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Critique de LivresSurTable


📖😁J'ai été ravie d'apprendre que j'avais été sélectionné pour la masse critique, et que j'allais recevoir une lecture qui me faisait particulièrement de l'oeil, « Loin du soleil » de Françoise Henry.

🔹J'ai tout de suite été conquis par cette plume fluide, pleine d'humanité, de poésie.
On ne tombe jamais dans le pathos malgré une histoire « triste », et pourtant si réel .
L'auteure a choisit une voisine pour la narration. Greta, qui ne peut pas s'exposer à la lumière du jour, nous racontes la vie à travers ses yeux, d'un fils qui grandira loin de toutes preuves d'amour.
Loïc vit à coté, il perdra sa mère jeune. Il subira les conséquences de ce drame qui l'engloutira.

👍💛J'ai adoré cette lecture, comme la majorité. Je n'ai trouvé qu'un retour négatif mis en cause par la tristesse émotionnel de l'oeuvre, à l'heure où j'écris, mais qui démontre une fois de plus le pari réussi de mettre en avant ce que l'on n'a pas envie de voir .

📚✒N'abordez pas cette lecture en attendant un twist, divers rebondissements …Ce n'est pas le but de cette oeuvre.
Le Chemin, non la destination.
Peu d'auteurs sont capables de nous tenir sans carottes et Françoise Henry n'en a pas besoin, justement.
Elle a la plume.
L'Humanité.
Le juste regard, une extrême douceur. Elle met en lumière de façon si juste, le meilleur et le pire.

➡P101 « "Il y a des hommes comme ça, qui ressemblent à d'éternels gamins, poussés par la vie sans avoir rien compris de ce qui leur arrive, et qui gardent, même adultes, une façon de se balancer d'un pied sur l'autre, de se passer la main sur la nuque comme si leur tête pesait trop lourd, de fixer les yeux à terre quand on leur parle, tandis que leur pied remue obstinément un caillou. "

➡ "Mais sais-tu qu'elle s'appelle orpheline, ma maladie, comme toi tu l'es devenu : à moitié orphelin ? celà signifie que c'est une maladie qui ne se soigne pas : on peut faire le lien, si tu veux, entre orphelin et inguérissable. "

🔹Françoise Henry met en lumière les oubliés.
Sans jugements. L'auteure rend le lecteur impuissant, elle nous empêche de détourner le regard.
On s'est tous déjà rassuré en se disant « ça ne nous regarde pas », « je ne suis pas la/le mieux placé pour intervenir. ». Et si ça nous regardait justement, parfois ? Cherchons-nous à nous rassurer ou sommes-nous réellement impuissant, quand il ne s'agit ni de la famille, ni des amis ?
On fuit, ou vaque-t-on à nos occupations, nos impératifs ?


🔹Elle a parfaitement compris qu'un enfant a besoin de mettre en lumière les réponses à ses questions. Vouloir trop les préserver, c'est parfois aussi laisser les ténèbres les envahir. Les éloigner de nous.
Bien souvent, on les sous-estime.

➡P60 « On t'avait dit qu'elle était partie en avion. Tu faisais confiance à ces paroles d'adulte, tu y croyais encore. [...] Tu te sentais tout petit en contemplant cette immensité, encore plus petit puisque la seule sur terre à t'avoir fait comprendre que tu ne comptais pas pour du beurre, c'était toujours ta mère. Pourtant, elle était partie sans te dire au revoir. Tu cherchais à voir des avions [...] Un sentiment d'abandon, parfois, t'étreignait violemment. Un sentiment d'injustice »

🔹D'ailleurs, c'est là où l'on prend conscience de notre chance. Pour une petite note personnelle, j'ai eu la chance d'avoir une maman qui a su expliquer à sa fille de pas encore 4 ans, sa maladie et les enjeux de celle-ci.
Merci pour ça.
Ça m'a permis de vivre avec, puis de faire mon deuil.

J'ai aimé aussi la mise en avant des regards qui passent d'empathiques à résignés pour la plupart quand un enfant qui a trop subit devient adulte « il a fait les mauvais choix. ». Mais ont-ils eu les clefs et des mains tendus pour en faire d'autres ?


🔹Dans cette lecture, j'ose supposer que peut-être, l'auteure aurait pu à la fois conserver cette empathie et aller encore plus loin.
Elle aurait pu se permettre de contrecarrer d'avantage nos attentes, avoir plus de culot, impacter d'avantage le lecteur sans rien perdre de sa poésie.
A-t-elle eu justement trop d'empathie à notre égard ? Peur de nous frustrer ?

Elle a joué " la frustration de l'inaction" avec brio tout du long, et je comprends tout de même, les choix de l'auteur rempli de bienveillance. Ce n'est donc pas une critique mais plus une question que je pose à ceux qui l'ont lu.
Aurait-elle dû d'avantage nous bousculer ?
Simple supposition.

Si je tatillonne autant c'est parce que son propos, son regard est essentiel.
Tendre la main sans attendre que ça se fasse "par magie", grâce à quelqu'un d'autre.
Il ne faudrait pas que cette lecture reste juste belle et poétique.
C'est aussi un message.
Pour l'espoir, l'entraide, le soutient, l'amour, ... Et surtout notre meilleure force : notre humanité.

⏸Nb = J'ai songé pendant cette lecture à celle de Marie-Sabine Roger « Vivement l'avenir » qui arrivait a capter toute l'humanité de ce monde, même quand il est gris. Alors si vous l'aviez aimé , celui-ci devrait vous plaire aussi .
Et comme dans « Panorama » on comprend qu'il ne suffit pas de voir ce qu'il se passe pour résoudre les problèmes .

💛Alors tentez cette lecture !
Françoise Henry vous tend à vous aussi la main.
Saurez-vous vous en saisir ?

Parce que tout ceci n'est pas juste une histoire triste, ce sont les choix de nos lendemains.
Quel voisin serez-vous ? 💙
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