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Critique de Seraphita


Johan Heliot est l'auteur d'Obsidio. Dans le champ des littératures de l'imaginaire, cet auteur est connu pour ses talents de romancier steampunk avec la Trilogie de la Lune, notamment. Avec « Obsidio », il s'essaye à un autre champ réuni en trois récits. Entre romans et nouvelles, ces trois novellas explorent chacune un univers différent.

La première est intitulée « Les maux blancs ». Mettant en scène un tueur à gages rongé par une maladie mystérieuse qui initie son fils aux ficelles du métier, cette novella joue sur les codes du polar et explore le lien filial. Insidieusement, et plutôt vers la fin, l'intrigue bascule vers le fantastique puis l'horreur avec une scène sordide qui n'est pas sans évoquer Lovecraft.
La deuxième novella est très courte mais pour autant passionnante. Intitulée : « Retour aux sources », elle met en scène un cadre supérieur ambitieux, qui se réveille un matin en proie à un mal de tête inédit. L'homme va alors voir ses certitudes peu à peu voler en éclat. C'est qu'il croit voir une créature des plus spéciales qui en vient à le faire douter de sa raison. Comme pour le premier récit, le fantastique fait une entrée discrète et insidieuse jusqu'au final déroutant.
« Obsidio » est la troisième novella, la plus captivante et aboutie. Une petite ville de l'est de la France où se côtoient une cité poubelle et une cité cossue, séparées par des friches, voit un dérèglement se produire : on le pense d'abord climatique tant le froid devient mordant et inhabituel, le givre tombant à foison, on le pressent surnaturel ensuite avec ses pluies de cendre qui enveloppent la ville dans un linceul sombre, avec son cortège de disparitions et réapparitions monstrueuses. Certains s'accrochent tant bien que mal à la vie et essaient de comprendre la nature du mal. Une terrible menace s'est logée dans les friches et compte bien s'étendre… « Obsidio » offre une très belle métaphore de l'humanité bien obligée de contempler sans détour ses parts d'ombres.

Même si chaque novella possède son propre univers, un fil commun se dégage, celui de la terreur, sourde d'abord, puis qui devient horreur quand le surnaturel éclot. de récit en récit, la dimension de la science-fiction monte en puissance.
Le style de Johan Heliot est superbe, ciselé, ourlé de métaphores lumineuses et puissantes. Son écriture est très musicale, jouant sur la sonorité des mots, créant des collusions aussi acoustiques qu'inédites.
Bien que les trois novellas soient assez inégales, leur lecture procure un moment d'évasion vertigineuse dans des univers post-apocalyptiques où la noirceur côtoie la volonté farouche de vivre.
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