Le Temps des sorcières

Il était une fois trois soeurs.
Deux d'entre elles sont installées dans la ville de New Salem depuis 7 ans déjà, alors que la plus jeune vient à peine d'y poser les pieds. Toutes les trois ont fui leur village, où elles ont été élevées par leur père, un homme violent, et par leur grand-mère, une ancienne à la réputation de sorcière. Quand l'un s'efforce d'apprendre à ses filles qu'elles ne sont rien, l'autre leur enseigne les vers et les voies pour leur permettre de faire leur place dans le monde.

Les brimades de leur père ajoutées aux 7 ans qu'elles ont passé loin les unes des autres ont créé un mur de culpabilité et de rancune entre les trois jeunes femmes qui, même une fois réunies, vont peiner à retrouver la complicité qu'elle partageait dans leur enfance.

Ce roman, dont la couverture à tout d'abord attiré mon oeil, est sûrement l'un de mes plus gros coups de coeur depuis que j'ai commencé à lire. Alix E. Harrow mêle magie et faits historiques dans ce récit tourné vers les femmes, qui pourrait bien changer votre regard sur l'histoire.

Ça fait plus d'un an que le livre traine dans ma bibliothèque, et bien plus encore, avant même sa sortie VO. Dès le début, je me sentais appelée par cette histoire, mais j'avais très peur d'être déçue. Finalement, c'est tout le contraire ! Et j'en ressors chargée d'une énergie magique et entière !

J'ai été transportée dès le début par les mots d'Alix E. Harrow qui ont fort résonné en moi. Les histoires de sorcières, ça me parle au corps et au coeur, ça transcende des siècles d'injustice qui contrastent avec cette force immuable de femmes prises pour cibles, mais qui continuent malgré tout : d'y croire, de défendre les autres et d'apprendre à embrasser ce qu'elles sont vraiment d'un seul regard.

J'ai aimé les personnages de ces trois soeurs, différentes, et loin d'être parfaites. Il y a de l'ego, des rancoeurs, des manques de confiance qui les font reculer devant l'essentiel. Et ça m'a plu, parce qu'à la fin on découvre des femmes, des êtres humains qui ont vécu des choses difficiles, en famille, ou dans leur histoire personnelle, et ce sont tous ces morceaux brisés que l'on recolle au fur et à mesure des pages ; de ce lien entre soeurs qui a été fragilisé, mais qui n'est pas condamné pour autant ; de la perte de confiance de ces femmes qui réapprennent à connaître la force qui dorme en elles. Et c'était juste génial, à lire, à vivre, à suivre. J'ai aimé les vers, les voies et la volonté, j'ai aimé les mots des petits sorts comme des plus grands, j'ai aimé que cette sorcellerie ne soit pas seulement féminine et que quelque part, s'en transmet une de père en fils.

Cela faisait quelques romans pavés qui commençaient à m'ennuyer sur la fin, et j'avais peur que ce soit aussi le cas pour celui-ci, mais je ne me suis pas vu dévorer les pages. Les choses ne sont pas faciles, ne l'étaient certainement pas à l'époque. Donc j'ai vraiment aimé ce livre tel qu'il est, pour ce qu'il est, ce qu'il véhicule, ce qu'il transmet. Car il s'agit aussi d'un message magnifique et plein de sens avec lequel on ressort de cette lecture : il n'y a rien de plus important que la transmission car "rien n'est perdu qu'on ne puisse retrouver".

Une superbe lecture, vraiment !

C'est une belle histoire de trois soeurs sorcières dans la New Salem de la fin du 19ème siècle.
Leur but est de prendre une revanche sur la chasse aux sorcières précédente.
L'intrigue est prenante, l'évolution de l'histoire des trois soeurs est intéressante, d'autant plus qu'il est question des droits des femmes de l'époque, elles entrainent dans leur sillage des tas de femmes dont la condition n'est pas reluisante qui subissent le joug des lois promulguées par les hommes.
Le fantastique ajoute du piment.
C'est au fond une histoire de sororité, d'amitié, de solidarité et d'entraide.
C'est la lutte des femmes de cette époque pour acquérir l'égalité des droits.
Un livre résolument féministe !

