AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lutece48


A la veille de Noël, le paysan Eilifur Gudmundsson revient chez lui, dans un fjord de la côte nord de l'Islande, Segulfjördur, après plusieurs jours de marche sous la neige, le sac lesté de trois kilos de farine. Mais sa maison a disparu et ses habitants ont été engloutis sous une avalanche. Un meuglement l'avertit toutefois qu'il y a une survivante, sa vache. Dessous, son petit Gestur, âgé de 2 ans. Sa femme et sa fille sont mortes.
Nous allons suivre le destin d'Eilifur et de Gestur, et celui de l'Islande d'une certaine manière, au tournant du XX°siècle.
Les paysans islandais vivent alors dans des fermes en tourbe, adossées à la colline, l'ensemble de la maisonnée résidant dans une seule pièce commune, obscure, éclairée par une ouverture tapissée d'un placenta de brebis. On entre dans cette maison par un couloir bas, sorte de tunnel, destiné à isoler la maison des éléments hostiles. Seuls les notables : le marchand, qui a le monopole du commerce, le pasteur et le médecin, vivent dans des maisons en bois ou pierre. Faute d'arbres, le bois est rare et très cher. le seul bois disponible était le bois flotté de récupération.
Les paysans vivent de l'élevage des moutons, de la pêche au requin, dont ils n'utilisent que le foie pour confectionner de l'huile.
Leur monde va changer en raison notamment de l'arrivée de marins norvégiens qui vont les initier à la pêche au hareng, à sa capture et à son salage. Les hommes et les femmes vont brutalement passer dans un monde marchand à l'opposé de leur monde ancien, où l'on pratiquait encore le troc, où l'attachement des domestiques à leurs maîtres (misérables également), des paysans à leurs terres, était proche du servage.
Très belle « saga », tous les personnages sont attachants, très vivants, l'auteur fait preuve aussi d'un humour caustique vis-à-vis des travers de ses compatriotes de l'époque, qu'il épingle, tout en écrivant des passages très poétiques, à l'image des poèmes et chants islandais.
Ce roman, passionnant, est le premier d'une trilogie romanesque retraçant en pointillé l'histoire islandaise.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}