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Critique de horline


Comme le dit lui-même Frédéric, l'un des personnages, c'est une histoire bien tarabiscotée que nous raconte Jean Hatzfeld dans Robert Mitchum ne revient pas. Une histoire d'amour peu banale entre deux comètes du sport qui ont dévié de leur orbite sous le feu du siège de Sarajevo en 1992. Tireurs d'élite au sein de l'équipe olympique yougoslave, Vahidin et Marija ont dû troquer leur cible en carton pour des cibles humaines le jour où ils se sont découverts musulman bosniaque pour le premier et serbe pour la seconde.


Piégés par leurs camps respectifs, on observe deux amants esseulés obéissant à un étrange ballet dans une ville aux frontières floues ravagée par des détonations et les tirs de snipers. Mus par des forces contradictoires qui les rapprochent ou qui creusent les distances, Vahidin et Marija sont astreints à jouer le rôle de sentinelle pour protéger les convois des Moudjahidin et de civils ou assurer la couverture des Tchetniks. Vont-ils s'affronter ? Ou simplement se retrouver ? L'auteur entretient le suspense …
A défaut d'un roman dense ou puissant, l'auteur trace un récit avec des lignes fuyantes au coeur duquel on trouve un chassé-croisé pour alimenter l'intrigue. Les horreurs de la guerre glissent subrepticement comme des ombres, Jean Hatzfeld se garde de détailler, juger ou analyser. Roman de dimension pudique mais toujours au plus près des espoirs, renoncements et désarrois des deux personnages.
La guerre défile donc très vite sous la plume de J. Hatzfeld. Mais elle est mystérieusement suspendue lorsque l'auteur prend le soin de raconter minutieusement les scènes de préparation de tirs. le contrôle de la pensée, l'intensité de la visée, la stabilisation du bas du corps, la précision des appuis étant probablement les derniers éléments qui demeurent familiers pour ces personnages désarçonnés par les lois implacables de la guerre.
Roman séduisant lorsqu'on s'accroche au fil ténu et distendu qui relie Vahidin à Marija.
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