Très bon livre que je suis en train de lire. On se plonge dans une autre époque, où la sorcellerie est bannie mais ne demande qu'à ressortir plus forte en secret. C'est ainsi l'histoire des soeurs Eastwood qui petit à petit découvrent leurs dons. C'est très bien écrit. Graphiquement, le livre est sublime.

Ceci est une histoire de sorcières. Autrement dit de femmes. Autrement dit, encore, de domination masculine. de domination d'hommes blancs cisgenres, pour être totalement précise.
Certains disent que l'histoire est trop longue. Personnellement je n'ai pas trouvé. Elle avait besoin de tous ces mots, de toutes ces images et ces scènes, pour être complète. Il aurait été dommage qu'elle soit tronquée et raccourcie. Il est des récits qui s'enflent au fil des pages, chargés qu'ils sont de l'injustice, la souffrance, l'impuissance, mais aussi de l'espoir, le lien et la confiance.
J'ai trouvé chaque mot juste, et ils ont résonné en moi. En refermant ce livre, je me sens plus sorcière que jamais, avec cette conscience que je ne suis pas la seule. La magie est partout et se cache dans l'anodin, l'insignifiant. Et c'est là que réside son pouvoir. Ça et la volonté.
C'est un roman, mais qui touche au coeur.

Le temps des sorcières est une brique qui, de prime abord, peut faire peur. Mais Alix E. Harrow sait ce qu'elle fait et ça nous transporte si bien que les pages filent hors de nos doigts.

L'histoire m'a mis une claque assez forte. le temps des sorcières est puissant, résonnant aux préoccupations actuelles malgré le fait que cela se passe à la fin du 19ème siècle. Nous sommes dans un monde où la magie est présente, où les dragons et les licornes ont existé mais tout a fini par disparaître, annihiler par les hommes. New Salem est bâti à quelques kilomètres de la Salem qu'on connait aujourd'hui, à l'histoire de ces femmes brûlées car savantes. La sorcellerie est taboue, bien qu'utilisée tous les jours pour rendre une pièce moins poussiéreuse ou pour détourner la mauvaise fortune.
Le world-building est très intelligent et fait complètement sens. La pauvreté des villes, le gouffre entre ces pauvres et les riches, la dangerosité des métiers « pour femmes »… Et l'ambiance, l'ambiance est sombre, parfois glauque mais magique. L'utilisation de cette magie est d'ailleurs extrêmement logique, elle est écrite comme si on pouvait l'effectuer chez soi en suivant les gestes et les formules. C'est vraiment très malin.
Alix E. Harrow a de plus réussi à insuffler énormément de diversité dans ses personnages, rendant le temps des sorcières d'autant plus réalistes. Nous avons des personnages de couleurs, lesbiennes, transgenres, handicapées, gros… Et c'est normal. Leur vécu dans une époque pas aussi ouverte que la notre est également pas effacée, ce qui est un double plus pour l'autrice comme pour le roman !

Les chapitres sont d'abord partagés par les points de vue différents des trois soeurs : Bella, Agnès et Genièvre. Très vite, nous comprenons qui elles sont et ce qui fait elles elles. La rencontre avec nos narratrices est aisée, clairement facilitée par la plume délicate et simple de notre autrice. La plus jeune est sauvage, l'aînée est craintive, la puinée est fatiguée. Tout cela se ressent dans la plume merveilleuse d'Alix E. Harrow !
J'aime beaucoup aimé le fait que si les points de vue restent malgré tout très axés sur un personnage, on y ressent malgré tout le rapprochement progressif des soeurs, leurs retrouvailles. Elles s'aiment, ces soeurs, mais c'est un amour de soeurs donc piquant et même parfois blessant. Cette dynamique est très réaliste.

