AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de oiseaulire


Jim Harrison ou l'immense charme de la littérature nord-américaine... des héros formidablement attachants, même quand ils sont bourrés de défauts...

J'ai surtout beaucoup aimé la première nouvelle "La fille du fermier" : les deux autres sont agréables, mais ne me laisseront pas le même souvenir.

"La fille du fermier" est presque un roman : elle constitue à elle seule la moitié du livre. L'histoire se déroule dans une région très rurale du Montana.
Sarah est une jeune fille extrêmement débrouillarde pour ses treize ans, et très autonome depuis que sa mère, pourtant puritaine jusqu'au fanatisme, a planté là mari et enfant pour décamper avec un riche rancher : c'est l'occasion pour Sarah, jusque là déscolarisée pour lui éviter les mauvaises fréquentations, de renouer avec l'école. Elle se rend vite compte, et ses professeurs aussi, qu'elle a une intelligence très au-dessus de la moyenne car elle aborde avec la même facilité la mécanique, les sciences, la littérature, la musique. Son amitié avec un vieil homme, Tim, est un moment fort de l'histoire. Harrison sait camper en quelques phrases, quelques paragraphes, un personnage auquel on croit et qu'on aurait aimé rencontrer : c'est le cas avec Tim.
Sarah a toute la confiance de son père, souvent absent pour son travail : elle est capable de tenir la maison, de conduire un véhicule tout terrain, de chasser l'orignal, de le dépecer, de planifier sa scolarité. Ce n'est pas une mauviette.
Lors d'une foire annuelle alcoolisée, elle subit une agression qui va donner une impulsion, d'abord dramatique, à la seconde partie de la nouvelle : mais on a furieusement envie qu'elle s'en sorte.
J'ai beaucoup aimé ce personnage, sans doute parce que j'aurais voulu lui ressembler (sauf pour ses qualités de chasseuse, et aussi pour l'agression, cela va de soi). On lui envie son ami Tim, le courageux, le sympathique Old Tim, l'ami de soixante ans de plus qu'elle, dont la vraisemblance m'a tout-à-fait convaincue : ce type de personnages, assez récurrents dans la littérature américaine, que la vie n'a pas aigri mais qui ont au contraire acquis avec l'âge une sorte de sagesse souriante et affectueuse ont un charme fou...
Commenter  J’apprécie          170



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}