormones et les personnages féminins les manipulent habilement grâce à cela. Et même si l'auteur sait manier les sujets sérieux et tragiques, c'est dans l'ironie et l'acerbe que sa plume excelle.

Je dois avouer avoir mis du temps à m'habituer, non pas au style qui est fluide et habile, mais à la banalité quotidienne et au rythme parfois lent de ces histoires. J'attendrai donc un peu avant de me replonger dans l'oeuvre de Jim Harrison, mais j'y reviendrai certainement.
Commenter  J’apprécie          240



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}