Le temps des sorcières est un véritable coup de coeur ! Il ne faut pas avoir peur de son épaisseur, son histoire coule entre les doigts. C'est un roman qui ferait un très beau cadeau de noël pour les amateurices de fantastique historique.
Lien : https://lamouchequilouche.wo..

Cette histoire de 3 soeurs à la fin du XIXème siècle raconte les luttes pour les droits des femmes à une époque (dystopique) où celles-ci risquaient encore le bûcher dès qu'elles ne se conformaient pas aux attendus sociaux. La magie existant dans cette version de New Salem, les trois soeurs l'utilisent pour rallier des partisanes, se rebeller contre le patriarcat et se défendre mais sans exclure totalement les hommes. C'est également un roman sur la sororité, de sang ou non, sur trois femmes de caractères très différents qui entreront en lutte pour différentes raisons, mais aussi sur l'amour entre soeurs. Il comporte également des réécriture de contes fort intéressantes.
J'ai aimé ce livre pour les personnages, les trois soeurs qui se retrouvent après plusieurs années de séparation, découvrir ce qui les a séparées, opposées malgré leur amour et comment elles ont reconstruit les liens entre elles.
Bien que la lutte contre le patriarcat soit le thème central de cette histoire, elle n'est pas manichéenne pour autant. Si au début de l'histoire la magie est l'affaire des femmes, progressivement la nuance s'installe.
J'ai trouvé très intéressant également l'emploi des differents contes, comptines et proverbes pour en faire des incantations cachées dans la mémoire populaire.
Au final j'ai adoré cette histoire de sorcières qui se rebellent et grâce à des petites touches de magies reprennent le contrôle de leurs vies et regagnent leur libre-arbitre.

J'ai lu ce roman de 625 pages en deux jours tellement j'ai été happée par l'atmosphère oppressante et brumeuse créée par l'autrice. Dans ce roman on se méfie de tout : des simples passants comme des personnages qui tissent des liens avec les soeurs Eastwood. de là à parler d'inquisition il n'y a qu'un pas...

Dans cet univers si particulier et oppressant, la magie est utilisée comme une métaphore pour démontrer le combat que les femmes doivent mener pour réussir à sortir du joug des hommes. J'ai aimé que l'autrice inscrive ce combat féministe qu'est celui de l'émancipation des femmes dans un contexte historique de manifestation pour le droit de vote dans ce qui ressemble à l'Angleterre.
Dans cette société de New Salem, les hommes utilisent l'excuse de la sorcellerie pour faire taire les voix des femmes et qu'elles n'obtiennent ni le droit de vote ni tout autre avantage afin que la société demeure inégalitaire. 🧙‍♀️

J'ai tout simplement A-DO-RÉ ce roman car il allie la sorcellerie qui est un thème que j'aime tout particulièrement (car une part de moi croit en la magie 🔮) et le féminisme. Ce livre, qui suit les trois protagonistes, nous montre qu'il y a plus de chance de réussir à obtenir cette égalité en établissant une sororité, une entraide entre les femmes et les hommes qui défendent ce combat. C'est cette sororité et les moyens utilisés pour la développer qui m'ont particulièrement envoûtée

