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Critique de Momosh05


Chemins qui ne mènent nulle part n'est pas un ouvrage. Il s'agit d'un recueil de plusieurs essais de Heidegger.
Je ne parlerai pas du recueil dans sa totalité, mais plutôt d'un de ses essais, notamment : le mot de Nietzsche "Dieu est mort".

Heidegger dit le "mot" et non "proposition" (comme le dirait Kant s'agissant ici d'un groupement de mot : sujet, copule et prédicat) ni "événement" (Merleau-Ponty : sujet/objet et être). Dès le début, il faut comprendre "Dieu est mort" dans sa totalité tel un atome indivisible comme chez les Grecs ; puisqu'en essayant de décortiquer cette "proposition" logiquement parlant, on aura toujours recourt, tôt ou tard, à une fausse interprétation.

Dans cet essai, Heidegger ne se bornera pas sur ce "mot", il s'agira plutôt pour lui d'une ouverture vers la philosophie de Nietzsche. Avant tout, je dirai que Heidegger est un des meilleurs lecteurs de Nietzsche, si ce n'est le meilleur. le génie de Heidegger dans cette lecture Nietzscheénne c'est l'analyse linéaire de ses écrits chronologiquement.

Le mot "Dieu est mort" nous renvoi au renversement des valeurs anciennes. Il faut noter qu'il s'agit du Dieu occidentale, c'est à dire le Dieu de la Bible. Il faut chez Nietzsche, avec son marteau philosophique, créer de valeur nouvelle (et non de nouvelles valeurs : fausse interprétation). Pour cela, il faut faire recourt au nihilisme (Heidegger dit qu'il ne s'agit pas d'un courant philosophique, mais d'un résultat de l'histoire). le nihilisme n'est pas la philosophie de la négation, c'est un outil qui permet de déconstruire l'essence intime des valeurs anciennes. Quand Nietzsche dit : Dieu est mort, il entend par là qu'un ordre du monde nous est plus donné mais construit. Comment le faire ? Une valeur est un point de vu dont l'essence est une dualité : conservation-accroissement.
D'où le "mot" : Volonté de puissance. Heidegger le dit bien que la majorité des fausses interprétations des lecteurs de Nietzsche réside dans ce mot. Par volonté de puissance, il faut entendre vie, devenir et être. Heidegger s'explique en disant que ce mot renvoie à la vie qui veut la vie (la notion de l'éternel retour se fait comprendre à travers ce mot), la volonté qui se veut elle même, la monté en puissance de celle-ci . Encore, cette volonté ne peut être une volonté de puissance sans la dualité conservation-accroissement de la valeur. Heidegger s'explique en disant qu'une volonté de puissance a besoin de se conserver pour qu'elle puisse monter en puissance tel un empilement de volonté (accroissement).

Enfin (qui est paradoxal car la philosophie de Nietzsche n'admet pas de conclusion sinon on s'en fait une fausse interprétation, mais Heidegger s'arrête ici juste pour la compréhension), la valeur de l'art chez Nietzsche importe plus que celle de la vérité puisque dans l'art la réalité se fait réel tel chez Heidegger l'étantité d'un étant se s'accomplit à travers l'être.

Chez Nietzsche, selon Heidegger, sa compréhension se joue en analysant chaque "mot" dans sa totalité étant donné la subtilité de ce philosophe pour éviter toutes fausses interprétations.
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