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Critique de deidamie


Ce billet est parrainé par l'opération Masse critique et les Editions du mercredi. Merci à eux !

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, nous allons parler d'un court roman jeunesse intitulé Ange, le gardien, et signé Yaël Hassan.

Or donc madame Da Silva, gardienne redoutée et redoutable des Marronniers, prend sa retraite. Les habitants sont inquiets : elle savait faire régner l'ordre comme personne ! Sans elle, le fragile équilibre de la cité va s'effondrer… et c'est en effet ce qui se passe, jusqu'à l'arrivée d'un remplaçant au style tout personnel : Ange.

-Alors moi je tiens à préciser que je suis super déçue de ton choix à Masse critique. Entre tous les bouquins merveilleux, magiques et magnifiques proposés, tu as choisi celui-là ? Une histoire de banlieue ?

-Oui. Et deux mots très précis ont guidé mon choix.

-Ah bon ? Lesquels ?

-« Atelier tricot ». Ah, quand j'ai lu ça, j'ai pensé « il me le faut ». Et je n'ai point été déçue !

Dès la première page, je constate quoi ? L'ambiance. Les métaphores bien choisies, la fluidité des phrases se montrent efficaces pour planter le décor, l'atmosphère et faire vivre en peu de mots les personnages. Yaël Hassan s'adresse à la jeunesse, sans la prendre pour une abrutie : le texte est soigné. On devine une patte qui veut le rendre beau, amusant et spirituel, tout en laissant une belle part à l'humour. Et je dois dire que c'est réussi !

Ce tout petit roman contient un fort beau travail sur la langue : expressions détournées, déformées... tout en gardant de belles longues phrases bien coordonnées.

-Pfff... « de belles longues phrases bien coordonnées. » C'est ridicule ! C'est comme si tu disais « elle est très bien, cette maison, les murs sont bien verticaux comme il faut ». « Il est très bien, ce pain, il est fait avec de la farine. »

-Ben non, ce n'est pas comme si. Pas tous les murs ne se valent, et je connais un endroit où le goût du pain n'est pas considéré comme indispensable : tu te retrouves donc à manger du pain fadasse. Cette prose, élégante tout en restant accessible, rend fort plaisante la lecture pour l'adulte que je suis.

-Ben moi, je nourris de gros doutes sur la qualité de ce texte ! Ca promet d'être gnan-gnan et de te faire croire que les problèmes se résolvent facilement, juste parce que tu dis aux gens de se bouger ou de changer leur comportement parce que mal agir, c'est pas bien, et être sexiste, c'est pas gentil !

-Mmmmhhh… oui et non. Oui, parce que certains soucis se règlent en effet assez vite, avec des méthodes assez peu orthodoxes qui ont peu de chances de fonctionner dans la vraie vie. Et non, parce que la bête violence n'est pas occultée. Elle existe, fait des dégâts et lutter contre elle n'est pas chose aisée. La narration n'est pas hypocrite là-dessus.

Je rappelle qu'on se trouve dans un roman jeunesse, donc oui, tout finira bien et tout ira mieux. Si tu veux raconter des tragédies pour plomber nos gamins, libre à toi, hein…

Je déplore cependant quelques petites scories restées ici ou là… pas suffisantes cependant pour réveiller Hyâd'Efoth, le démon destructeur de textes.

En conclusion, je me suis bien amusée avec les aventures de ce gardien d'immeuble fort bien nommé. «Ange Orsoni » : ours pour son apparence et ses manières, ange pour ses qualités. »
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