Je suis presque à la fin ! Mais je n'ai pas pu résister à l'envie de venir voir ce qu'en pensaient les autres de Babelio avant... Ce livre tombe à un moment où les sorcières ont encore le vent en poupe. Les sorcières ont surtout le vent en poupe dans ma bibliothèque car depuis que j'habite un village de sorcières. Je me fais une joie de rassembler tous les livres qui en parlent de près ou de loin. Alors oui quand j'ai vu cette énorme brique chez mon libraire, ni une ni deux je l'ai commandé pour la bibliothèque. Pourtant les briques me font peur mais la quatrième de couverture semblait alléchante. Et je ne fus pas déçue pourtant le poids du livre et ma fatigue éternelle aurait eu raison de moi si je ne m'étais pas mise à lire le livre tout haut ! Et là... révélation plus moyen de m'arrêter comme si les vers et les voies m'avaient ensorcelée. C'est surtout cette magie différente de toutes celles qu'on voit dans les livres. L'idée que les sorts soient cachés dans les légendes et les contes par des femmes qui se les transmettent de mère en fille donne une sorte de réalité plus vraie à cette magie. J'ai vraiment envie de croire en une telle magie! le besoin des femmes de se battre pour grignoter un peu de leurs droits aux hommes m'a également beaucoup attiré. Une histoire qui remet les femmes les pucelles, les mères et les aïeules a une belle place. J'ai beaucoup apprécié le passage où l'auteur décrit les trois femmes telles qu'elles "devraient être" et telles qu'elles sont vraiment. Qu'elle peuvent être l'une des trois ou les trois à la fois.... car il est vrai que je me sens parfois pucelle, parfois mère et parfois aïeule. Je découvre une autrice dont l'écriture m'a charmée (et si c'est grâce à la traduction tant mieux pour moi) . Je pense bien poursuivre sur d'autres de ses livres.... en tout cas moi j'ai été ensorcelée par tous ces vers et voies.... le fait qu'une des protagonistes soit bibliothécaire comme moi a sans doute aussi un peu joué ....

"Le Temps des Sorcières" m'a été offert par ma mère pour Noël sous les conseils d'une libraire. Et je dois dire que c'est un vrai coup de coeur.

On y suit trois soeurs : Bella, Agnès et Genièvre Eastwood. Toutes trois ont vécus l'enfer auprès de leur père et ont dû se séparer pour y survivre. Mais un soir, elles vont se retrouver au milieu d'une place où une tour magique et ancienne apparaît durant quelques secondes, créant la panique chez les habitant.e.s de New Salem. Mais la magie n'était-elle pas censée avoir disparu en même temps que les Trois Dernières, brûlées sur un bûcher ? C'est entourées d'autres femmes que les soeurs Eastwood vont découvrir ce que les comptines de leurs ancêtres renferment et tenter de reprendre leurs droits, que les hommes le veuillent ou non...

J'ai vraiment adoré ma lecture. Tout d'abord parce que le style d'Alix E. Harrow est très visuel, au point où ça donne envie de le voir mis en série. C'est fluide, poétique et on y retrouve une justesse historique très agréable. L'autrice rend aux femmes leur place comme lorsqu'elle mentionne les chevaleresses (oui, Jeanne d'Arc n'était pas une exception). On se sent tout de suite attaché.e aux soeurs, même si le chiffre 3 est toujours utilisé dans ce genre d'histoire (Genièvre est ma préférée personnellement).
Harrow se montre aussi honnête sur le traitement des femmes noires par les suffragettes blanches, et ça, ça fait vraiment plaisir. Les personnages sont justement très bien construits, variés. On a une bonne représentation LGBTQIA+ et des femmes noires. L'autrice nous partage de bonnes valeurs sans omettre les nuances de notre monde.
Pour autant, j'ai quelques points sur lesquels je suis dubitative. Tout d'abord, je ne saurais pas dire si il y a vraiment des passages trop longs. le livre reste vraiment très agréable à lire et fait partie de ces livres qui nécessitent qu'on prenne le temps de les savourer, même si je suis d'accord que certaines tournures paraissent un peu alambiquées et perdent un peu le ou la lecteurice. Sinon, la relation entre Gideon et Genièvre aurait pu être plus poussée, plus approfondie, pour créer plus de nuances autour de Gideon (un peu comme la relation de Katniss et Snow dans Hunger Games). Et enfin, ce qui m'agace le plus : pourquoi utiliser à torts et à plusieurs reprises le mot "hystériques" qui a une connotation misogyne dans un livre qui se veut justement féministe ? (Est-ce que c'est la même chose en VO ?) Il n'est utilisé qu'une seule fois à bon escient : quand Cléo dit à Belle qu'il faut plus que quelques larmes pour faire d'une femme une hystérique.