Mais la Commune est née du désir de transformer les relations sociales et les rapports de pouvoir au sein d’une configuration de classes particulière, constituée dans un espace particulier, au sein d’un monde capitaliste lui-même en pleine transition. Ces luttes qui forcent l’admiration ont encore bien des enseignements à nous livrer.
J’ai choisi d’emprunter une voie médiane, consistant à saisir les transformations historico-géographiques du Paris du second Empire à partir d’une série de thèmes qui s’entremêlent et ne peuvent être pris isolément les uns des autres
On pourrait dire que c’est l’idée de la ville comme corps politique qui fut détruite en 1848 avant d’être ensevelie dans l’univers commercial de la marchandisation et du spectacle du Second Empire.
En démythifiant la ville et les mythes de la modernité, il a ouvert de nouvelles perspectives, non seulement sur ce qu’était la ville, mais sur ce qu’elle pourrait devenir. D’une façon toute aussi cruciale et particulièrement difficile à extraire des archives sans âme de la ville, il dévoile les fondements psychologiques de ses propres représentations et avance des hypothèses quant aux jeux troubles du désir (notamment chez les bourgeois). La dialectique de la ville et de la construction de la subjectivité moderne se trouve ainsi mis à nu
Dans ce livre, j’ai tenté de mettre à nu les complexes modalités de transformation de l’économie et de l’organisation sociale, de la politique et de la culture qui ont irrémédiablement changé le visage de Paris
La prostituée, le chiffonnier, le pauvre clown obsolète, un vieillard digne en haillons, la belle femme mystérieuse, tous devinrent des personnages indispensables à la pièce urbaine
Le café ou cabaret devint ainsi un cadre institutionnel et joua un rôle politique et social dans la vie de la classe ouvrière
Après 1848, la contre-révolution brisa beaucoup d’espoirs et de désirs et referma l’univers des possibles qui s’était ouvert au cours des années 1830 et 1840