Aujourd’hui, même si je suis sûre que le ciel est parfois encore bleu et que la plupart des maisons sont toujours là, les couleurs semblent fanées, comme si je vivais désormais moi-même dans une vieille photographie.
J’ai l’impression d’être revenue à la fin de la guerre : je me perdais souvent en allant en ville, entre les maisons tombées en poussière sous les bombes, ces grands espaces vides qui surgissaient sans prévenir, et les routes barrées par des montagnes de briques, de béton et de meubles en morceaux.