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Critique de Marti94


C'est bien parce que je me suis engagée à lire ce livre en avant-première de la rentrée littéraire 2023 en tant que jury du 22ème Prix du roman Fnac que je suis allée jusqu'au bout de cette lecture qui a été plutôt douloureuse même si j'ai fini par comprendre l'intention de l'auteur.

Dans "Un monde de ciel et de terre" l'écrivain bosniaque Aleksandar Hemon raconte l'histoire de Rafael Pinto, apothicaire à Sarajevo, qui va traverser le vingtième siècle entre guerre, horreur et déchéance.
En 1914, il assiste à l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand. Cela va déclencher la première guerre mondiale dont on a l'impression que Pinto ne voit jamais la fin. Il se retrouve au front dans l'armée austro-hongroise où il tombe amoureux d'Osman qui est musulman alors que lui est juif. Pourtant, rien ne va les séparer, pas même la mort.

À partir de là tout va mal tourner (ou plutôt rien ne va s'arranger) puisqu'ils se retrouvent dans une prison russe glaciale du Turkestan où ils vivent l'horreur, ensemble. Alors que leur seul désir est de retourner à Sarajevo leur chemin se poursuit à l'opposé, vers Shanghai.
Pinto ira seul, ou plutôt avec Rahela sur son dos, le bébé d'une jeune russe morte en couche et d'Osman disparu, probablement mort aussi. Leur traversée des montagnes du Turkestan et des déserts de Chine durera des années. Tout ça pour atterrir à Shanghai où Rafael deviendra opiomane.
Bref, leur vie d'errance et de misère est ponctuée de douleurs. Ils traversent les guerres et les conflits dans d'atroces conditions dont les descriptions sont assez écoeurantes.

Je n'ai pas du tout aimé la façon dont l'auteur écrit cette histoire que j'ai trouvé fatigante à lire. Il utilise en permanence des mots et des phrases en langues étrangères non traduites (en bosnien, spanjol, allemand, tadjik, kirghize, ouïghour et dialectes inconnus). Même Pinto et Rahela échangent dans une langue que personne dans le monde ne pratique à part eux deux, parce que "personne n'avait affronté les épreuves qu'ils avaient affrontées". Cela signifie que le lecteur est dans l'obligation d'accepter un vocabulaire inconnu pour comprendre que les réfugiés parlent toutes les langues. Et bien non, je n'apprécie pas cette façon de décrire cette épopée errante d'autant plus qu'il y a beaucoup de répétitions et de trop longues digressions notamment pour interpeller le Seigneur à tous moments.
Le seul point positif est la passion de Pinto pour Osman qui l'accompagne en rêve après sa mort, un amour absolu qui pourrait être le moteur de l'histoire parce qu'il donne la force de vivre à celui qui reste.
Comme je l'ai lu, Aleksandar Hemon est probablement un expert en écriture sur la guerre et la souffrance mais sa façon de le faire n'est pas à mon goût.


Challenge Pavés 2023
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